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Politique

AMINATA MBENGUE NDIAYE, RESPONSABLE SOCIALISTE : «Karim n’a qu’un seul mérite : être fils du Chef de l’Etat»

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AMINATA MBENGUE NDIAYE, RESPONSABLE SOCIALISTE : «Karim n’a qu’un seul mérite : être fils du Chef de l’Etat»

 Wade n’a aucun respect pour l’opposition

«Je crois que vous avez suivi les péripéties de la lettre que nous avions adressée au Président Wade après la Présidentielle pour lui demander de s’asseoir autour d’une même table avec les leaders de l’opposition et faire l’évaluation de cette élection. Nous étions engagés dans un processus à la fin duquel nous voulions avoir le cœur net par rapport à la vision que nous avions de la manière dont les choses se sont déroulées. Nous avions estimé que les élections n’étaient pas transparentes, indépendantes et démocratiques. Et je pense qu’il se devait de recevoir l’opposition pour l’écouter, de la même façon que le faisait le Président Diouf, lorsque lui-même dirigeait l’opposition. Alors, il devait nous écouter, nous entendre, mais voir surtout, avec nous le sens qu’il fallait donner à nos revendications. Mais cela, il l’a refusé. Il continue de le refuser. S’y ajoute qu’il n’a pas de respect pour l’opposition qu’il continue de traiter de molle et non représentative. Malheureusement, tout cela peut aboutir à des conflits. Quand des gens refusent de s’asseoir autour d’une table pour dialoguer, c’est l’affrontement, la descente dans la rue. Mais nous voulons toujours éviter cela. Et nous sommes sur cette démarche. C’est la raison pour laquelle, nous pronons des assisses qui doivent nous permettre de discuter de toutes les questions de l’heure qui interpellent le pays».

La peur commence à s’installer dans le camp du pouvoir

«En fait, le dialogue que nous proposions à Wade devait porter sur des questions politiques, démocratiques, puisqu’il tournait autour du processus électoral. Lorsque nous avons vu cette porte fermée, nous nous sommes rabattus sur autre chose. C’est ce qui est à la base de notre boycott des élections législatives. Fort heureusement, le boycott a fait ressortir les véritables résultats des urnes de la Présidentielle. On a boycotté, 64% des électeurs ne sont pas allés voter. Cela signifie tout simplement que le Président Wade n’était pas majoritaire à la Présidentielle. Wade doit se ressaisir. Dans son entourage, certains ont complètement viré. La peur commence à s’installer dans leur camp. Le Président étant très malin, c’est certainement lui qui les envoie comme éclaireurs. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont changé de discours. Je pense notamment à Iba Der Thiam, et Babacar Gaye. Wade doit ouvrir les yeux. Il sait pertinemment que le Sénégal est au bord du gouffre. Nous ne voulons pas être dans la rue. On cherche à discuter de façon républicaine, civilisée afin d’aboutir à quelque chose. C’est cela que les Sénégalais désirent. Maintenant, si lui, le garant de la sécurité et de la paix civile dans notre pays, refuse le dialogue, nous allons nous passer de sa participation. Nous ferons le diagnostic sans complaisance de la situation politique, économique, sociale du pays. A l’issue de cela, il faudra qu’il accepte, soit de recevoir nos résultats, soit de laisser la place à d’autres pour gouverner ce pays».

Les Assises avec ou sans la participation de l’Etat

«On ne peut obliger l’Etat à venir participer à un débat auquel il ne veut pas participer. Sur toutes les franges de la population que nous sommes en train de rencontrer, nous n’avons pas encore vu une organisation qui nous demande de reculer, sous prétexte que le pouvoir est seul habilité à organiser une telle rencontre. Non ! Les initiatives peuvent venir de partout. Tout le temps, la société civile a organisé des réflexions sur des questions d’importance nationale. Idem pour les syndicats. Mais l’opposition a, elle aussi, le droit et le devoir d’organiser une réflexion qui pourra certainement aboutir à des solutions de sortie de crise, par rapport aux difficultés que nous vivons dans ce pays. Si Wade le refuse, il arrivera un jour où il y sera contraint. Et cela voudra également dire que le Président ne peut plus diriger le pays et qu’à ce titre, il doit partir».

