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Politique

Eloges à Tanor lors des funérailles de Karine : Les pièges tendus par Wade à l’opposition

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Eloges à Tanor lors des funérailles de Karine : Les pièges tendus par Wade à l’opposition
Le président Wade n’a eu que des éloges à l’endroit d’Ousmane Tanor Dieng, vendredi dernier, lors de la cérémonie de présentation de condoléances à la suite du décès de sa bru. Mais l’hommage appuyé du chef de l’Etat, autant que la tonalité du discours ont intrigué plus d’un.

‘Ses propos (ceux de Tanor Dieng : Ndlr) ne me surprennent pas. Ma conviction est qu’il y a deux grands républicains parmi nous : Ousmane Tanor Dieng et Djibo Kâ pour leur respect des institutions, des règles démocratiques. Je ne l’ai (Ousmane Tanor Dieng : Ndlr) jamais entendu s’écarter de la voie républicaine’, a dit Wade devant une assistance à la fois nombreuse et bigarrée et qui semblait médusée face à tant de générosité à l’égard d’un adversaire politique de taille. En effet, de tels propos, en de pareilles circonstances et dans un contexte politique aussi marqué, laissent perplexe et prêtent à équivoque.

Que cachent, donc, ces éloges présidentiels à l’endroit du chef de file du Parti socialiste ? Une telle question, nombre d’observateurs politiques se la posent actuellement. Et ils n’ont pas tort puisque Me Wade est connu pour être un homme aussi nuancé que ses déclarations laissent souvent entrevoir des non-dits.

A quelque chose malheur est bon, dit l’adage. Le deuil ayant frappé les Wade a été une occasion rêvée pour le président de la République de s’adresser encore à ses compatriotes, en faisant une longue déclaration qui avait les allures d’un discours à la nation-bis. Et c’était dans le but de régler des problèmes politiques et au premier plan desquels, le nécessaire dialogue avec la classe politique. Ses tentatives dans ce sens ayant été vaines et ses invitations en direction de Bathily, Niasse et compagnie n’ayant pas prospéré, Me Wade est en train d’explorer une autre voie pour amener ses adversaires politiques les plus radicaux à accepter de se mettre autour d’une même table pour discuter des problèmes du pays, et pourquoi pas, songer à un gouvernement d’union nationale. Le scrutin du 22 mars 2009 ayant consacré la large percée de l’opposition sur l’échiquier national, est passé par là. En vantant les qualités de l’ex-collaborateur le plus proche de l’ancien président Abdou Diouf, à la face du monde, Wade met Tanor devant ses responsabilités. En effet, on ne peut pas être considéré comme le plus grand républicain du moment et ne pas accepter le principe d’un dialogue dans l’intérêt du pays.

En tirant, donc, sur les fibres sensibles du secrétaire général du Ps (il fallait voir Tanor avec sa mine aussi réjouie que triste, ce jour-là), le chef de l’Etat veut-il amener ce dernier à joindre l’acte à sa parole, en s’élevant au-dessus des clivages politiques pour le bien de la patrie mais surtout en entraînant ses autres camarades de coalition dans le même sillage ? Dans un contexte politique qui lui est si défavorable, le locataire du Palais de l’ex-Avenue Roume ne rêve pas mieux que de prendre langue avec ses irréductibles adversaires que sont Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily et Amath Dansokho, pour arrondir les angles et pacifier l’espace politique dans le dessein de les associer à la gestion du pays mais, aussi, de redevenir le maître du jeu. Mais, au-delà de ces calculs politiques, la dernière sortie de Wade cache mal sa volonté ‘d’anéantir’ le secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès (Afp). De sources dignes de foi, Me Wade en voudrait à Moustapha Niasse qu’il considère comme celui qui le vilipende le plus à l’extérieur.

Cela pourrait bien expliquer la subite volonté du n° 1 du Pds de faire d’Ousmane Tanor Dieng le leader de l’opposition. Ce qui n’est, d’ailleurs, pas une première puisqu’au lendemain des législatives de 2001, Wade, partant du score global obtenu par le Ps, avait voulu introniser M. Dieng comme chef de l’opposition en lui octroyant, constitutionnellement, un statut. Ce qui suscita l’ire, particulièrement, des progressistes qui annihila ce fameux projet. Aujourd’hui, encore, Wade semble revenir à la charge en mettant le socialiste en chef sur la sellette.

Un troisième gain politique que pourrait tirer Me Wade de sa dernière déclaration, au cas où les deux premières hypothèses se révèleraient infructueuses, c’est la zizanie que risque de créer son discours au sein de Benno Siggil Senegaal. En effet, il n’est pas exclu qu’un climat de suspicion règne au niveau de cette coalition où certains verraient, dorénavant, toute déclaration faite de mesure d’Ousmane Tanor Dieng comme une volonté de rapprochement avec Wade. Ainsi, ce dernier pourrait tirer profit de l’adage du ‘diviser pour mieux régner’.



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