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COUPURES D’ELECTRICITE : Les députés réclament des mesures et disent non à la violence

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COUPURES D’ELECTRICITE : Les députés réclament des mesures et disent non à la violence

Devant les dégâts causés par les coupures d’électricité, des mesures urgentes s’imposent, selon les députés de la Mouvance présidentielle et de l’opposition. Face au ministre d’Etat, ministre de l’Energie, Samuel Sarr, les élus, tout en saluant les efforts faits par le gouvernement depuis 2000 pour développer le secteur de l’énergie, ont demandé que les responsabilités soient situées sur les coupures de courant. Cependant, ils ont exprimé leur désapprobation sur les manifestations visant les installations de la Senelec.

Il est difficile de reconnaître l’appartenance politique des députés présents à l’Assemblée nationale ce mercredi 21 juillet. Les tirs viennent de partout. De la mouvance présidentielle comme de l’opposition. Premier à lancer le débat, le député Abdoulaye Sène, un des auteurs des questions objet de l’ouverture de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale, débute par des interrogations. Quand est-ce que la fourniture de l’électricité reviendra durablement à la normale ? Quelles sont les mesures concrètes engagées à cet effet ? Dans quels délais et à quel coût ces mesures seront mises en œuvre ? Qu’est-ce que le gouvernement envisage pour sécuriser la fourniture et renforcer le contrôle de la qualité du combustible composante essentielle du système de production d’électricité ?

Le gouvernement peut-il nous édifier sur les dispositions prises pour éviter la survenue dans l’avenir de situations similaires ?

En attendant d’avoir la réponse du ministre d’Etat, ministre de l’Energie Samuel Sarr, le député libéral mesure les dégâts causés par les coupures intempestives d’électricité. « Les conséquences de cette crise sont incommensurables. Les effets immédiats observables partout à travers le pays sont déjà dramatiques. Les populations, sous diverses formes, manifestent leur mécontentement, mais surtout leur forte exigence pour un rétablissement rapide et durable de la fourniture d’électricité », souligne-t-il.

Poursuivant, Abdoulaye Sène indique que ses collègues attendent du gouvernement des engagements clairs, précis, concrets, fermes calés dans un agenda qui tienne compte de l’urgence et de la gravité de la situation.

« Ce qui est arrivé est profondément grave. Le pays entier est profondément atteint. Les désagréments n’épargnent aucun segment de notre société », se désole-t-il. Pour le député libéral, le plus urgent c’est la mise en œuvre de solutions adéquates pour normaliser au plus tôt, la fourniture d’électricité aux familles, aux opérateurs économiques et à tous les secteurs de la vie nationale qui en sont privés depuis quelques temps. « Nous ne saurions ignorer les efforts du gouvernement pour faire face à cette douloureuse situation, mais la persistance de la situation inquiète profondément », relativise-t-il.

M. Sène estime que cette crise énergétique a mis le pays dans des conditions assurément très difficiles. « Il est urgent d’en dégager rigoureusement les causes et de situer objectivement les responsabilités des acteurs impliqués. Les erreurs, les négligences, les fautes qu’elles soient individuelles ou liées à des insuffisances du management doivent être analysées rigoureusement et faire l’objet du traitement approprié avec des sanctions justes et des correctifs à apporter aux procédures, si besoin au cadre institutionnel et organisationnel du secteur », plaide-t-il. Le député pense qu’au-delà d’une enquête interne, la diversité, l’étendue et la gravité des dégâts des pertes et dommages qui découlent de cette crise de l’électricité requièrent une action judiciaire appropriée et justifient une enquête indépendante.

Cela permettrait d’apporter des éclaircissements sur l’achat du combustible mis en cause. Son origine, l’identité de celui qui a stocké et les mesures prises pour la vérification et le contrôle de la qualité du produit dans toutes les étapes : réception, transport, stockage. Deuxième à prendre la parole, Aliou Dia estime que les coupures suscitent beaucoup d’interrogations chez les populations. « Tous les jours, il y a coupure. Tous les secteurs sont touchés », a dit M. Dia.

Ce qui pousse le député Aliou Dia à s’interroger sur le nombre de milliards injectés dans le secteur de l’énergie. Il rappelle la part importante accordée au secteur de l’énergie dans le budget de l’Etat de l’année dernière.

« Tous les citoyens sont fâchés. Ils descendent dans les rues. Les manifestations se justifient. Des solutions urgentes s’imposent », a affirmé M. Dia. Cependant, contre les violences notées ces derniers temps, Aliou Dia tempère : « le monde ne s’arrête pas en 2010.

Il faut que tout le monde fasse preuve de réflexions urgentes pour trouver une solution.

Que les Sénégalais fassent preuve de dépassement ». Tout en exprimant la même préoccupation que ses deux autres collègues, Me Ndèye Fatou Touré a estimé que le gouvernement « n’est manifestement pas en mesure de promouvoir une politique cohérente ». « Le gouvernement a-t-il évalué l’impact de la crise en termes de pertes de production, de destruction de matériel, de la sécurité de tous les citoyens ?

