[ Photos ] Guerre de Gaza - Tous coupables !

Bonjour l'Afrique - Tous Coupables!

(Attention certaines images peuvent choquer)

Le monde découvre avec horreur ces images de Gaza. Ville bombardée, assiégée, aujourd’hui livrée à elle-même, les Gazaouites qui communiquent avec l’extérieur via Internet décrivent une atmosphère de fin du monde. Sarkozy débarque en pompier à Tel-Aviv pour forcer une trêve dont Israël ne veut pas. Le Président élu aux Etats-Unis, si enclin à se prononcer sur les questions économiques, s’emmure dans le silence. L’Onu s’indigne mais ne brandit aucune sanction, les gouvernements condamnent du bout des lèvres. Un air de déjà vu…

Dakar, Paris, Londres, Amsterdam, Madrid, Rome… Des dizaines de milliers de personnes manifestent à travers le monde contre l’opération militaire israélienne sur Gaza. L’Onu s’active, nous dit-on, pour faire cesser cette offensive sans précédent dans l’histoire du conflit Israélo-palestinien. Les médias du monde entier ont les yeux rivés sur Gaza.

Certains journaux en ligne vont même jusqu’à proposer à leurs lecteurs de suivre le conflit « minute par minute », comme s’il s’agissait d’une retransmission en direct d’un match de football. Mais ce qui se déroule à Gaza où vit plus d’un tiers de la population palestinienne est loin d’être un jeu.

L’attaque Israélienne, prétendument lancée en représailles aux tirs de roquettes lancées par le Hamas sur le Sud du pays est, de loin, l’offensive la plus meurtrière lancée sur la Palestine depuis la « guerre de six-jours » en 1967. "Prétendument", tant il apparaît comme clair, au regard des moyens militaires déployés, que l’opération est planifiée de longue date par Israël. L’Etat Hébreu montre ses muscles et se dit déterminé à « aller jusqu’au bout dans lutte contre le terrorisme ». Une sempiternelle « lutte contre le terrorisme », en référence au Hamas, qui, pourtant a été élu démocratiquement comme le Gouvernement légitime de la Palestine. Un rapport de force totalement déséquilibré, un silence complice d’une « communauté Internationale » qui n’a de « communauté » que le nom.

Les tentatives de médiation initiées notamment par le président français ces jours-ci sont vouées à l’échec : le Premier ministre israélien, Ehud Olmert dit rejeter tout cesser-le feu, le Hamas accuse Sarkozy de « partialité totale » en faveur de l’Etat Hébreu…

Il serait tout autant illusoire de croire que l’élection de Barack Obama, si silencieux sur l’intervention israélienne– son camp justifie ce silence par le fait que George Bush reste le Commandant en chef jusqu’au 20 janvier – promet un avenir plus apaisé à ces deux peuples. Les liens qui unissent les Etats-Unis à Israël sont puissants. Mieux, comme le soulignait le Professeur Abou Bakr Moreau, spécialiste des Etats-Unis, lors d’une conférence organisée à Dakar : « L’homme providentiel n’existe pas et la politique étrangère est l’une des choses la moins compatible avec le changement d’Administration à Washington DC ».

L’objectif d’Israël est bien d’en finir avec le Hamas. Mais comme s’interroge Vincent Jauvert, Grand Reporter du journal français le "Nouvel Observateur" : « Comment en finir avec une organisation qui dispose d’une armée de 10 à 12 000 hommes et d’une légitimité électorale ? ». Mieux, poursuit-il : « Admettons que la bataille de Gaza puisse être gagnée, quel sera le prix humain et politique de cette "victoire" ? ». Un bilan des plus lourds assurément. Comme toujours, les populations civiles paient le plus fort tribut : plus de 500 civils palestiniens tués depuis le début de l’offensive selon des sources médicales palestiniennes, à quoi s’ajoutent des pénuries en vivres et en électricité.

Ce conflit, dans une impasse depuis 60 ans, dépasse le seul cadre des États israélien et palestinien pour nous interpeller tous. Des milliers de manifestants à travers le monde montrent la voie à suivre. La pression doit être mise sur les gouvernements pour que cesse cette guerre inutile et meurtrière. Car du seul silence des peuples provient le maintien du conflit.

PHOTOS