Avant de reprendre le train pour poursuivre leur périple européen, les leaders de l'Afp et du Pit se sont rendus à l'hôpital du Val-de-Grâce hier après-midi pour venir au chevet de l'Abbé Diamacoune Senghor. Les deux hommes ont ainsi tenu à apporter au secrétaire général du Mfdc leur soutien moral. "Il est assez éprouvé ", constate Dansokho à la sortie de l'établissement sanitaire. Avant d'ajouter : "Il semble nous avoir reconnu au moins. Quand Bodian (le guide) a annoncé notre présence, il s'est animé tout de suite en nous regardant fixement. Nous ne pouvons faire que des prières pour lui pour qu'il ait la grâce du bon Dieu".
Selon nos informations, le prélat n'arrive pas à parler depuis deux jours. "Il est dans un état de santé assez inquiétant, mais Dieu le Tout-Puissant peut lui redonner la santé et sauver sa vie" renchérit Moustapha Niasse, avant de prier pour que "Dieu améliore son état de santé et lui permette de rentrer au Sénégal". Le candidat de la coalition Alternative 2007 à la présidentielle en a profité pour rappeler les conditions d'une paix définitive dans la région sud du Sénégal. À ses yeux, "il ne peut pas y avoir de paix en Casamance s'il n'y a pas de négociations véritables et libres dans le respect mutuel. Il faut d'abord identifier qui doit négocier avec qui, ensuite fixer les objectifs de part et d'autre".
Un Médiateur non Sénégalais à la crise en Casamance
M. Niasse est en effet convaincu qu'"il faut nécessairement un médiateur non Sénégalais qui vient prendre en main ce dossier, qui travaille avec toutes les parties, et qui puisse émettre des avis indépendants sans aucun lien avec une parenté sénégalaise. C'est de cette manière qu'on règle les conflits. C'est de cette manière qu'on a réglé le problème en Rdc qui m'a été confié, ceux du Timor oriental, de la Sierra Léone et du Burundi. Et c'est de cette manière que le conflit ivoirien est en train d'être réglé". Pour le diplomate-candidat, ce type de conflit ne peut être résolu par des États: "La Guinée-Bissau et la Gambie ne peuvent pas, en tant qu'États, régler un problème qui sévit dans un pays voisin.
Il s'agit de prendre des experts, des spécialistes qui savent ce que c'est qu’une négociation de paix et qui ne confondent pas un accord de paix avec un accord de cessez-le-feu. Parce qu'un accord de paix, une fois qu'on l'a signé, il n'y a plus de négociations, on l'applique. Par contre, l'accord de cessez-le-feu, on le signe et on le met en application pour qu'il n'y ait plus d'affrontement. C'est ce qui doit être fait sur le dossier casamançais. Aussi longtemps que ce ne sera pas fait de cette manière, il n'y aura pas des solutions".
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