CANDIDATURE UNIQUE DE LA CPA : Un compromis salutaire, mais "impossible"

Elle allait créer la surprise, si elle s'entendait autour d'un unique candidat à la prochaine élection présidentielle. Mais, en dépit des pressions de ses mouvements de jeunes et femmes, la Coalition populaire pour l'alternative risque bien d'étaler ses divergences, samedi prochain.
La Coalition populaire pour l'alternative (Cpa) s'entendant sur un unique candidat à la prochaine élection présidentielle : "quel Sénégalais résistera alors à l'envie d'alterner l'alternance", se demandent bien des analystes de notre scène politique nationale. Mais, le projet, différé pour samedi prochain,
aurait toutes les chances d'être vain. Pour des raisons de "subjectivité" d'abord, selon nos interlocuteurs. Car, avancent-ils, si c'est Moustapha Niasse qui est choisi, il y aura de fortes probabilités de voir le Parti socialiste ( Ps) faire bande à part. Et de nous rappeler qu'à la sortie de sa dernière audience avec le chef de l'État, le Premier secrétaire du Ps avait martelé qu'une formation politique comme la leur, vieille de près d'un demi-siècle, ne pouvait pas se ranger derrière un autre parti. Les rumeurs faisant état de "négociations" entre le leader de l'Afp et celui du parti au pouvoir, Me Abdoulaye Wade, auraient "creusé davantage" le fossé entre les deux formations. Ousmane Tanor Dieng choisi par la majorité partie des formations composant la Cpa , ce serait M. Niasse qui tenterait de s'isoler, avec probablement à ses côtés son "ami" Madior Diouf, chef du Rassemblement national et démocratique (Rnd). D'ailleurs, soulignent nos sources, en faisant de la candidature unique de la Cpa à la présidentielle la condition sine que non pour une liste commune aux législatives, l'Alliance des forces de progrès aurait élevé "à dessein" la barre au-dessus des différents sauteurs. Parce que M. Niasse n'aurait "jamais cessé de voir en Tanor celui par le fait duquel il n'est pas devenu le dauphin d'Abdou Diouf". Niasse récuserait encore Tanor, du fait que celui-ci serait son "cadet sur les plans de l'âge et de l'expérience politique". Subjectivité enfin, parce que la Gauche , de laquelle se réclame le Parti de l'indépendance et du travail (Pit) et la Ligue démocratique (Ld), ne voudrait "plus faire des rois ; précisément le parti de Abdoulaye Bathily". C'est ce qui aurait amené ce chef de file de la Ld à théoriser et opter pour des candidatures multiples de la Cpa à la prochaine présidentielle. C'est la même intention qui aurait également amené les "jallarbistes" à proposer qu'Amath Dansokho, le dirigeant du Pit, soit la tête de liste de la Cpa aux élections législatives. Quand bien même que nos interlocuteurs relèvent que M. Dansokho "non intéressé par le fauteuil présidentiel fera tout pour que la Cpa aille dans l'unité au moins aux législatives, pour s'assurer de continuer de siéger à l'Assemblée nationale". La Cpa derrière un seul candidat pour s'emparer de la présidence : un compromis salutaire, "mais impossible", parce qu'également chacune de ses principales composantes serait consciente de la nécessité de mesurer son poids électoral. Il se serait passé bien des mutations de 2000 à nos jours, "surtout du côté des verts". Wait and see. Samedi prochain, c'est dans soixante-douze heures…