« Je confirme que la situation budgétaire du Sénégal est préoccupante... Mais les fondamentaux économiques sont bons », a déclaré le représentant résident du Fonds monétaire international (Fmi) au Sénégal et en Gambie, Alex Ségura, à sa sortie d’audience avec le Premier ministre, Aguibou Soumaré, avant de s’empresser « d’inviter le Sénégal à prendre des mesures d’ajustement pour équilibrer son budget ». Un double langage qui embrouille plus qu’il n’éclaire et pousse à s’interroger en ces termes : Segura aurait-il été menacé par les autorités, d’autant plus que ces prévisions apeurent les nationaux qui risquent de thésauriser leurs fonds et font fuir les investisseurs.
Alex Segura confirme que la situation budgétaire du Sénégal est préoccupante. Du reste, comme il l’avait annoncé au journal « Le Quotidien », hier. D’ailleurs, c’est cela qui lui a valu son audience avec le Premier ministre Aguibou Soumaré, en présence du ministre du Budget, M. Ibrahima Sar. « Oui, je confirme que la situation financière du Sénégal est très préoccupante, aujourd’hui », a-t-il déclaré à sa sortie d’audience. Mais, non sans préciser que l’entretien qu’il a eu avec le chef du gouvernement a tourné sur des mesures à prendre pour le Sénégal sortir de la crise. « Le Premier ministre nous a rassuré en nous apprenant que le gouvernement est en train de prendre des mesures pour soulager la souffrance des populations sénégalaises dans un contexte international marqué par la flambée des produits pétroliers et des denrées de premières consommations ». Aussi, dit Segura, « j’ai attiré son attention sur l’efficacité des mesures à prendre pour mobiliser des fonds au plan régional pour pouvoir payer les factures que le Sénégal doit aux entreprises privées, au risque de fragiliser le tissu économique ». Le représentant résident du Fmi a, par ailleurs, soutenu que « les fondamentaux des finances publiques du Sénégal sont bons au regard du niveau des dettes extérieures et intérieures, très faibles par rapport à d’autres pays subsahariens ». Egalement, révèle-t-il, « sur les 12 mesures de réforme de son programme économique, les 11 sont respectées ». Une manière de rassurer les banques sur la capacité d’endettement de l’Etat sénégalais à mobiliser des fonds à travers un emprunt obligataire. Le représentant résident du Fmi a, toutefois, invité le gouvernement à prendre certaines mesures d’ajustement à travers la réduction des subventions et la mise en place des mesures sociales qui coûtent moins chères, de s’efforcer à respecter certains équilibres budgétaires et de supprimer certaines dépenses de fonctionnement non prioritaires, à hauteur du montant de l’ajustement (15 milliards). C’est ainsi qu’il a invité le Sénégal à appliquer immédiatement le tableau de suivi et d’envoyer le document pour la revue au Conseil d’administration du Fmi. A sa suite, c’est le ministre du Budget M. Ibrahima Sar qui a expliqué l’origine de la facture impayée de 150 milliards que le Sénégal doit aux entreprises privées. Selon lui, « tout est parti du choc économique intervenu en 2007 et 2008 pendant lequel, le Sénégal a procédé à la suppression des droits et taxes dont les conséquences se sont répercutées sur le budget national ». Dans tous les cas, soutient-il, « les fondamentaux du Sénégal sont bons. Car, l’Etat a 85 milliards de recettes par mois dont 35 milliards de masse salariale ». Et pour corriger le phénomène d’émission, le gouvernement, à en croire le ministre du Budget, « compte agir sur l’enveloppe globale de subvention ». Autrement dit, l’on s’achemine vers la rationalisation des dépenses des ministères à travers la réduction de l’achat des biens de service.
AB/FC
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