Depuis que l'ancien Premier ministre, tel un stratège de guerre, bouge et pilonne des bases du Parti démocratique sénégalais, dont il est banni, c'est son successeur qui est le plus en vue dans des maladroites tentatives de le contrer. Macky Sall paye-t-il ses très enviés galons ? Tout en à l'air. Certes, quand l'ancien Premier ministre est descendu la semaine dernière dans la verte mais meurtrie Casamance, des éléments du secrétaire général de la présidence de la République , Abdoulaye Baldé, ont essayé de s'opposer à lui. Dans le Bignona, le président du Conseil régional de Ziguinchor, Omar Lamine Badji, rugira pour rien.
Après la surprise créée par Idrissa Seck dimanche dernier au Cices, où il a lancé son controversé parti politique Rewmi, seuls deux affidés du "pape du sopi", Farba Senghor et Pape Samba Mboup, tenteront de démontrer que des maires cités dans la manifestation du Cices n'étaient point des "pro-Idy". Un show qui a fait rire, tant les deux "faucons" étaient trop sérieux. Leur adversité contre Idrissa Seck est d'ailleurs si intense qu'elle pénalise leurs intelligences politiques. La haine, dit-on, aveugle. Mais outre ces militants de première et de dernière heure de Me Wade, seul Macky Sall, son adjoint, a tenté du reste, de s'opposer à celui dont il est le successeur dans l'État et le parti au pouvoir. Macky, en effet, semble avoir foncé contre Idy sans s'être renseigné juridiquement, et dans un ton qu'attendait son désormais adversaire. S'y ajoute que M. Sall semble foncer contre M. Seck seul contre tous. En effet, réunir un parterre de ministres derrière lui pour vouer aux gémonies son prédécesseur, ne suffit pas. Un tel geste, en politique, peut d'ailleurs relever des obligations protocolaires. Car, le constat est là : pourquoi, se demandent des observateurs de notre scène politique, le ministre Ousmane Masseck Ndiaye, par ailleurs Directeur des structures du Pds, n'a pas réagi de manière "harmonieuse" avec Macky, depuis que Idy a largué ses "bombes" de début de Ramadan ? Pourquoi, encore, le ministre Lamine Bâ, par ailleurs Administrateur adjoint du Pds, n'a pas participé à la "chasse" contre Idy, en l'absence de son patron Abdoulaye Faye ? En dépit aussi de la virulence des attaques contre le régime en place, le maire de Dakar Pape Diop, par ailleurs président de l'Assemblée nationale, a encore brillé par son silence (condescendant ?) Que dire encore de la surprenante politique de bouche cousue du tonitruant ministre Abdou Fall, porte-parole du Pds ? Mme Aminata Tall, ministre d'État et militante de souche du Pds, le ministre Conseiller Kader Sow, ancien Directeur de cabinet du président de la République , sont également du lot de ceux qui suivent, comme des spectateurs, les offensives, mal contrées, de M. Seck. Ce "silence" des responsables et militants de souche du Pds s'expliquerait par leur "frustration de plus en plus grandissante", suite aux "casquettes" qui ne seraient "plus attribuées" qu'à Macky Sall. Qu'il soit choisi comme Premier ministre, par le "pape du sopi" passe. Qu'il passe, immédiatement après avril 2004, "se comprend" encore, du fait du passé. Idrissa Seck l'a été. Mais que Macky Sall soit "encore bombardé" directeur de campagne du candidat Abdoulaye Wade, n'aurait pas "beaucoup plu" aux premiers et fidèles compagnons du secrétaire général national du Pds. L'on sourit et le regarde faire dans la croisade contre l'ancien Premier ministre du fait encore de reprocher à Macky Sall de s'être "de plus en plus" entouré "de transhumants et de nouveaux arrivistes". Au même moment, dans le camp de celui qui veut débouter hors du palais, en février 2007, Me Wade, le mot d'ordre semble être : l'harmonie ; comme en a témoigné leur point de presse "collégial" de mercredi dernier. Me Wade saura-t-il rééquilibrer à temps Quoi qu'il advienne, c'est l'avenir de leur parti qui se joue.
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