Après la kermesse de la Goana: Le Ps peste contre le prix dérisoire au producteur

En fixant le prix du kilogramme d’arachide, l’Etat a soulevé une vive polémique dans le monde paysan. Une raison pour qu’également, après certaines organisations paysannes, que le Parti Socialiste monte au créneau pour dénoncer un tel état de fait. Pour Ousmane Tanor Dieng et ses camarades, 165 francs ne rembourse pas le coût des facteurs de production, ni ne rémunère la force de travail des paysans, lesquels ont travaillé quatre mois durant dans l’espoir de vivre décemment. Pour eux, après la kermesse ubuesque de la Goana, un tel fait confirme l’abandon de la filière et de ses acteurs aux mains des spéculateurs des segments bureaucrato-affairistes de la bande au pouvoir et des intérêts tapis derrière SUNEOR. Ils l’ont fait savoir dans un communiqué.

D’entrée, les socialistes se demanderont si l’Etat tient-il compte du coût insoutenable de la vie avec la flambée des prix des denrées et produits de base ? Car, pour eux, cela ne reflète point les niveaux actuels des cours internationaux de l’huile d’arachide qui ont augmenté de 50 %, ni les cours du dollar qui a évolué de 10 % entre nombre 2007 et novembre 2008. Ceci, en parlant du prix du kilogramme d’arachide qui a été finalement fixé à 165 francs par l’Etat. Aussi, donnant arguments à leurs propos, pour Ousmane Tanor Dieng et ses camarades, « à titre d’illustration, le paysan doit vendre trois kilogrammes d’arachide pour acheter un kilogramme de riz échangé à 450 francs ». Dénonçant l’achat en catimini par Suneor cette année sur le marché parallèle à 225 francs Cfa le kilogramme d’arachide en fin campagne 2007-2008, toujours pour les socialistes, « en vérité, le pouvoir libéral cherche délibérément à détruire la source principale de revenus des travailleurs de la terre par le démantèlement de la filière arachidière ». Enfonçant mieux le clou, ils se veulent plus clair. « À l’image des précédentes campagnes agricoles et de commercialisation qui se sont succédées et ressemblées, dans leur échec retentissant, au grand désarroi des paysans fragilisés et précarisés par les logiques spéculatives ». Sur ce registre et pour les verts, « la bonne pluviométrie providentielle de cette année pouvait laisser croire que le gouvernement allait rendre justice aux producteurs pour les préjudices qu’il leur a fait subir pendant huit ans, le prix, fixé après la kermesse ubuesque de la Goana, ne fait que confirmer l’abandon de la filière et de ses acteurs aux mains des spéculateurs des segments bureaucrato-affairistes de la bande au pouvoir et des intérêts tapis derrière Suneor ». Sur le même fil, renchérissent-ils, « il n’est plus un seul citoyen sénégalais, ni un seul hôte étranger vivant parmi nous, qui n’ait à ce jour vécu dans sa chair l’incurie du régime libéral ». Pis, « il n’est pas davantage un seul secteur de l’économie nationale qui échappe au pillage caractérisé, en tête l’agriculture qui reste la grande victime des errements du gouvernement », dixit Ousmane Tanor Dieng et ses camarades. Constatant une banqueroute actuelle des finances publiques en plus d’une dette de 20 milliards auprès de la Cncas, encore une fois, pour les socialistes, ce sont toujours ces mêmes groupes nichés au plus sommet du pouvoir de Wade qui sont à l’origine d’un bazar à ciel ouvert des actifs publics, citant le cas des actions Sonatel de l’Ipres cédées en toute illégalité ou encore le Méridien Président, entre autres. Rage « verte » autour de 165 francs Cfa en plus de nombreux autres cas.