Campagne financière de Sopi 2007 - Démenti : Les journalistes ne sont pas des mercenaires

«Financement - Prise en charge des délégations et membres de directoire dans les coalitions : Me Wade paie 250 mille francs par jour et par personne» C’est le titre de l’article paru dans l’édition du jeudi 15 février 2007 du journal Le Quotidien et qui fait en même temps état d’une somme d’argent (50 000 / 3 jours) que les journalistes auraient reçue.

Le collectif des journalistes qui suit la campagne électorale du candidat de la Coalition Sopi, Abdoulaye Wade dément toute information, d’où qu’elle puisse venir, qui accrédite la thèse selon laquelle il reçoit 50 000 francs tous les trois jours. Les journalistes qui ont été délégués par leurs rédactions respectives pour rendre compte des activités politiques du président sortant pendant cette période de 21 jours ne sont préoccupés que par la quête de l’information juste et vraie. Ils ne gèrent pas et refusent d’aborder toute question liée à l’argent pour préserver intact leur liberté, leur crédibilité et leur professionnalisme. Ils trouvent aberrant le fait qu’on leur donne de l’argent pour chercher à les pacifier. Le collectif suit à la lettre les directives données par le Synpics, qui du reste, ont été entièrement respectées par un certain nombre d’organes.

Les professionnels de l’information qui sont engagés dans la couverture de la campagne électorale de la Coalition Sopi vivent un véritable calvaire. Depuis, le début, ils évoluent dans des conditions de travail exécrables. Presque chaque jour, il se présente des incompréhensions avec la cellule de communication de la Coalition Sopi. Pas plus tard qu’avant-hier, mercredi, une réunion houleuse s’est tenue en présence de tous les journalistes pour décider du boycott ou non la campagne d’Abdoulaye Wade à cause des mauvaises conditions. Lesquelles ont poussé deux confrères à bouder et à rentrer sur Dakar. Dans la nuit du mercredi au jeudi, trois confères ont passé la nuit dans des véhicules alors que d’autres ont dormi à cinq dans un étroit conçu pour deux personnes au maximum. Samedi dernier, les journalistes qui ont cherché en vain là où passer la nuit, ont été obligés de prendre contact avec un confère de la Rts qui loge à Ourossogui pour qu’il les a hébergés. Ils ont été 15 personnes à s’entasser dans un salon avec quelques matelas. Certains ont d’ailleurs dormi en quinconce. Il se pose même quelquefois des problèmes de couvert. Depuis quelques jours, les journalistes se prennent en charge à leur frais. Ces nombreuses difficultés qui découlent d’un cafouillage au niveau de la cellule de communication (Task force), du Palais présidentiel, de l’Anoci et du directoire de campagne de Wade entament parfois terriblement le travail des journalistes. Ils dorment les derniers, se lèvent les premiers et ont tout le temps des problèmes d’hébergement. Cela les a tellement poussé à bout le collectif que n’eût été les directives leur rédaction et le droit à l’information du public qui est notre raison d’être, ils auraient quitté la délégation depuis la semaine dernière.

Les journalistes s’insurgent par ailleurs contre l’article en question dont l’auteur n’a pas respecté les principes de base du journalisme. En tant confrère, il ou un membre de sa rédaction est censé détenir un contact d’un membre de la délégation et il aurait pu appeler pour vérifier et recouper l’information avant de la publier. Le collectif interpelle et prend à témoin le Synpics, les éditeurs de presse et la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (Cjrs) pour que de pareilles choses qui entament sérieusement la cohésion et la confraternité ne se reproduisent plus.

Le Collectif des journalistes qui suit la campgane de la Coalition Sopi

Ont signé : Ibrahima Lissa Faye (Sud Quotidien), Ousseynou Ndiaye (Océan Fm), Abdoul Aziz Seck (Le Populaire), Abdou Timéra (L’Actuel), Dienaba Seydou Bâ (Rfm), Elias Bassène (Le Messager), Oumar Diarra (Le Matin), Siaka Ndong (Sen Info), Moussa Guèye (L’Exclusif), Abdoulaye Kama (Thiey ! Le journal), Rama Diaw (Il est midi), Mouhamadou Bâ (Express News), Abdoulaye Diallo (Express An’Nour Fm), Pape Demba Diop (Carte bleue), Mathieu Bacaly (Mise au point).