Djibo Leity KA face à la presse : ‘L'Urd a joué un rôle décisif dans la réélection de Me Wade’

Après avoir investi Abdoulaye Wade comme candidat à la présidentielle de 2007, l'Union pour le renouveau démocratique (Urd) s'assigne désormais une nouvelle option : faire de son secrétaire général, Djibo Leity Kâ, le quatrième président du Sénégal. Cette option prise depuis décembre 2004, au sortir de son congrès, a été remise hier au goût du jour par le leader de l'Urd. Ce dernier a été interpellé sur la question, en marge de la conférence de presse portant sur le bilan de la présidentielle de 2007 et l'apport de l'Urd dans la ‘victoire éclatante’ du candidat Wade. Et Djibo Leity Kâ de revenir largement sur l'invite à la fusion de l'Urd et du Pds faite en pleine campagne électorale par le Prophète du Sopi’.

Enseignements du scrutin présidentiel

‘Nous avons noté un taux de participation très important qui est un record. Il est aux environs de 75 % et c'est un bond de 15 points par rapport à la présidentielle de l'an 2000 où il était de 60 %. Cela veut dire que la crédibilisation de l'action politique a été renforcée. Il n'y a pas eu donc de désaffection de l'électorat vis-à-vis du politique et c'est positif pour la démocratie.

‘Ensuite, sur l'ensemble du territoire national, aucun incident n'a été signalé le jour du scrutin, malgré la mobilisation massive des électeurs. Ce qui veut dire que les Sénégalais ont une maturité politique incontestable. Et c'est très encourageant pour la démocratie et la stabilité des institutions.

‘En troisième lieu, le candidat de la coalition ‘Sopi 2007’ qui était le candidat de l'Urd qui l'a investi le 3 décembre 2006, au cours de son conseil national, a gagné largement dès le premier tour avec 57,8 %. Ces estimations sont assises sur des faits, c'est-à-dire des résultats issus des bureaux de vote. Tout le monde l'a constaté et personne ne conteste ce résultat.

D'ailleurs, c'est une tendance à la hausse. Il a (Abdoulaye Wade : Ndlr) gagné dans l'ensemble des départements, sauf dans la zone de Thiès commune. Ce qui est extraordinaire. Sur l'ensemble du territoire, d'Est en Ouest, du Nord au Sud, il a été plébiscité par le peuple sénégalais dans son ensemble et sa diversité. C'est le président de tous les Sénégalais sans exception.

‘Ce résultat, il a été obtenu dans les villes, y compris dans l'agglomération de la capitale Dakar (les départements de Rufisque, de Pikine, de Guediawaye, de Dakar), comme dans les campagnes. Généralement, il y a une méfiance ou des difficultés de tout pouvoir vis-à-vis des capitales ou des grands centres urbains. Mais, c'est le contraire. Il y a une adhésion extraordinaire des masses urbaines à la candidature du président Abdoulaye Wade et au pouvoir qu'il incarne. Et c'est positif. C'est même inédit dans l'histoire des élections dans le monde.

‘Il s'y ajoute une mobilisation exceptionnelle de la jeunesse. J'ai accompagné le président dans vingt étapes (villes, départements, centres) et la mobilisation du peuple s'est particulièrement illustrée à travers la jeunesse sénégalaise. J'ai vu des jeunes de tous les âges, de 18 à 35 ans, jeunes filles et jeunes garçons, suivre le cortège du président toute une journée durant. Et ces jeunes ont voté pour lui. Là également, il y a une confiance renforcée de la jeunesse au président Wade. C'est un message fort. Il n'y a pas eu de désaffection, contrairement à ce que certains ont voulu faire comprendre pendant des mois’.

L'apport de l'Urd dans la réélection de Wade

‘Nous avions décidé en toute conscience et en toute responsabilité, après une analyse approfondie et froide, que cette fois-ci, nous devrions investir le président en exercice. Et nous avions fait ce choix depuis septembre 2003 pour que Wade passe un deuxième mandat à la tête de l'Etat. Et nous avions indiqué que l'apport de notre parti serait décisif et cela a été le cas. L'Urd a été nettement visible sur l'ensemble du territoire national. Que ce soit au Fouta, au Sénégal oriental, dans le Saloum, au Sine sans oublier le Baol (Mbaké, Diourbel, Bambey), le Kayor, la région de Dakar, le Djolof et la Casamance.

C'est important, car cela montre que c'est un parti national et non un parti provincial localisé, régional. C'est un parti qui a une dimension nationale incontestable. Et ses femmes, ses jeunes, ses militants se sont mobilisés partout pendant les 21 jours qu'a duré la campagne électorale. Ils (ses femmes, ses jeunes..., Ndlr) sont donc des acteurs décisifs de l'éclatante victoire de notre candidat, Me Abdoulaye Wade, dans le cadre d'une coalition large et plurielle, la coalition ‘Sopi 2007’. Et je voudrais m'en réjouir.

