Création d’un poste de vice-premier ministre : Wade accepte ce qu’il avait refusé à Djibo à l’entre-deux tours

En acceptant de créer un poste de vice-Premier ministre qu’il avait refusé à Djibo Kâ à l’entre-deux tours de la présidentielle de 2000, c’est l’intransigeance de l’opposant au pouvoir sur le respect de l’architecture institutionnelle qui s’affaisse au grand jour.

Après l’avoir refusé à Djibo Leyti Kâ à l’entre-deux tours de la présidentielle de 2000 pour bénéficier de son report de voix face au candidat socialiste, Abdou Diouf, le président Wade va finalement créer un poste de vice-Premier ministre au Sénégal. Cette fonction, selon la modification de l’alinéa 2 de l’article 53 du projet de loi adopté au Conseil des ministres qui s’est tenu spécialement samedi dernier, donne désormais la possibilité au Premier ministre de se faire assister par un Vice-Premier Ministre. Un poste dont la presse disait qu’il était taillé sur mesure pour l’ancienne égérie d’Idrissa Seck, aujourd’hui retournée définitivement au Parti démocratique sénégalais et nouvelle ministre d’Etat auprès du président de la République.

On se rappelle en effet qu’à l’époque, l’opposant Wade qui arrivait pour la première fois au deuxième tour d’une élection présidentielle face à un candidat socialiste, après plusieurs tentatives, déclarait, après son audience avec le leader de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) qui celui-ci lui réclamait un poste de Vice-Premier ministre, à côté de Moustapha Niasse, arrivé deuxième et à qui Wade avait déjà promis la primature en cas de victoire. Le Pape du Sopi avait refusé à l’époque d’accéder à la requête du rénovateur, soutenant que ce poste n’existait pas dans l’architecture institutionnelle du Sénégal. ‘J’ai rencontré Djibo Kâ et je lui ai proposé un poste ministériel dans le futur gouvernement et il m’a dit qu’il était intéressé par un poste de Vice-Premier ministre. Je lui ai dit que je ne peux pas le lui offrir puisque cela n’existait pas dans l’architecture institutionnelle du Sénégal. Ce serait un poste conflictuel’, déclarait en substance Wade.

Dix ans après, il sent la nécessité de créer ce poste pour faire assister le Premier ministre dont le gouvernement compte déjà pas moins de 14 ministres d’Etats en plus d’un super ministère confié à son fils. Chose qui pourrait être interprétée comme une manière d’isoler davantage Souleymane Ndéné Ndiaye ou de le pousser petit à petit vers la sortie. Cela, d’autant plus que, depuis quelque temps, la presse fait état d’un probable départ du maire de Guiguinéo de la station primatoriale.