Comme ils l'ont fait à l'issue du scrutin présidentiel, les leaders du Front ‘Siggil Sénégal’ vont contester la légitimité de la futur Assemblée nationale qui, à leurs yeux, découle de ce qu'ils appellent ‘la mascarade du 25 février 2007’. Et qui est la conséquence de leur boycott actif. Les boycotteurs qui entament la troisième phase de leur plan d'action, avertissent également qu'ils ne donneront aucun crédit au taux de participation aux législatives qui sera annoncé le 3 juin par Ousmane Ngom ou quelqu'un d'autre.
‘Le combat que nous menons ne se limitera pas au 3 juin. Il va au-delà de cette date, car nous ne reconnaîtront pas l'Assemblée nationale qui sera issue de ces élections’, a martelé Cheikh Sarr, un des leaders du Front Siggil Sénégal qui faisaient hier le point sur leur campagne de sensibilisation. Une Assemblée nationale issue du scrutin du 3 juin prochain découle, aux yeux des leaders du Front, de ‘la mascarade du 25 février 2007’ qui est la conséquence de leur boycott actif.
En fait, les dix-sept partis de l'opposition partisans du boycott actif des législatives du 3 juin ne doutent plus de l'adhésion des populations à leur cause. Raison pour laquelle, ils tiennent à avertir qu'ils ne donneront ‘aucun crédit au taux de participation qui sera annoncé le 3 juin par Me Ousmane Ngom ou quelqu'un d'autre. Parce que nous savons déjà que ce taux de participation sera préfabriqué pour minimiser notre combat’. Et pour parer à toute éventualité, le Front ‘Siggil Sénégal’, a annoncé qu'il mettra en place des observateurs le jour du scrutin pour apprécier l'affluence au niveau des bureaux de vote.
‘Nous sommes entièrement satisfaits de nos plans d'action qui ont été menés et cela nous encourage à aller de l'avant. Notre boycott fait mouche dans l'opinion car en réalité, Abdoulaye Wade est minoritaire dans le pays. Ils (les tenants du pouvoir, Ndlr) sont aujourd'hui sur la défensive et battent même en retraite dans certaines localités alors que nous sommes à l'offensive’, clame Abdoulaye Bathily. Les leaders du Front ‘Siggil Sénégal’ en veulent pour preuve la récurrence de leurs noms dans les discours des différents candidats aux législatives. A cause de notre boycott, explique Ousmane Tanor Dieng, ‘nous vivons aujourd'hui une campagne terne, sans intérêt. Et ce sont les candidats à l'élection qui nous mêlent à la campagne en s'attaquant à nous pour donner du sel à l'affaire’.
Cette conférence de presse a été l'occasion pour les boycotteurs de donner certaines preuves de ‘la mascarade’ du 25 février 2007. Ainsi, Serigne Mbaye Thiam a relevé plusieurs irrégularités qui ont, aux yeux des boycotteurs, entamé la régularité et la transparence du scrutin. C'est l'exemple des personnes qui n'étaient pas inscrites, mais qui ont pu voter grâce à des cartes de militants favorables à l'opposition qui leur ont été remises. ‘Nous avons pu détecter cela grâce à la confrontation des signatures d'émargement et celles stockées qui figurent sur les cartes d'identité nationale. Nous avions demandé la confrontation, mais aussi bien du côté des magistrats que du côté du Conseil constitutionnel, ils ont refusé’, explique Serigne Mbaye Thiam qui fulmine que ‘le pouvoir est de mauvaise foi lorsqu'il dit que nous ne détenons pas de preuves de fraudes’. De toutes manières, souligne Amath Dansokho, ‘que Wade ne se fasse pas d'illusion, nous n'allons pas laisser passer ce coup. C'est une bataille gigantesque que nous allons développer’.
Pour le reste du plan d'action, le Front ‘Siggil Sénégal’ va organiser des conférences publiques à Dakar, Sangalkam, Kaffrine et Saint-Louis. Des manifestations des femmes, des jeunes et des tournées des leaders dans la région de Dakar et dans d'autres régions ciblées sont prévues pour appuyer les initiatives des stuctures locales de ‘Siggil Sénégal’.
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