La décision de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti et le travail (Ld/Mpt) sur le départ de ses députés après le 30 juin est tombée le samedi dernier. Le Bureau politique de ce parti demande à son secrétaire général, Abdoulaye Bathily, de quitter l’Assemblée nationale, mais les autres députés, Opa Diallo, Mamadou Diop Castro et Me Wagane Faye, vont rester à l’Assemblée nationale. Une façon de permettre à Bathily de se consacrer aux «grandes tâches» politiques.
Le leader quitte ; le parti reste. La première législature prorogée au Sénégal se fera avec les députés de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti et le travail (Ld/Mpt) mais sans son leader Abdoulaye Bathily. Le Bureau politique en a décidé ainsi. Et il a fallu plus de huit tours d’horloge, samedi dernier, pour que les «Jallarbistes» s’accordent sur cette décision. Une décision qui arrive après que les leaders de l’opposition ont décidé de quitter l’Hémicycle après le 30 juin, date de fin de la législature, avant la prorogation votée par la majorité au mois de janvier dernier. En effet, les députés, leaders de l’opposition, avaient même boycotté le vote estimant que cette loi «viole la Constitution du pays». Mais, pour le Pr Abdoulaye Bathily, qui a rendu compte du délibéré du Bureau politique de son parti, tous les propos qu’ils avaient tenus après le vote de la loi de prorogation «témoignaient de leurs indignations et de leurs désaccords». Il défend, aujourd’hui, que le contexte politique actuel marqué par des incertitudes à tous les niveaux -le processus électoral, la date des élections, le fichier électoral- exige que la Ligue démocratique reste au Parlement pour prendre part aux prochains débats. C’est que M. Bathily prévoit une nécessaire révision du Code électoral qui doit désormais tenir compte du vote des militaires et de la refonte totale du fichier. Et pour lui, le peuple a besoin que sa formation politique assiste à ces opérations dans les sessions et les plénières parlementaires.
Pourtant, les cadres de la Ld avaient exprimé leur souhait de voir leurs députés démissionner de l’Assemblée nationale. Ce que Bathily trouve normal à partir du moment où cela participe à renforcer le débat démocratique à la Ld. Ensuite, révèle-t-il, «à la Ld, le mouvement des cadres n’est qu’une instance consultative, le Bp reste souverain».
Revenant sur son départ à l’Assemblée, décidé par le Bureau politique de sa formation politique, le Pr Bathily informe que c’est son souhait que l’instance dirigeante a validé. Mais, cela lui permettra de quitter, de prendre du recul pour consacrer son temps à la «construction d’une alternative crédible, avec les responsables de la Coalition populaire alternative, pour hâter le départ de Abdoulaye Wade et son régime». D’ailleurs, «la résistance au régime libéral doit se poursuivre, dans le temps, sur plusieurs fronts avec des modalités différentes», soutient M. Bathily, qui a préféré abandonner la bataille parlementaire pour d’autres terrains.
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