Entre "Sargual Goorgi" et pirogues mortuaires :Quand les artistes font leur "souk diébelou" devant le vénéré Wade

Le cercle artistique sénégalais, par le biais du leader du "Setsima groupe", a tenu à rendre un hommage au récipiendaire du prix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Par ce fait, ils ont montré le degré d'importance qu'ils attachent au Président de la République , qui reste pour eux un "papa, grand défenseur des artistes". À cet effet, le théâtre national Daniel Sorano, a refusé du monde devant le rythme endiablé de la musique de "Ndéer boy", de son groupe et de toute la crème musicale avec de déroutantes cadences bien de chez nous. Pour une histoire de sous, Mbaye Ndéer organise une manifestation du genre au moment où la misère reste l'épicentre des artistes, face à une jeunesse désemparée qui meurt chaque jour en voulant rejoindre l'Eldorado Espagnol. Un oubli de la part du Président qui déclarait que "nous sommes dans un pays où tout le monde est heureux, car les artistes sont heureux".
Les artistes sénégalais, ont fait le grand "diébelou" devant le vénéré récipiendaire du prix de la paix. Cette manifestation dénommée "Sargual Goorgi", a été organisée par le leader du "Setsima groupe". La cérémonie présidée par l'homme du jour, pour ne pas citer le chef de l'Etat, et plusieurs autres autorités a été marqué par le grand "diébelou" de Ndéer et de ses compères de la scène musicale. Les mélomanes, qui ont rempli la salle, dès les premières heures, n'ont pas ravi la vedette aux jeunes libéraux qui ont tenu à marquer leur présence. Cette manifestation, aux connotations bien politiques, dévoile l'immixtion de nos très chers artistes dans le cercle le plus litigieux. C'est dire, que le Sénégal que l'on voit aller loin, trébuche par moment dans un jeu folklorique que cette nouvelle race d'artistes détient, seule, les secrets. Au moment où la jeunesse, perdue qu'elle est, vogue dans une léthargie aux conséquences tragiques. Chaque jour qui passe, ce sont des centaines de rapatriés et des dizaines de morts, que pleurent les familles les plus démunies du Sénégal. Toutes les zones du pays sont bien touchées par ce phénomène qui ne cesse de perdre cette jeunesse qui avait bien cru aux promesses de Me Wade. Situation précaire, que les artistes de la trempe d'Alioune Mbaye Ndéer et compagnie pouvaient bien utiliser pour des tubes de sensibilisation. Entre les cris des jeunes libéraux de "goorgi mo ko yoor" de celui des artistes "papa mo ko yoor" et les morts que l'on compte chaque jour, quel serait le choix des Sénégalais? En tout cas, faudrait-il rappeler que le sacre du Président de la République donne un bonne image d'un Sénégal mal vu par l'opinion internationale, avec le nombre conséquent de jeunes candidats au suicide. Ce qui montrerait les failles d'une politique de jeunesse cahoteuse mise en œuvre par le récipiendaire du prix pour la recherche de la paix. Pour une histoire de sous, Alioune Mbaye Ndéer a fait son « souk diébelou ». Mais, au moment où, artistes et politiques savourent les délices royales des voyages, pour aller applaudir Wade, ce sont encore des désemparés qui meurent, en voulant rejoindre les côtes mortelles de l'Espagne. Rappeurs, entrez en jeu !