Quelles sont les mesures prises pour s’adapter aux tendances, diversifier les sources d’approvisionnement en énergie ? », s’interroge Me Ndèye Fatou Touré.

Samuel Sarr promet de mettre fin aux délestages le 15 août

L’approvisionnement des ménages en électricité reviendra à la normale le 15 août prochain. La promesse a été faite, hier, par le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, Samuel Sarr lors de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale consacrée aux coupures d’électricité.

Au langage ferme des députés, le ministre d’Etat, ministre de l’Energie opte pour la douceur. Vêtu d’un costume bleu de nuit, Samuel Sarr a ouvert sa communication sur le ton du deuil. Il fait observer une minute de silence en la mémoire de la mère de son collègue de l’Habitat, Oumar Sarr décédée dans la matinée. Il ne pas la fibre émotionnelle. Le regard fixé sur son auditoire, il lance : « les pères et mères de famille de la Senelec et du ministère sont meurtris par les délestages ». Et Samuel Sarr de hausser le ton : « cette situation est inacceptable », même s’il avoue que les délestages résultent de « petites erreurs ».

Le ministre a poussé la réflexion un peu plus loin en faisant la chronologie des événements qui ont mené aux délestages, mais aussi sur les actions prises par le président de la République Me Abdoulaye Wade. Selon lui, il était nécessaire de faire ainsi parce que les populations ont le droit de savoir ce qui s’est passé.

Le premier événement remonte à plusieurs mois, soit le 24 octobre 2009. La Banque mondiale et de l’Agence française de développement (Afd) ont « fortement suggéré » au ministre de lancer un appel d’offres pour l’achat de combustibles. Cinq jours plus tard, sur instruction du gouvernement, la Senelec a préparé un cahier de charges (ndlr : les spécifications de base) et a lancé aussitôt un appel d’offres international. L’objet de cet appel d’offres était deux cargaisons de 23.000 tonnes de carburants sur un crédit de trois ans et une cargaison de 30.000 tonnes pendant trois ans, payable en 90 jours. Selon les chiffres révélés par le ministre, pas moins de six sociétés ont acheté le cahier de charges. Au final, le 9 novembre, trois entreprises avaient proposé des soumissions. Cependant, puisque la Senelec est régie par des règles de soumissions, l’Armp a annulé l’appel d’offres car les procédés n’étaient pas conformes.

« Le délai de publication devait être de 21 jours, la Senelec l’avait fait de 11 jours pour des questions de [tarification] », a rappelé le ministre.

La raison évoquée est que la société d’Etat estimait que la période initiale était le meilleur moment pour acheter le carburant au meilleur prix. Après quelques péripéties et des rencontres avec le Premier ministre pour régler la mésentente, le contrat a été signé avec le fournisseur en mars dernier. Les livraisons ont par la suite débuté.

Le ministre d’Etat a rappelé que contrairement à ce que certaines rumeurs ont laissé entendre, le pétrole ne provenait pas du Nigeria, mais plutôt de Houston, une ville pétrolière américaine et ce, conformément à l’entente signé avec le fournisseur et au devis de livraison. « Selon les spécifications du décret, le produit était conforme », a estimé le ministre. Autant à l’arrivée que lors du déchargement.

L’importation des combustibles confiée à la Sar

Le ministre a indiqué que le problème résultait plutôt dans la manutention du fuel par les agents de la Senelec qui était responsable à ce moment de la gestion des stocks. La mauvaise qualité de l’essence a endommagé des pièces des centrales. Le résultat étant une réduction de la quantité totale de production d’électricité. Selon le ministre, il manquait 140 MW au réseau le 4 juillet et 98 MW le 18 juillet.

« Le déficit qui était de 150 MW passera à 54 MW d’ici la fin de mois et la situation devrait revenir à la normale d’ici le 15 août », a promis le ministre. Pour ce faire, le ministre a demandé à la Senelec « d’accélérer » la mise en service de deux nouvelles turbines. GTI augmentera son régime pour produire 15 MW supplémentaires. Le gouvernement s’assurera aussi d’avoir des réserves de secours. L’autre solution, administrative, vise plutôt le long terme. « Aujourd’hui, la Senelec va transférer ses importations de combustibles à la Société africaine de raffinage (Sar) », a annoncé le ministre. Cette décision est effective depuis lundi dernier. L’ensemble des produits de la Sar et de la Senelec passeront dorénavant par Sentock, un moyen pour renforcer encore plus la qualité du produit.

La licence de distribution avait été donnée à l’origine à la Senelec, parce que la Sar ne fonctionnait plus. Selon le ministre, la Senelec était « en otage de certains pétroliers ». Pour trouver une solution de rechange, les autorités avaient opté pour cette option, aujourd’hui avec des conséquences.



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