Dakar, 21 mai (APS) - Le journaliste et écrivain Abdou Latif Coulibaly a déclaré, vendredi à Dakar, qu’il n’est "pas juste de circonscrire la corruption au Sénégal à partir de 2000", mais a estimé que le problème s’est aggravé à partir de cette année.
"Il n’est pas juste de circonscrire la corruption au Sénégal à partir de 2000, mais il faut quand même considérer qu’à partir de cette année le problème a été aggravé" du fait notamment de "l’incompétence de ceux qui sont responsable de cette situation", a-t-il soutenu.
M. Coulibaly qui intervenait à l’ouverture du deuxième Forum panafricain sur la démocratie et la coopération a soutenu que sous l’ère du Parti socialiste (PS, opposition) avant 2000, il était "très difficile de dire : +voilà des actes de corruption avérée et des points de preuve qu’il faudra faire valoir devant la justice pour accuser ceux qui sont responsables+."
Aujourd’hui, a-t-il dit, "c’est plus facile. Même si vous regardez la presse, il y a l’espace formel pour sortir des cas de corruption avec documents qui sont falsifiés".
Il a évoqué "la capacité des socialistes à dissimuler et leurs compétences à ne pas laisser des preuves", en comparaison de "l’incompétence des autres aujourd’hui à nourrir le travail des journalistes et à nous donner gracieusement des preuves à l’appui". "C’est une différence fondamentale", a ajouté le journaliste écrivain.
Il a relevé que "de hauts fonctionnaires sont épinglés tous les jours dans les journaux et à la limite, reçoivent des promotions pour dire que +vous avez bien très fait, vous n’avez rien fait+."
Cela dit, le Sénégal n’est pas le seul pays africain où la corruption est présente, a-t-il fait valoir, donnant l’exemple de la Côte-d’Ivoire où le président Laurent Gbagbo a fait emprisonner, il y’a de cela un an, "plus d’une vingtaine de personnes qui avaient la responsabilité de gérer la production de cacao et de café", deux ressources importantes après le pétrole.
Le journaliste a précisé que ces personnes ont détourné, d’après les estimations, plus de 350 milliards de francs CFA.
En Guinée, a-t-il renseigné, "le régime de Lansana Conté a pu détourner entre 1984 et au moment de son départ du pouvoir au moins 1500 milliards de francs CFA."
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