‘Il y a des zones où l'Urd était considérée comme la force principale. Et les résultats du président Wade ont été amples dans ces nombreuses zones. L'Urd n'est pas un parti local qui s'identifie à une province. C'est un parti qui est présent sur l'ensemble du territoire national. Son apport a été décisif, important, comme l'avait recommandé le Conseil national du 3 décembre dernier. Je voudrais en tirer la conséquence qu'il est aujourd'hui établi que c'est une des principales forces politiques de ce pays. Et elle entend le demeurer en renforçant les acquis, en renforçant son organisation, en améliorant ses structures tant à l'intérieur du pays que dans les fédération extérieures qui auront, elles aussi, contribué sérieusement à la victoire de notre candidat.

‘Les premiers résultats que j'ai reçus à 18 h, ce sont ceux des deux bureaux de vote de Libreville, au Gabon, où notre candidat a fait 99 % et où l'Urd a remporté les élections depuis 1998. Que ce soit au Gabon, aux Etats-Unis, en France, en Côte d'Ivoire, en Gambie, notre parti a joué un rôle central et entend continuer ses activités pour demeurer la première force en Afrique centrale. Dans ces fédérations extérieures, nous avons joué notre partition avec loyauté et on a eu des résultats qui nous honorent. Je veux souligner que partout où il y a eu des bureaux de vote pour les Sénégalais de l'extérieur, le choix s'est porté majoritairement sur notre candidat. En Espagne, en Italie, partout, c'est le candidat de la coalition ‘Sopi 2007’ qui est largement devant. C'est donc l'occasion pour moi, secrétaire général de l'Urd, membre de cette coalition, de remercier tous les Sénégalais sans exception qui ont fait confiance à notre candidat. Et donner une mention spéciale aux rénovateurs et rénovatrices, membres de notre parti, qui ont joué leur partition avec efficacité’.

Invite à la fusion avec le Pds

‘Abdoulaye Wade a dit clairement que nous sommes ensemble (l'Urd et le Pds : Ndlr) dans d'excellentes conditions, que nous faisons un travail dans le gouvernement, que nous avons décidé d'aller ensemble aux législatives, que l'Urd est un grand parti et que son programme et celui du Pds n'étaient pas différents. Il s'est adressé directement aux militants de l'Urd et du Pds, pour leur dire qu'il faut qu'on forme un seul parti avec une seule direction. C'est comme ça que le président l'a formulé et j'ai dit que c'est un honneur qu'il nous faisait, que de reconnaître l'importance de l'Urd et de la souligner. Mais, mon objectif immédiat, c'était sa réélection dès le premier tour et c'est fait, on s'occupera du reste. Concernant ce reste, on s'est vu hier (avant-hier, Ndlr), on va voir comment ça va se faire, quelle approche on va adopter, quelle perspective, ça ouvre. Pour l'intérêt du pays, l'intérêt de la démocratie, tout est ouvert.

‘Mais personne ne dit que l'Urd va se fondre dans le Pds. Et le président ne l'a pas dit. Il a demandé ce que je viens de rappeler tout à l'heure : qu'on forme un seul et unique parti. Et cela ne veut pas dire dissolution de A dans B ou de B dans A. Cela veut dire que A et B fusionnent et forment un nouveau corps, donc une nouvelle entité politique. J'ai dit qu'on verra.

‘Pour les législatives, nous avions décidé d'aller avec le Pds et d'autres partis politiques. Ce choix n'a pas encore été remis en cause. Et les législatives c'est en juin 2007, on a le temps de voir et je pense qu'on ira ensemble. C'est une option où on a des listes communes. Ce choix est encore en vigueur’.

Avenir de l'Urd

‘L'avenir de l'Urd dans la galaxie politique sénégalaise est un avenir assuré. Il n'y a plus de bipolarisation entre un parti dominant et un autre parti alternatif. Il y a un éclatement des formations politiques, mais il y aura une redistribution des cartes, c'est évident. Il y a des leaders de parti qui vont aller à la retraite, qui vont se reposer. Vous savez, quand vous recevez un grand coup sur la tête, vous voyez des étoiles en plein jour et vous réfléchissez sur ce que vous allez faire. Le temps de voir, nous, on est déjà prêt. Dans tous les cas, les perspectives sont très bonnes pour l'Urd. Mais, elle les aborde avec beaucoup d'humilité, avec modestie, calme, sérénité et une forte détermination.

‘Actuellement, l'option de l'Urd, c'est de faire de son secrétaire général le quatrième président du Sénégal. Et aujourd'hui que nous avons atteint notre objectif : réélire Abdoulaye Wade, c'est une perspective importante qui s'ouvre devant nous. Il (le parti Urd : Ndlr) travaille pour ça. Cela requiert beaucoup de froideur dans l'analyse des faits politiques, mais aussi, beaucoup de réalisme, d'esprit d'ouverture, d'humilité et de vigilance.

‘Maintenant par rapport au regroupement du Pds et de l'Urd, nous analyserons le moment venu avec nos amis du Pds. Et si c'est bon pour la démocratie, pour le pays, why not. Mais je ne peux pas aborder pour le moment cette question parce qu'on n'en a pas encore débattu.’