Effets collatéraux de l'implosion de la Cpa :La Gauche sénégalaise dans la débandade

Ils avaient agité l'idée d'un Mouvement des assises de la gauche (Mag), qu'ils finirent par mettre sous le paillasson, pour les besoins de coalitions libérales (Cap 21) ou politiquement inodores (Cpa). Hélas encore, au lieu de profiter de l'implosion récente de la Coalition populaire pour l'alternative (Cpa) pour retourner édifier leur maison tant rêvée et chantée, les trois "mousquetaires" de la Gauche ont préféré encore sous-louer dans les domiciles de ceux-là qu'ils ont toujours contestés à leur détriment : Ousmane Tanor Dieng ou Moustapha Niasse, héritiers de Senghor et Diouf.

La dislocation de la Coalition populaire pour l'alternative a entraîné l'effondrement de la "gauche" traditionnelle, qui avait réussi à s'abriter dans les lambris dorés du pouvoir ou au Parlement sénégalais. Parce que, Ammath Dansokho, célèbre leader du Parti de l'indépendance et du travail (Pit) a préféré rester auprès de son "ami" Moustapha Niasse, ancien socialiste devenu chef de file de l'Alliance des forces de progrès (Afp). Mais, quelque part, M. Dansokho est conséquent avec lui-même, pour avoir théorisé à la fin des années 1980 le concept de "l'entrisme". ce qui lui valut à l'époque le courroux de ses deux autres camarades de la "gauche" : Landing Savané et Abdoulaye Bathily. Ce dernier finira quand même, quelque temps après, par boire dans la calebasse qu'il interdisait au Pit. Mais avec sa nouvelle résolution, Dansokho pourrait à défaut d'être le président de l'Assemblée nationale, diriger la liste de ses nouveaux alliés aux législatives. Aujourd'hui encore, l'histoire se répète pour la Ligue démocratique (Ld) du Professeur Bathily. En effet, après avoir soutenu que la liste de  la Cpa devait être dirigée par M. Dansokho, ceux qui s'attendaient à ce qu'il rebondisse sur "l'implosion" de la Cpa pour refaire corps et âme avec celui-ci, c'est ce que commandait la logique, ont globalement déchanté : Bathily, qui va quand même concourir à la prochaine présidentielle, a préféré s'allier avec Ousmane Tanor Dieng, Premier secrétaire du Parti socialiste, pour les législatives.  Le Ps qui a valu à Bathily et bien des "camarades" l'incarcération de force dans l'armée, le Ps qui l'a enfermé dans ses geôles, le Ps qu'il a combattu il y a six ans, le Ps derrière lequel il prétendait récemment ne jamais se ranger. Est-ce Ousmane Tanor qui va se ranger derrière lui aux prochaines législatives ? Voilà donc : depuis lundi dernier, c'est la débandade de la Gauche , qui fait désormais sourire ; surtout eu égard à la position de son troisième chantre des années d'avant alternance : Landing Savané, qui souffle, sous l'ombre compréhensive de Me Wade, le froid et le chaud ; selon ses intérêts du moment ? Et, "équilibriste", jusque-là insoupçonné, il a encore réussi, contre toute attente, à rester dans les bonnes grâces du pouvoir. Finira-t-il par se présenter à la prochaine présidentielle, comme il l'a laissé entendre sur injonction des structures de son parti ? En tout cas, Abdourahim Agne, un autre produit de la Gauche , qui a fini par jouir du défunt régime socialiste avant de lancer "l'initiative pour le départ de Wade" (Idewa) pour soutenir dernièrement celui contre lequel il invoquait une révolution "orange", pourrait lui servir de consultant le moment venu. Une tragédie de la Gauche , qui participera à son rejet par le "peuple". Pourtant, à son nom, des Sénégalais ont sacrifié d'aucuns leur avenir, d'autres leurs vies même. Idrissa Seck pourra la fustiger, s'il se présente aux prochains scrutins ; en disant par exemple : "En vérité, je vous l'avais dit du fond de ma cellule de Rebeuss : la gauche est mauvaise".  Le cas échéant, seul Momar Samb du Rassemblement des travailleurs africains/Sénégal aura le droit de répliquer. M. Samb : le dernier de "l'Empire" ?