Le dialogue politique n’est plus d’actualité

«Le dialogue politique qu’on avait proposé est maintenant dépassé, parce que ce ne sont plus les questions politiques qui nous préoccupent. Les questions économiques, sociales, du monde rural, de la jeunesse, sont devenues des questions brûlantes sur lesquelles nous ne pouvons pas nous débiner. On peut toujours dialoguer, cependant, rien n’empêche que nous tenions nos assises. Cela n’a absolument rien à voir. Si les institutions fonctionnaient normalement, de nombreuses questions qui sont aujourd’hui agitées ne seraient pas abordées. Par exemple, les gens abordent la question de la succession du président de la République, en cas de vacances du pouvoir, tout simplement parce qu’il y a du nébuleux dans tout cela. Le Sénat, dont le président doit remplacer le chef de l’Etat en cas de vacance du pouvoir, est une institution bidon. Une institution créée de toutes pièces dans laquelle il désigne les 65 sénateurs sur les 100. Vraiment, il aurait pu nous épargner d’organiser des élections sénatoriales parce que l’argent qu’il y a englouti, aurait pu servir à autre chose. Le temps qu’il nous a fait perdre, aurait pu servir à faire autre chose. Actuellement, je pense que, autant au niveau de nos institutions qu’au niveau du fonctionnement de l’Etat, il y a des problèmes. Et il faut avoir le courage d’aborder ces problèmes. Malheureusement, c’est ce courage-là qui manque au Président Wade et à l’équipe qui l’entoure».

Impossible d’avoir, au sein de l’opposition, une même vision, une même position 

«C’est une question qui revient souvent. Moi, je crois qu’on ne peut pas demander à des partis politiques qui ont chacune une histoire propre de se retrouver un beau jour et de s’entendre sur tout. Il y a un minimum autour duquel on s’entend. Que tout le monde soit d’accord sur la même chose est impossible. Même au sein de la mouvance présidentielle, il y a des voix discordantes. Donc, ce n’est pas possible d’avoir, au sein de l’opposition, une même vision, une même position, car chacun revendique sa différence. Lorsque la situation du pays exige qu’on se retrouve, on s’est retrouvé».

L’attitude d’Idy, une déception

«Personnellement, je m’y attendais un peu, parce que depuis que Idrissa Seck a quitté Jamm-Ji, je n’ai plus eu confiance en lui. Depuis qu’il est allé dialoguer avec Wade, je n’ai plus eu confiance en une alliance avec Rewmi, même si par la suite, on s’est retrouvé. Maintenant qu’ils sont partis de nouveau, je crois qu’ils ne vont plus revenir en arrière. Nous nous sommes déjà fait une religion sur Rewmi. On n’a qu’à laisser le père rassembler ses brebis égarées. Mais sérieusement, on a été déçu par le comportement de Rewmi et par ce revirement auquel personne ne s’attendait, dans la mesure où tous les Sénégalais se souviennent de tout ce qui a été dit et fait par les différents protagonistes. Moi, en tout cas, j’avais déjà à l’esprit qu’il arriverait un moment où les gens de Rewmi allaient quitter le Front. Mais, il revient aux Sénégalais de juger les gens, par rapport à leurs comportements, aux valeurs qu’ils incarnent. C’est le peuple qui doit, maintenant, savoir qui est qui. Seulement, tous les républicains doivent exiger que la lumière soit faite sur tous ces milliards dont on parle. Que ce soit par rapport aux fonds politiques, aux chantiers de Thiès ou même à d’autres chantiers. D’autant que ce ne sont pas les seuls chantiers qui posent problèmes. Il y a les chantiers de l’Anoci. Je reviens toujours sur le projet «Cœur de ville» de Kaolack dont on dit qu’il a nécessité 7 milliards. Je reviens sur tous ces énormes marchés qui ont été attribués de gré à gré. Un audit général de tous les chantiers qui sont en train de pulluler s’impose actuellement. Il est hors de question qu’on soit floué».

«Karim Wade n’est pas plus diplômé que mes enfants, il n’est ni banquier ni rien»

