Ali Haïdar, secrétaire général de la Fédération démocratique des écologistes du Sénégal et membre fondateur de Benno, en a fait, hier, la révélation : ‘Trois leaders se sont manifestés : Macky Sall dit qu’il est candidat, Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng disent aussi qu’ils sont candidats’. D’ailleurs, informe le patron des écologistes, qui faisait face à la presse, ‘il y a des négociations en haut lieu entre les trois candidats pour trouver une solution à ce problème’.
Concernant les négociations, M. Haïdar renseigne qu’elles ne peuvent se faire, pour le moment, qu’entre les leaders qui se sont déclarés candidat. Toutefois, dans le cadre d’une élection à deux tours, les candidats peuvent se rassembler au deuxième tour. Mais, préviennent les militants de la Fdes, dans une élection à un tour, ‘si nous n’avons pas un leader, ça va mal tourner’. Alors, souligne au passage l’opposant, la crédibilité de Benno Siggil Senegaal dépendra de sa détermination et de sa capacité à s’opposer par tous les moyens à cette réforme.
Par ailleurs, Ali Haïdar et ses camarades ont condamné l’attaque des locaux du groupe Wal Fadjri par les talibés de Serigne Modou Kara. Il s’agit, pour eux, d’une violence ‘inacceptable’, mais pas ‘surprenante’. Parce que ‘les délinquants, pour peu qu’ils soutiennent les tenants du pouvoir, ne sont jamais inquiétés’. Or, poursuit le secrétaire général de la Fdes, ‘d’un autre côté, des journalistes et commentateurs sont régulièrement embastillés ou inquiétés pour peu qu’ils critiquent le pouvoir ou ses thuriféraires’. Le problème, selon les écologistes, ‘c’est l’Etat qui ne joue pas son rôle de protecteur des biens et personnes et est le détenteur exclusif de la violence légale’. Comment ? ‘Parce qu’au sommet de l’Etat, il y a un chef de parti qui, si vous êtes avec lui, tout vous est permis’, répond M. Haïdar.
Concernant la dépénalisation du délit de presse, les opposants rappellent qu’Abdoulaye Wade, un mois à peine qu’il a été élu, déclarait son intention de dépénaliser sans délai le délit de presse. Mais, constatent-ils, ‘presque dix ans ont passé, il n’a rien pu faire. Seulement, il a eu le temps de faire 15 réformes constitutionnelles’. Dans cet acharnement contre les journalistes, le peuple soutient la presse. Cela non pas par simple solidarité, mais parce ‘qu’ils sont nos yeux et nos oreilles’.
L’histoire montre à suffisance, selon Ali Haïdar, qu’un régime qui refuse la confrontation démocratique, ‘sournoisement, se dirige vers un duvaliérisme rampant. Lequel est le totalitarisme des pays sous-développés. Ce régime commence toujours par bâillonner la presse par la corruption d’abord, puis les procès, ensuite la prison et enfin la terreur ’.
PRESIDENTIELLE 2012 : Ali Haïdar préfère Tanor Dieng
Pour le futur candidat de l’opposition à la présidentielle de 2012, Ali Haïdar porte son choix sur Ousmane Tanor Dieng. Et c’est parce que l’écologiste se dit convaincu qu’il y a certes différentes forces dans le Benno, mais fait-il savoir ‘au moment des élections locales et de l’élection présidentielle passée, il n’y a eu qu’un leader qui se dégage : Ousmane Tanor Dieng. Et pour nous, c’est ce leader qui doit diriger l’équipe’. Seulement, ‘comme nous ne sommes pas candidat, nous laissons les candidats (Tanor Dieng, Macky Sall, Moustapha Niasse : Ndlr) négocier entre eux et décider des choses. Après, nous prendrons nos responsabilités’, a laissé entendre M. Haïdar. Pour lui, ‘le Parti socialiste est le seul parti qui peut faire face au Pds et même l’affronter dans la rue’.
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