(Correspondant permanent à Paris) - Selon Radio France internationale (Rfi) dans ses éditions africaines d’hier, le juge d’instruction français, chargé d’instruire, en France, l’affaire du bateau Le Joola, est à Dakar. Il a déjà entendu certains témoins dans l’affaire du naufrage du Joola. Maintenant, il a introduit une demande auprès du président Wade pour avoir une autorisation d’entendre l’ancien Premier Mame Madior Boye et l’ancien ministre des Forces armées, Youba Sambou. L’information a été donnée par Christophe Champin, le correspondant permanent de Rfi à Dakar dans l’édition Afrique Matin de Rfi. Le Chef de l’Etat sénégalais va-t-il accéder à la demande du juge d’instruction français ? Ou sera-t-il débouté ? En tous les cas, le juge français, présentement à Dakar, attend une réponse. Une présence qui fait suite au lancement des mandats d’arrêt internationaux lancés par la justice française et qui n’a pas reçu d’échos auprès des autorités judiciaires sénégalaises.
A Paris, on explique le voyage du juge d’instruction français par l’acceptation de la commission rogatoire demandée par le juge d’instruction. Autrement, le juge chargé du dossier pénal du Joola ne se serait pas rendu au Sénégal. En tout cas, certains parents des victimes interrogés estiment que la présence du juge français à Dakar est un bon signe dans le développement de ce dossier. Même s’il considère que les autorités politiques françaises ne peuvent influencer une décision de justice en France, Me Alain Vertschatse, avocat des victimes françaises, souligne que leur audience à l’Elysée a peut-être facilité les choses. Il indique que les parents des victimes françaises et même sénégalaises doivent être satisfaits du fait que le juge d’instruction français se soit déplacé jusqu’à Dakar pour entendre les témoins. Me Verschatse souhaite également que le président Wade accepte la demande d’autorisation d’auditionner les autorités qui étaient sur place au moment du naufrage. ‘Même si c’est en simple témoins, nous voudrons bien que Mame Madior Boye, Youssoupha Sakho, Youba Sambou entre autres, soient entendus par le juge d’instruction’, avoue-t-il. Avant d’ajouter : ‘Cela permettra de faire progresser l’enquête afin que justice soit rendue’.
D’ailleurs, Verschatse informe que l’association des victimes française va être reçue par l’Elysée le 30 janvier 2008 à 16 h 30. Par qui ? ‘Peu importe ! L’essentiel est que l’on soit reçu pour nous entendre. Même si l’on sait bien que les politiques ne peuvent pas influencer la justice en France’, rétorque Me Verschatse.
Pour rappel, le naufrage du bateau Le Joola a fait 1864 disparus selon les informations officielles alors que les associations des parents des victimes font monter jusqu’à 2000 au moins le nombre de morts. Au Sénégal, les autorités avaient exclu de faire recours à la justice avec l’assentiment de l’association nationale des victimes. Alors qu’en France, les parents des victimes françaises ont porté plainte contre X pour que justice soit rendue. C’est dans ce cadre que le juge d’instruction est à Dakar.
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