DJIBO KA SUR LES FONDS POLITIQUES :« des actes de gouvernement que personne n’a le droit de balancer dans la rue"

 

« Je ne suis pas un homme de déballage et je n’ai jamais parlé de fonds politiques parce que l’Etat, c’est un ensemble de mythes et de réalités. Et je souhaite qu’on lui laisse ses mythes. L’Etat s’est donné les moyens de protéger des mécanismes anciens, pertinents. Il faut qu’il continue de les protéger, ces mécanismes-là et ces procédures. Les fonds politiques, en réalité, c’est un discours sénégalais. Vous ne verrez pas dans la loi des finances “fonds politiques”. Vous verrez peut-être “fonds secrets”, vous verrez peut-être “dépenses spéciales”. Mais c’est destiné à des actes de gouvernement très particuliers liés à la défense nationale, à la sécurité, aux intérêts stratégiques du Sénégal, que personne n’a le droit de balancer dans la rue », déclare-t-il. A l’en croire, c’est pourquoi il n’en a jamais parlé et il n’entend pas entrer dans ce débat-là. « Le directeur de cabinet ne gère pas les fonds politiques. C’est le bras droit du président de la République. Personne ne doit d’ailleurs savoir ce qu’il fait. Parce que ce qu’il fait, c’est ce que le Président lui confie. Cela doit rester confidentiel, extrêmement secret. Ça c’est très important, c’est ma culture et c’est ma culture », poursuit le chef de file des rénovateurs. Toutefois, l’enfant de Thiarny ne daigne pas faire de commentaires concernant l’implication d’Idrissa Seck sur la question de ces fonds. A la question de savoir pourquoi il ne parle jamais du maire de Thiès, Djibo Kâ soutient : « Par respect à moi-même et par respect à lui-même et aux Sénégalais. Je crois que les Sénégalais nous attendent sur des idées et non pas sur des personnes ». Interrogé sur l’appel au dialogue que Me Wade vient de lancer à l’opposition, le leader du Renouveau affirme ne pas savoir s’il s’agit d’un gouvernement qu’il faut constituer. Mais il laisse entendre : « Je considère simplement que nous sommes à quatre mois des élections et que ce n’est pas la première fois que l’appel est lancé à l’opposition. Je considère qu’il est utile que notre pays sorte de cette transition infinie, indéterminée. Le Sénégal n’est plus un pays en transition démocratique, c’est un pays démocratique, qui a des règles de fonctionnement d’un système démocratique normal, les acteurs sont identifiés, les partis politiques fonctionnent normalement, le chef de l’Etat est élu régulièrement et de façon transparente, l’Assemblée nationale l’est également, mais ça ne veut pas dire que les gens ne doivent pas se parler ». Quid des rumeurs selon lesquelles il serait derrière beaucoup de projets, notamment l’augmentation du nombre de députés de 120 à 150 ? « C’est me donner trop d’influence. Nous donnons notre point de vue lorsque nous sommes consultés. C’est un peu exagéré. Ce n’est pas pour régler des problèmes. Nous donnons notre point de vue au nom de la nation, de la République, de l’Etat », assure Djibo Kâ.