Bu Mu Leen Dalaat (Que Cela ne se répète pas)

Abdoul Mazide Ndiaye un (ancien ?) cadre du groupe qui est devenu And Jëf (Aj/Pads) des années 70, syndicaliste incrusté dans la direction administrative de Bud Sénégal de l’époque avait comme pion avancé parmi « les ouvriers agricoles » de cette compagnie dans les champs de Sibikotane et de Kirène, un garçon longiligne que nous appelions De Gaule. Ce même Abdoul Mazide Ndiaye est devenu un membre influant de la société civile comme Aj/Pads sait en produire en grand nombre. Abdoul MazideNdiaye était l’un des experts qui représentaient cette même société civile dans la commission chargée d’auditer le fichier électoral à coté des membres de la Cena et des partis politiques. A la fin de cet audit, Abdoul Mazide Ndiaye fut invité en compagnie de Ousmane Badiane de la Ligue démocratique mouvement pour le parti du travail (Ld Mpt) de Bathily, lors d’une émission diffusée par Sud Fm. Abdoul Mazide Ndiaye qui est après tout un expert qui se respecte mais qui garde toujours ses fibres de militant de gauche, était prudent dans son appréciation des résultats de l’audit de ce fichier.En substance, Abdoul Mazide Ndiaye disait ceci : « nous ne pouvons pas dire qu’il y a des raisons de croire que ce fichier n’est pas fiable, mais également nous n’avons pas de raisons d’affirmer le contraire ».

Dans cette phase pré électorale, l’opposition, la société civile de même que le camp du pouvoir d’ailleurs, se demandaient où se trouvent les erreurs non détectées dans ce fichier. La vérité semble être que là où le camp Me Abdoulaye Wade a battu l’opposition se trouvait ailleurs. En plus de l’utilisation massive de l’argent et la mobilisation du vote de groupes, Me Abdoulaye Wade a du observer Niasse qui ne représentait pas une menace à cause de l’absence d’un appareil à son service. Tanor Dieng était occupé à juguler la menace suscitée ou au moins encouragée par Me Abdoulaye Wade et représentée par Robert Sagna, qui tenait à avoir des moyens de négociation plus tard pour garder sa mairie de Ziguinchor. Abdoualaye Bathily comme Amath Dansoko ont toujours mis leurs cadres encadreurs au service d’alliés qui eux ont des masses d’électeurs.Pour Idrissa Seck qui pouvait représenter une menace sérieuse ,Me Abdoulaye Wade a utilisé une batterie de mesures pour le contrer. La première était de le présenter comme un « voleur ». Et à ce jour Idrissa Seck n’a pas trouvé la parade . Ni la formule de l’extinction du Soleil, ni les versets du Coran n’ont aidé l’ancien Premier ministre à déchirer cette camisole de force.

Les autres mesures contre le maire de Thiès furent la brimade et l’intimidation contre tous ceux qui pensaient ou étaient prêts à le soutenir. Ou est cette majorité dormante à l’Assemblée nationale ? Qu’a donné la fameuse opération Toxu qui devait voir des maires, des conseillers municipaux et autres conseillers ruraux qui seraient des cellules dormantes de Rewmi ? Last but the least important, avec ces fameuses commissions rogatoires chargées de dénicher tous les avoirs de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck était privé de tous moyens financiers. Les structures locales de la coalition Ligéey Sénégal qui portait sa candidature, étaient sans le sous durant la compagne électorale. Me Abdoulaye Wade, un maestro des attaques multidimensionnelles a pu maîtriser tout son monde, quitte à violer les règles les plus élémentaires de la séparation des pouvoirs, du fonctionnement de l’administration, l’utilisation de la police d’investigation, du financement d’une presse de délation et j’en passe. Pendant tout ce temps, l’opposition classique comme « les rebelles » libéraux misait sur deux paradigmes qui ont fini par les tromper tous. Pour les gens de la gauche et le camp socialiste représenté par le Ps et l’Afp, le bilan de Me Abdoulaye Wade était tellement mauvais que les Sénégalais allaient le sanctionner. Pour eux, le fruit était mûr et il ne restait qu’à le cueillir. Cela explique, en partie, l’hostilité viscérale développée par cette opposition vis-à-vis de Idrissa Seck soupçonné de vouloir capter ce fruit avant tout ceux qui ont lutté si longtemps pour ce moment précis. Cette opposition, comme les « analystes » que reliait la presse (pas le presse elle-même), comme une grande partie des Sénégalais pensait que le vote en 2000 signifiait le remplacement du émotionnel par le vote citoyen qui devait se renouveler en 2007. Faux !! Les « rebelles » libéraux ont surestimé leur influence sur Me Abdoulaye Wade ou ils lui ont donné une certaine hauteur au dessous duquel ils pensaient qu’il ne descendrait pas. Faux !! Ceux qui ont accès à Modou Diagne Fada nous rapportent que l’enfant de Darou Mousty pensait que Me Abdoulaye Wade ne prendrait jamais le risque de se séparer d’un certain nombre des ces collaborateurs tels que lui, Idrissa Seck, Aminata Tall, Aliou Sow qui était encore dans leur team (si Fada part, je m’en vais) Lamine Bâ, Pape Diop et autres.Tous les membres de ce groupe avaient tenu tête au patron concernant des initiatives telles que la libération et l’amnistie plus tard des ceux qui étaient trouvés coupables de l’assassinat du juge Babacar Seye, et d’autres décisions aussi surprenantes les unes que les autres. Des sources très au fait de la manière de penser de Idrissa Seck rapportent que le maire de Thiès avait toujours pensé qu’il détenait une arme majeure contre le Président, avec cette affaire de fonds politiques négociée alors qu’il était en prison .

Idrissa Seck l’a tout faux lui aussi. Non seulement Me Abdoulaye Wade a pris l’initiative de confirmer ce type de négociations, mais il a su retourner la situation en sa faveur pour consolider un acquis qui est de faire sentir aux Sénégalais que son ancien numéro deux est un détourneur de fonds publiques. Comme on le voit, si l’opposition croit que Me Abdoulaye Wade n’oserait pas organiser des législatives boycottées par elle, elle va tout droit vers un désastre politico-psychologique. Si cette opposition veut se convaincre que les Sénégalais ont déjà regretté d’avoir réélu Me Abdoulaye Wade et n’accepteraient pas des législatives sans les principaux ténors de la politique du pays, cette opposition se trompe lourdement. Non seulement les Pds organiserait ces législatives en cas de boycott par l’opposition, mais le Président en profiterait pour imposer de choix que personne ne peut imaginer aujourd’hui. Dirigeants de l’opposition, vous l’avez ratez avec la présidentielle. Bumuleen dalaat (que cela ne se répète pas) avec les législatives.