CASTRO CONFIRME LES ACCUSATIONS DU PRESIDENT WADE SUR LA POLITISATION DE LEUR GREVE : «Nous allons boycotter les élections»

Le Chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade a reçu en audience hier, l’intersyndicale des enseignants. C’était en présence du Premier Ministre, Macky Sall, du Ministre de l’Education, Moustapha Sourang, du Ministre du Budget, Aguibou Soumaré, et du Ministre chargé des Questions pédagogiques, Ibrahima Fall. Les 19 centrales syndicales qui composent l’intersyndicale ont pris part à cette ultime rencontre entre les enseignants et le Gouvernement. Ce face à face, intervient suite à la décision prise par le Président de la République de porter plainte contre les organisations syndicales qui ont porté atteinte au droit des enfants : «Le droit à l’éducation». Face à la délégation de la Raddho avec son «pacte républicain», le Chef de l’Etat avait soulevé les dessous politiques qui sous-tendent les mouvements de grève de certains syndicats surtout l’Union démocratique des enseignants (Uden) et le Syndicat Unique et démocratique du Sénégal (Sudes).

Le lapsus et le rêve sont deux actes involontaires qui confirment une pensée antérieure et cachée. En effet, à leur sortie d’audience avec le Chef de l’Etat, Mamadou Diop Castro, Secrétaire général de l’Union démocratique des enseignants (Uden), député à l’Assemblée nationale et membre actif de la direction de la Ld/Mpt, du Professeur Abdoulaye Bathily a été trahi par sa pensée. Il aurait, sans nul doute, discuté avec ses camarades «jallarbiste» sur les stratégies à mettre en œuvre pour bloquer le système éducatif ou chauffer le front social.

Le Président, Me Abdoulaye Wade a été formel. Selon lui, Mamadou Diop Castro et ses camarades sont au service des partis politiques de l’opposition. «Si vous voulez faire de la politique, descendez sur le terrain politique ou bien attendez les élections. N’utilisez pas les enfants pour faire de la politique. Je sais comment les choses se passent», avait déclaré Me Abdoulaye Wade à son arrivée, lors de son dernier voyage à l’aéroport Léopold Sédar Senghor.

Hier devant les journalistes venus aux nouvelles, le Secrétaire général de l’Uden, Mamadou Diop Castro a fait un aveu de taille en disant ceci : «Nous allons boycotter les élections». Ont-ils inscrit cette stratégie dans leur plan d’action ? Pourquoi Mamadou Diop Castro a-t-il parlé d’élections à boycotter ? Qu’est-ce que ces élèves qui n’ont même pas l’âge de voter ont-ils à voir dans les élections ? Mamadou Diop Castro n’a-t-il pas tort d’avoir poussé le bouchon trop loin jusqu’à priver les enfants du fruit de 9 mois de dur labeur ? Qu’est-ce que le mot élection a-t-il à voir là où l’on parle d’éducation et de formation des enfants ?

Et pourtant, le Secrétaire général de l’Uden a tenté de démentir les propos selon lesquels les syndicats sont manipulés par des partis politiques. Sa pensée a été trahie par sa parole, son discours.

Durant leur audience d’hier, le Président de la République est revenu sur les dessous politiques de la grève des enseignants. Il est convaincu que les centrales syndicales suivent le mot d’ordre des partis politiques. Ce discours du Chef de l’Etat a mis mal à l’aise Mamadou Diop Castro qui se contente de dénégation sans limites. Me Abdoulaye Wade a estimé que certains partis passent par l’école pour préparer les élections.

Ce qu’il faut retenir de la rencontre Gouvernement/Intersyndicale, c’est que le Président de la République s’est contenté des mesures prises par les différents ministères qui ont participé aux différentes négociations depuis le début.

Sur l’indemnité de logement, les syndicats ont demandé une hausse de 20. 000 F Cfa en deux tranches de 10. 000 F Cfa à compter d’octobre 2006. Le Gouvernement a, quant à lui, proposé 15.000 F Cfa en trois tranches de 5.000 F Cfa à compter d’octobre 2007. Tous les autres points de la plate-forme revendicative qui s’élevaient à 60, ont été satisfaits. A ce moment précis des négociations, 5.000 F Cfa bloquent. Ibra Diouf Gnokhobay Coordonnateur de l’Intersyndicale B des enseignants et ses camarades se sont estimés heureux au sortir de la rencontre avec le Chef de l’Etat. Il a par ailleurs demandé aux autres syndicats de surseoir à leur mouvement pour sauver l’intérêt des enfants. Selon Ibra Diouf, Mamadou Diop Castro et ses partenaires luttent pour d’autres causes.

Le patron du Cusem, Mbaye Fall Lèye pas du tout satisfait des conclusions de leur rencontre avec le Chef de l’Etat, s’en est remis à la décision ultérieure de leur base. Sur ce point, le Président de la République est déterminé à ester en justice l’ensemble des syndicats qui bloquent les notes des élèves et boycottent les examens pour assouvir leurs ambitions politiques. Pour le moment, les enseignants non satisfaits des propositions du Gouvernement, saisiront prochainement leur base pour évaluer ou définir un autre plan d’action de leur mouvement de grève impopulaire selon certains.