L’ex-Premier ministre, Idrissa Seck, s’est présenté à nouveau, hier, devant la Commission d’instruction de la Haute cour de justice dans le cadre des interrogatoires liés aux Chantiers de Thiès. Pour cette nouvelle comparution, le maire de Thiès n’a pas été tendre avec les membres de la Commission d’instruction. Notamment son président, Cheikh Tidiane Diakhaté, à qui l’ex-édile de la ville de Thiès a fait comprendre que «la justice est sous la dictée de l’Exécutif». Pour illustrer cela, Idy lui révèle que «quand il était en prison, le président de la République, Me Abdoulaye Wade, lui a adressé deux correspondances datées, respectivement, du 22 et du 29 décembre 2006, soit sept jours d’intervalle. Dans les dites missives, Me Wade lui annonçait qu’il allait bénéficier de deux non-lieu total. L’un sur les chantiers de Thiès et l’autre pour le délit d’atteinte à la sûreté de l’État et à la défense nationale». Des décisions qui ont été prononcées totalement en ce qui concerne l’atteinte à la sûreté de l’État et partiellement pour ce qui est des chantiers de Thiès. Concernant ce dossier, Idy s’est longuement interrogé sur les raisons pour lesquelles il continue à déférer à la convocation de la Commission d’instruction. D’autant plus que celle-ci, lors de l’interrogatoire de Salif Bâ, a rendu un arrêt pour préciser que «l’argent qui a été débloqué pour les chantiers de Thiès y a été entièrement dépensé». «Je ne comprends pas pourquoi je continue à comparaître devant vous. Car vous avez déclaré, dans l’arrêt délivrant le non-lieu total à Salif Bâ, que tout l’argent a été dépensé dans les chantiers de Thiès. Et vous continuez à me convoquer», tempête Idy devant le Président de la Commission d’instruction, Cheikh Tidiane Diakhaté. En outre, poursuit Idy : «Vous avez rendu un arrêt pour confirmer votre incompétence à enquêter sur les fonds politiques». Et de conclure : «Cela ne peut être qu’une prise d’otage. Et maintenant je suis un otage avec demande de rançon». Pour ce qui est des commissions rogatoires, objet du face-à-face d’hier avec les magistrats, Idrissa Seck a fait savoir à la Haute cour que «les comptes bancaires qu’ils étaient partis vérifier en France sont de faux comptes. Et la France le leur a fait comprendre». Interpellé par la Commission d’instruction sur la date de création et de certains documents relatifs à sa société dénommée Sci-Seras, l’ex-maire l’a tout bonnement renvoyé à la lecture des conclusions des commissions rogatoires. «Si vous voulez en savoir quelque chose, référez vous aux écrits de vos commissions rogatoires», a déclaré Idrissa Seck. Retenons que l’ex-maire de Thiès reste toujours à la disposition de la Haute cour de justice
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IDY CHARGE LESMAGISTRATS DE LA COMMISSION D'INSTRUCTION « Vous ne décidez de rien… Je suis un otage avec demande de rançon »
Tels sont les propos que le maire de Thiès a balancés, énergiquement, hier, au Président de la Commission d’instruction de la Haute cour de justice, Cheikh Tidiane Diakhaté. C’était hier, lors de son face-à-face avec les magistrats de cette juridiction dans le dossier des «Chantiers de Thiès».
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