Le procureur de la République, Lamine Coulibaly, n’a jamais été d’accord avec l’inculpation suivi d’un placement sous contrôle judiciaire de Pape Malick Ndiaye surnommé le Corbeau. Il voulait plus. Il tablait sur le mandat de dépôt et l’avait expressément demandé dans le réquisitoire introductif par lequel il a saisi la doyenne des juges pour demander l’ouverture d’une information judiciaire contre Pape Malick Ndiaye. Le juge avait passé outre. Ce qui a amené le procureur à saisir la chambre d’accusation qui va statuer vendredi. D’aucuns interprètent cet acte de la doyenne des juges par des pressions qu’elle aurait subies.
Ceux qui pensent ainsi ont un argument de taille. La maladie réelle ou supposée de Pape Malick Ndiaye ne peut être un frein à son placement sous mandat de dépôt. Ils en veulent pour preuve les cas Mbaye Coulibaly dans l’affaire des chantiers de Thiès qui bien qu’ayant eu des crises lors de sa garde à vue dans les locaux de la Direction de la police judiciaire a été placé sous mandat de dépôt au pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec après son déferrement par Seynabou Ndiaye Diakhaté. Le cas Abdourahim Agne, est également là pour les conforter dans leur position. Bien que son état de santé ne lui permettant pas de supporter les rigueurs de l’univers carcéral, ce leader politique, régulièrement domicilié à Dakar, avait été inculpé et placé sous mandat de dépôt au pavillon spécial par cette même doyenne des juges. D’où ces interrogations autour de cette justice à deux vitesses dénoncée hier par des organisations de la société civile. En tout cas, on ne sait pas ce qui a motivé Seynabou Ndiaye Diakhaté, mais sa décision de placer sous contrôle judiciaire le "corbeau" Pape Malick Ndiaye laisse libre cours à beaucoup de commentaires. Les plus radicaux ne s’embarrassent même pas de fioritures. Ils soutiennent tout simplement que Pape Malick Ndiaye est protégé par des personnalités haut perchées. Ce sont ceux-là même qui ont poussé le commissaire Seydou Bocar Yague de la Sûreté urbaine à le libérer lors de sa garde à vue qui lui ont évité la prison en faisant des pressions sur la doyenne des juges. A quel dessein ? En tout cas si le procureur de la République, maître des poursuites va jusqu’à douter de l’impartialité de la Doyenne des juges au point d’interjeter appel de sa décision auprès de la juridiction du second degré, c’est qu’il y a malaise quelque part. Lamine Coulibaly demande ainsi à la chambre d’accusation de la Cour d’appel d’arbitrer. Si cette juridiction infirme la décision de Seynabou Ndiaye Diakhaté, le "Corbeau" ira en prison. Si elle confirme le contrôle judiciaire de la doyenne des juges, le procureur de la République pourra toujours se pourvoir en cassation. Le dossier sera épluché vendredi prochain. D’ici là les commentaires vont bon train. Surtout que ce sont deux entités de la justice qui sont face à face, l’un pour éviter à une personne la prison, l’autre pour mettre cette personne au trou.
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