A peine ouvertes les Assises nationales, voilà que les jeunesses libérales les qualifient «d’échec ». Des jeunes qui, pourtant, se sont assurés du concours des plus grands orateurs du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour démonter l’initiative du Front Siggil Senegaal.
Aussitôt ouvertes, les Assises nationales de l’opposition sont qualifiées «d’échec» par les libéraux. Un échec que Mamadou Lamine Keïta lie à l’absence des associations de jeunes à cet évènement. «Au moment où nous parlons, il n’y a pas autant de jeunes au Méridien-Président», a-t-il lancé aux centaines de jeunes qui ont répondu à l’appel. Une jeunesse qui, selon M. Keïta, a plutôt choisi de répondre à l’appel du Président Wade. En atteste la mobilisation des jeunesses de la mouvance présidentielle dans l’enceinte de la permanence du Pds. Ces jeunes ont ainsi tenu à apporter la réplique à l’opposition sénégalaise par le biais d’un panel, qui a vu la participation de tous les grands orateurs du parti. Mis à contribution, ceux-ci ont tenté de répondre à une thématique édifiante : «Les Assises de l’opposition : une défiance à la démocratie.» Tour à tour, Modou Diagne Fada, Serigne Mbacké Ndiaye du Parti de la réforme (Pr), Abdou Fall, Mamadou Diop Decroix de Aj et Abdoulaye Faye se sont succédé au micro pour démontrer «le peu de génie politique» dont a fait montre l’opposition sénégalaise, en organisant ces Assises à la veille de l’hivernage. Des assises qui ne sont du reste, souligne Modou Diagne Fada, qu’un «monologue», car il ne s’agit nullement d’un dialogue national, mais bien d’un face-à-face de l’opposition avec elle-même. Ces rencontres initiées par le Front Siggil Senegaal sont également, de l’avis de Mamadou Lamine Keïta, «un fonds de commerce pour Niasse et Tanor», financés par des partenaires extérieurs. C’est la voie trouvée par eux, afin de «créer les conditions de leur participation au dialogue» après s’être volontairement exclus en boycottant les élections législatives. Une forme de «rachat» donc pour les camarades de Tanor Dieng qui, de ce fait, «sortent du cadre de la démocratie». Une vision partagée par Abdou Fall qui estime que ces Assises sont «un coup de poignard à la démocratie» porté par une opposition qui a décidé de se mettre en dehors des circuits de représentativité. Pour Serigne Mbacké Ndiaye, consciente qu’elle allait être laminée aux élections locales, l’opposition n’a rien trouvé de mieux que «d’installer une situation de crise». Il a ainsi affirmé que le but du Front Siggil Senegaal était de se servir des conclusions issues de ces Assises pour négocier son entrée dans le gouvernement. Un but qu’il pouvait tout aussi bien atteindre sans «ces verbiages» en acceptant la main tendue du Président.
Décidé à démonter les arguments de l’opposition, Modou Diagne Fada s’est lancé dans le rappel historique des différents «appels» que le président de la République a adressé à cette même opposition. Des appels refusés par cette dernière qui a toujours soupçonné Wade d’user de «manœuvres politiques». Aussi l’organisation d’Assises nationales n’est-elle ni plus ni moins qu’un «complot des vaincus, des battus et des aigris», martèle l’ancien leader des jeunesses libérales. L’urgence est ailleurs, souligne Mama-dou Diop Decroix pour qui elle «est de chercher des solutions aux problèmes que vit le pays». Une situation dont l’ancien régime est entièrement responsable, ont souligné les orateurs qui ont rivalisé d’imagination pour tourner en dérision ces Assises.
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