Candidatures de la Cpa pour les prochaines législatives : Niasse, le cas bloquant

La question de la survie ou non de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) reste encore tout entière. Ce cadre, survivra t-il aux ambitions de ses leaders ? C’est seulement mardi prochain que l’opinion sera éclairée sur cette question, puisque le dialogue est désormais restreint aux «grands partis» qui se rencontrent samedi sous la supervision d’Amath Dansokho, pour sceller le sort de leur union.

Les leaders de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa) n’ont pas réussi à s’accorder sur le schéma à adopter en direction des élections présidentielle et législatives. Ni le lobbying d’une délégation de femmes dirigées par Mme Aminata Mbengue Ndiaye, encore moins les supplications des jeunes du cadre majoritaire de l’opposition, n’ont réussi à pousser leurs dirigeants vers un accord définitif à quelque deux mois des élections. La réunion annoncée préalablement comme celle de la dernière chance a achoppé, hier, sur une nuée d’incertitudes. Le suspens sur une candidature unique ou non de la Cpa reste entier, entretenu par les leaders des «grands partis», tels que Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng et Abdoulaye Bathily : «Nous avons discuté pendant des heures pour aboutir à un consensus selon lequel dans quelques jours, c’est-à-dire ce week-end, le groupe de responsables de leaders qui sont candidats à l’élection présidentielle, se regroupera avec quelques modérateurs dont notre camarade Dansokho, pour discuter des conditions et des modalités d’aller ensemble aussi bien aux élections présidentielle que législatives. Je crois même pouvoir vous dire qu’il y a vraiment des avancées. On a fait des compromis dynamiques, des ouvertures ont été exprimées, par ce qu’on appelle ici les grands partis notamment Madieyna Diouf de l’Afp, Ousmane Tanor Dieng du Ps et Abdoulaye Bathily de la Ld/Mpt», a rapporté, hier, Souleymane Ndiaye Brin, portant la voix de ses alliés.

Le porte-parole de la Cpa marque son espoir de voir les démarches aboutir à une gestion concertée et un accord politique global sur l’ensemble du processus ; aussi bien des modalités pour choisir d’aller ensemble à l’élection présidentielle et avoir une liste unique pour les législatives. Mais, pour l’instant, le groupe des responsables déjà candidats et le modérateur Amath Dansokho du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) devront attendre le retour au Sénégal du leader de l’Alliance des forces de progrès (Afp) pour la poursuite des pourparlers. L’absence de Moustapha Niasse ne semble pas faciliter un traitement rapide de la question, puisque qu’il est présenté comme un des leaders par qui les tractations devront forcément passer en vue d’un accord.

«Vous savez que Moustapha Niasse n’est pas là. Mais, dès qu’il revient, le groupe de candidats va se retirer et discuter des mandats qu’il a reçus, pour qu’on aille ensemble à la présidentielle et avoir la liste unique pour les législatives». Le retour du responsable «progressiste» attendu vendredi, c’est dans le week-end que rendez-vous est donné pour la poursuite du dialogue avant mardi prochain, date à laquelle l’opinion sera édifiée sur le sort de la Cpa qui semble souffrir des ambitions de ses leaders. Amath Dansokho ne manque pas de décrire les contours de la dernière carte de son œuvre de conciliation : «Nous sommes arrivés à la conclusion selon laquelle il faut mettre sur pied une commission rassemblant tous les candidats de la Cpa à la présidentielle pour explorer la possibilité de régler le problème de la candidature. Dans le même mouvement, nous réfléchirons sur les modalités concrètes d’une liste commune aux législatives. Car c’est l’ensemble du pays qui exige que nous soyons unis.»

INQUIETUDES

La probabilité d’une dislocation de la Cpa est une hypothèse désormais envisagée des responsables de partis qui forment ce cadre. Cependant, l’intégration d’une telle donne semble irriter plus d’un. Les femmes et les jeunes de cette alliance de partis d’opposition sont dans cette fourchette. Ils ont clairement exprimé leurs inquiétudes aux leaders de la Cpa et les ont exhortés à l’union : «Sortez unis de cette salle de réunion !», leur avait lancé le député socialiste, Aminata Mbengue Ndiaye, à la tête d’une délégation de femmes un peu avant le début du conclave d’hier. Dans leur attitude conciliatrice, ces dames ne sont pas seules puisque le modérateur des pourparlers, Amath Dansokho du Pit, s’aligne sur cette volonté exprimée. «Il n’y a aucune raison qui pourrait justifier la dislocation de ce cadre qui a porté le mouvement populaire depuis 2001 et qui a fait un score extraordinaire aux élections locales, et qui depuis lors, conduit la lutte populaire contre le régime», ressasse t-il.

Au bout d’une journée de pied de grue devant la résidence du leader du Pit, les femmes de la Cpa par la voix de Hélène Tine de l’Afp ont réitéré leur position de principe et rappelé à l’ordre leurs dirigeants. «Nous avons lancé un message à nos leaders, ce matin, et préalablement nous avions fait un travail de lobbying. Toute la semaine nous avons rencontré individuellement les leaders avant de leur lancer un message ce matin. Le message est qu’ils n’ont pas le droit, compte tenu de la situation qui prévaut actuellement dans le pays, de ne pas se retrouver pour aller ensemble aux élections autour d’un candidat unique et d’une liste unique».