Scène inédite, ce vendredi matin, à Montauban. Le centre-ville est resté bloqué durant près de deux heures autour de la Poste et de la préfecture. C’est un colis suspect qui a été l’origine de la paralysie.
L’objet en question, source du trouble, a été déposé peu après 9 heures sur la boîte aux lettres située au pied du perron d’entrée dans ce bureau central de la Poste. « Une dame s’est présentée pour l’envoi d’un colis. Elle n’a pas voulu payer l’affranchissement à l’employée. Elle est ressortie et a laissé son paquet sur la boîte de dehors, en affirmant qu’il partirait, bien d’une façon ou d’une autre. Et elle est partie. La dame... », raconte François Collin, un témoin.
Repéré par les passants et les agents de la Poste, le colis fait l’objet d’un signalement. Les services de déminage sont aussitôt alertés et la Poste est évacuée. Une trentaine d’agents et tous les clients doivent quitter les lieux. Tandis que les forces de l'ordre installent le périmètre de sécurité, interdisant la circulation dans un rayon de 150 à 200 mètres, des consignes sont données aux commerces voisins. Les terrasses des cafés sont évacuées ainsi que les banques voisines.
Peu avant 11 heures, un coup de sifflet et une forte détonation sont entendus. Les démineurs auront ainsi neutralisé le colis qui contenait de nombreux papiers, éparpillés partout après l’explosion. « Cela ressemble à une mauvaise blague », indique un témoin.
Elle demande la castration chimique
?El alors que la vie a repris dans le centre-ville une fois que l’alerte a été levée, les policiers ont mené leur enquête. Un technicien de la police scientifique a relevé les moindres indices autour de la boîte aux lettres, tout en récupérant tous les fameux papiers. Très vite les enquêteurs ont retrouvé la trace d’une Montalbanaise âgée d’une cinquantaine d’années. Une personne sans emploi qui a été aussitôt entendue. L’expéditrice a reconnu que c’était elle qui avait déposé ce colis destiné au président de la République. Un colis rempli de documents écrits, d’une pétition, d’une lettre signée de sa main ... pour demander à Emmanuel Macron d’appliquer la castration chimique à tous les délinquants sexuels. « Il n’y a que les lettres que l’on peut envoyer gratuitement au Père Noël ou au président. Mais là, c’était un colis. Il fallait payer. Elle ne voulait pas », précise une employée du bureau de poste.
De leur côté, les enquêteurs ont décrit le profil d’une « procédurière et non pas d’une déséquilibrée. » Avisé, le magistrat de permanence au parquet n’a pas retenu d’infraction contre la femme. « On n’est pas là dans le cas d’une alerte à la bombe. On est dans un différend entre une cliente et une postière, avec la cliente qui laisse son colis et qui s’en va. »
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Anonyme
En Mai, 2018 (08:31 AM)Participer à la Discussion