D’une année à l’autre, le budget du chef du gouvernement du Sénégal se voit délesté de plus de 15 milliards de francs Cfa. Cela pourrait trouver son explication dans le fait que, connu pour son absence d’engagement politique, le Premier ministre a été dépouillé de services à forte implication politique.
L’arrivée à la Primature d’un Premier ministre technocrate correspond à une diminution sensible du budget du chef du gouvernement. De près de 40 milliards de francs Cfa l’année dernière, le budget de la Primature, si le projet qui sera soumis aux députés est adopté en l’état, va se retrouver à un peu moins de 25 milliards de francs Cfa. La réduction est trop importante pour ne pas susciter de l’intérêt (Voir article ci-dessous). Cependant, on peut constater par ailleurs, que cette mise au régime financière va de pair avec le délestage de certains services importants, ce qui pourrait expliquer cela.
La délocalisation du Programme national de développement local (Pndl), qui retrouve le ministère de la Décentralisation et des collectivités locales, à la tête duquel se trouve M. Ousmane Masseck Ndiaye, ainsi que l’abandon par les Américains du Millenium challenge corporation, ont dû contribuer fortement à la réduction du budget des services de M. Cheikh Hadjibou Soumaré. On sait en effet, que le Pndl, le plus important projet de développement du Sénégal à l’heure actuelle, bénéficie du financement de plusieurs bailleurs de fonds, dont le plus important d’entre eux, la Banque mondiale, y consacre 50 milliards de francs Cfa, la moitié des sommes promises. Si l’Agence de mise en œuvre de la Plateforme du Millénaire de Diamniadio (Ampmd) reste toujours sous l’autorité du Premier ministre, le fait que les Américains aient décidé de ne plus le financer, en a fait une coquille vide. Or, ces deux services avaient, du temps où M. Macky Sall était Premier ministre, attiré une grande attention sur eux, notamment par l’importance du budget qui leur était consacré.
La répartition des services n’a laissé au Premier ministre que des départements très techniques, qui ne nécessitent pas de budgets, énormes pour fonctionner. Pour certains, susceptibles, comme l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (Anrac), leurs frais de fonctionnement sont fortement tributaires du bon vouloir des bailleurs de fonds comme les Américains de l’Usaid. Et l’on sait à quel point ces derniers sont pointilleux dans le décaissement de l’argent de leurs contribuables.
Bref, la Primature aujourd’hui, n’a plus sous son autorité, de structure qui lui permettrait, comme du temps de M. Sall, d’obtenir la gestion de milliards de francs. Et se retrouve à serrer fortement sa ceinture.
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