Idrissa Seck, depuis plusieurs semaines, vous voyagez dans la sous-région sans passeports diplomatique, ni ordinaire tous deux périmés. Les autorités sénégalaises refusent, semble-t-il, de les proroger. Qu’en est-il au juste ?
• Je n’ai toujours pas de passeport en effet. Je ne comprends pas pourquoi cette situation perdure. On m’a affirmé qu’il y avait un problème de talon, mais ça dure depuis deux mois. Je voyage donc avec ma carte d’identité nationale dans les pays de la CEDEAO. Mais je pense que cette question sera bientôt résolue par les autorités du Sénégal.
Vous êtes au Burkina pour vous adresser aux militants du REWMI. Est-ce une précampagne nécessaire ?
• Vous savez que dans deux mois, nous aurons des élections présidentielle et législative au Sénégal. Il est donc important que les candidats, et j’en suis un, rendent visite à tous les électeurs quel que soit leur lieu de résidence dans l’espace électoral. Cet espace électoral est constitué du territoire national, mais aussi des 45 pays à l’étranger où des Sénégalais vivent et votent et où ces élections s’organiseront également. Ma visite s’inscrit donc dans ce cadre. Ma première mission est de rencontrer la communauté sénégalaise de la diaspora, de l’informer de la situation du pays et de solliciter son suffrage à venir.
Idrissa Seck, depuis plusieurs semaines, vous voyagez dans la sous-région sans passeports diplomatique, ni ordinaire tous deux périmés. Les autorités sénégalaises refusent, semble-t-il, de les proroger. Qu’en est-il au juste ?
• Je n’ai toujours pas de passeport en effet. Je ne comprends pas pourquoi cette situation perdure. On m’a affirmé qu’il y avait un problème de talon, mais ça dure depuis deux mois. Je voyage donc avec ma carte d’identité nationale dans les pays de la CEDEAO. Mais je pense que cette question sera bientôt résolue par les autorités du Sénégal.
Vous êtes au Burkina pour vous adresser aux militants du REWMI. Est-ce une précampagne nécessaire ?
• Vous savez que dans deux mois, nous aurons des élections présidentielle et législative au Sénégal. Il est donc important que les candidats, et j’en suis un, rendent visite à tous les électeurs quel que soit leur lieu de résidence dans l’espace électoral. Cet espace électoral est constitué du territoire national, mais aussi des 45 pays à l’étranger où des Sénégalais vivent et votent et où ces élections s’organiseront également. Ma visite s’inscrit donc dans ce cadre. Ma première mission est de rencontrer la communauté sénégalaise de la diaspora, de l’informer de la situation du pays et de solliciter son suffrage à venir.
Peut-on connaître succinctement le programme politique que vous proposez aux Sénégalais ?
• Vous savez, c’est très difficile de le décliner en quelques mots. Mais grosso moto, voici mon programme : Premièrement, restaurer l’Etat de droit, faire en sorte que tous les Sénégalais sentent dans leur vécu quotidien que leurs droits sont respectés, que la justice existe et qu’il n’y a plus de manipulation des institutions policières et judiciaires à des fins de règlements de comptes. Deuxièmement, s’assurer que les meilleures ressources humaines du Sénégal sont recrutées pour s’occuper des questions relatives à la gestion de la nation. Troisièmement, s’occuper des fondamentaux. Réserver à chaque Sénégalais une nutrition de qualité, une santé de qualité, une pratique sportive de qualité, une éducation de qualité, afin de les doter de la santé physique et du savoir. Ensuite, il y a la question sécuritaire et celle relative aux infrastructures et aux relations internationales, notamment l’amélioration l’ancrage du Sénégal dans l’UEMOA, dans la CEDEAO et l’Union Africaine. Et tout cela, dans la lancée faite par nos devanciers, à savoir les présidents Senghor, Diouf et Wade.
REWMI en février fera-t-il alliance avec d’autres partis politiques tel le PS qui est dans l’opposition actuellement ?
• REWMI est en train de mettre en place une plate-forme politique assez large. J’avais déjà lancé un appel en direction de toute l’opposition sénégalaise incluant le parti socialiste. Je suis toujours en attente de leur réponse, mais nous restons toujours ouvert à cette grande coalition, pour mettre fin aux dérives actuelles.
Une réconciliation entre Idrissa Seck et Abdoulaye Wade est-elle encore envisageable ?
• Au plan personnel, j’ai dit que j’ai déjà pardonné. Au plan politique, c’est une histoire, à mon avis, dépassée.
J’insiste. Votre brouille est due à quoi exactement ?
• Je crois que c’est une querelle purement politique. Lui-même l’a reconnu. Je considère, moi, que c’est une petite querelle et je ne m’occupe pas des petites querelles.
Idy a-t-il des chances d’être le 4e président du Sénégal en février 2007 ?
• Interrogez les Sénégalais déjà présents ici pour le savoir. Quelles sont mes chances à cette présidentielle ? (NDLR : la diapora sénégalaise qui assistait à l’interview répond en chœur : "100%").
Arrêtons-nous à une phrase que vous avez prononcée et qui, depuis lors, vous colle à la peau : "Jusqu’à l’extinction du système solaire, personne ne pourra prouver que j’ai volé de l’argent dans l’affaire des chantiers de Thiès". Pouvez-vous être plus explicite ? Est-ce à dire que vous avez volé, mais qu’il n’y a aucune preuve y relative ?
• Cela veut que d’ici à l’extinction du soleil, il semblerait qu’il reste 6 milliards d’années pour cela, personne ne pourra jamais me reprocher d’avoir détourné un centime de ressources. Jusqu’à la date d’aujourd’hui, je ne suis pas démenti (NDLR : applaudissements des Sénégalais amassés autour).
Le duel Idy/Wade paraît inéluctable. Quel scénario souhaitez-vous dans cette course à la magistrature suprême ?
• Je souhaite d’abord voir le président Wade sortir de façon honorable du jeu politique. Il le mérite. Il a consacré 30 ans de sa vie à combattre pour des valeurs, pour promouvoir la démocratie, la dignité de l’homme noir, la liberté. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi arrivé au pouvoir, il n’ait pas mis cela en application. Car son action d’aujourd’hui n’est pas conforme à l’enseignement de toute cette vie de grand combattant. Je lui souhaite quand même de se ressaisir parce que le fils que je reste lui souhaite une sortie honorable et lui décerne une mention honorable pour ce qu’il a fait.
Idrissa Seck pense donc qu’il incarne l’alternance sénégalaise actuellement ?
• J’estime que cela ne fait l’objet d’aucun doute. J’incarne l’alternance dans ce qu’elle a de positif, car les dérives s’opèrent en mon absence et je souhaite y mettre un terme. Et je pense qu’avec la mobilisation du peuple sénégalais et surtout l’exceptionnelle qualité de ses ressources humaines, nous y parviendrons.
Vous avez été directeur de cabinet et premier ministre de Wade. Au faîte de votre pouvoir, vous avez, semble-t-il, fait du tort à certains caciques du PDS, vous mettant à dos ces derniers... Je fais allusion à Moustapha Niasse et Macky Sall.
• Non ! Je me suis mis à dos des tortueux et je pense que ma réconciliation avec des "tortueux" sera difficile.
Vos rapports avec les autorités du Burkina ?
• Excellentes. J’admire le peuple burkinabè qui a réussi dans des domaines concrets. Par exemple, avec cet hivernage et ce programme de pluie assistée ainsi que ces barrages, vous avez fait de bonnes choses. Votre pays a une signature respectée.
Interview réalisée par
Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
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