Les chantiers de l’Anoci doivent être audités. Je trouve que les architectes se sont prononcés tardivement. Au début, ils avaient commencé à bouger pour dire qu’ils n’étaient pas associés dans la conception des travaux. Là, on avait applaudi pour dire : «voilà des gens qui ont du courage». Malheureusement, ils s’en étaient arrêtés là. Aujourd’hui, ils reviennent à la charge. C’est trop tard. Si c’est le Ps qui était au pouvoir, et Wade dans l’opposition, depuis longtemps, on aurait arrêté les travaux. Car, il aurait rué dans les brancards au point que même les partenaires au développement allaient demander qu’on vérifie ce qui est en train de se passer. Mais étant donné que l’individu chargé de gérer les fonds de l’Anoci est son fils, personne ne bronche. C’est là où se trouve la difficulté. Où se trouvent l’Inspection générale d’Etat, les corps de contrôle et la justice ?  Les institutions devraient normalement bouger. Les travaux de l’Anoci engloutissent énormément d’argent qui rentre dans les poches de quelques individus. Ce n’est pas normal. Les Sénégalais doivent prendre leur courage à deux mains. Karim Wade n’a aucune expertise, aucune compétence, aucune expérience qui lui donnent la possibilité de diriger des travaux aussi importants. La seule expertise dont il peut se prévaloir est qu’il est le fils du président de la République. On crée des histoires pour dire qu’il est banquier. Il n’y a rien de plus faux. Il était agent de banque. On connaît là où il travaillait à Londres. Quelle est son expérience en tant que banquier ?  Qu’est-ce qu’il a fait dans sa vie qui lui permet de piloter un projet aussi important ? C’est anormal et scandaleux.  Les Sénégalais font trop de «masla». C’est ce  «masla» là qui va tuer le Sénégal. Je suis scandalisé du silence coupable de quelqu’un comme Iba Der Thiam. Il devait se prononcer sur ce népotisme extrêmement dangereux, parce que Karim Wade n’est pas plus diplômé que ses enfants. Ce garçon n’est pas plus diplômé que mes enfants, que les enfants de quelqu’un d’autre. Alors au nom de quoi, doit-on lui confier des charges aussi importantes ? C’est tout simplement parce qu’il est le fils du président de la République. Et Wade se permet de le féliciter en lui disant : «ta mère sera fière de toi, je lui dirai que tu as bien travaillé». C’est le comble ! Qu’est-ce que Karim a fait dans ce pays ? Absolument rien ! Sinon, gérer l’argent de l’Anoci de manière opaque. Où est-ce que Karim Wade prend l’argent pour distribuer des centaines de billets pour La Mecque ? A moins que les Arabes ne lui aient vraiment trouver des fonds secrets dans leur budget. D’où est-ce qu’il tire tout l’argent qu’il déverse aujourd’hui dans le pays ?  Il y a sept ans, son père tirait le diable par la queue, à plus forte raison lui».

«Si Wade veut que le pays sombre dans la guerre civile, il n’a qu’à imposer son fils»

«La presse a donné trop d’importance à Karim Wade et la Génération du Concret. Il n’y a aucune montée en puissance de Karim Wade. Ceux qui sont autour de la génération du concret sont des opportunistes tout simplement. D’ailleurs, j’en veux un peu à la jeunesse, parce que des jeunes devraient avoir beaucoup plus d’ambitions que de soutenir quelqu’un qui n’a absolument rien de plus valeureux qu’eux. Rien que cette génération du concret qu’on veut mettre en selle montre tout simplement qu’il y a une déliquescence des institutions de la République. Si on avait des institutions qui n’étaient pas bafouées par le président de la République lui-même, on n’en serait pas aujourd’hui à nous demander qui va remplacer le chef de l’Etat en cas de vacance du pouvoir. La réalité, c’est que Wade veut se faire remplacer par son fils. Les principales raisons de ses problèmes avec Idrissa Seck doivent venir de là. Qu’est-ce que Karim Wade a fait pour le Sénégal ? Qu’est-ce qu’il a de plus que nos enfants pour vouloir hériter du pays comme s’il appartenait à son père ? Celui qui succédera à Abdoulaye Wade sera élu par le peuple souverain. Et tout le monde y tient. S’il veut qu’il y ait le chaos derrière lui, il n’a qu’à essayer d’imposer qui que ce soit. Que ce soit son fils ou quelqu’un d’autre. Si pour la postérité, il veut que les Sénégalais retiennent que c’est Abdoulaye Wade qui a fait sombrer leur pays dans la guerre civile après son départ, il n’a qu’à le faire».

Le hold-up électoral de Wade à Louga

«Le Président Wade n’a pas été plébiscité à Louga. Il a volé les élections de la même façon qu’il l’a fait dans les autres localités. A Louga, malgré la grosse fraude, il n’a eu que 50 et quelques pour cent pour la présidentielle. Aux législatives, il est à 25%. Il n’a pas été plébiscité à Louga et il le sait. Malgré les fortes sommes d’argent qu’il a déversées sur Louga, les populations lui ont tourné le dos parce que, pendant sept ans, il a négligé Louga. Il n’y a rien fait. On n’a pas voulu lui permettre d’attendre la veille des élections pour débarquer dans notre ville et y faire une opération de charme. On a dit niet. La réponse a été cinglante».



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