C’est parti pour un nouveau mariage entre l’ancien premier ministre Idrissa Seck et le Président Abdoulaye Wade. Les deux hommes vont se retrouver officiellement ce mercredi lors de la visite de Wade à l’usine de montage Senbus industries à Thiès, la ville de M. Seck. Les chantiers dits de Thiès, dit-on,- puisque la justice a prononcé un non lieu total- ont été à l’origine du divorce entre les deux anciens collaborateurs. La capitale du rail, fief de l’ancien Premier ministre, devait accueillir les festivités tournantes de la fête de l’indépendance initiées en 2004 par le président de la République. Au final, Wade a décidé que la fête sera célébrée à Dakar pour des raisons de délai difficile à respecter. Mais, cette volte-face a eu lieu au plus fort de la dualité au sommet entre les deux.
Le 21 avril 2004, Idrissa Seck quitte la primature pour «mettre le président de la République à l’aise», après ce qu’il a considéré comme un «prétendu duel entretenu» entre lui et son mentor. Le président en personne, accuse son premier ministre de détournement des fonds destinés à la réalisation des infrastructures routières dans le cadre du 44è anniversaire de l’indépendance du Sénégal. Mais, depuis sa sortie de prison et sa position de deuxième force électorale à l’issue du scrutin présidentiel de 2007, il multiplie les rencontres noctambules, les appels téléphoniques bien verrouillés, les médiations secrètes se pour retrouver son «père».
Seulement, Wade lui-même après avoir perdu Macky Sall, successeur d’Idrissa Seck à la Primature et dans son parti (le PDS), puis poussé à quitter le perchoir de l’Assemblée nationale, a reconnu que Seck est «incontournable». C’est tout le sens de ce retour en grande pompe du maire de Thiès à sa formation originelle qui devra faire face à la coalition Benno Siggil Senegaal (opposition non parlementaire) bien en place depuis les Locales du 22 mars dernier. Elle serait redoutable si ses leaders parvenaient à désigné un candidat unique en direction de 2012. Cette formule paraît moins probable. En tout cas, Idy qui a certes perdu de sa popularité entre temps, ne lésinera pas sur les moyens. Si bien sûr la Génération du concret (GC), dirigée par le fils du chef de l’Etat, Karim lui laisse le champ libre. Le président aussi. Son avenir en dépend.
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