Si cette alliance tient ses promesses, le Parti démocratique sénégalais sera bel et bien en difficulté aux législatives de février prochain. Entre la Ld, le Ps et Rewmi, c’est une alliance de raison qui s’en va-t-en guerre contre un système jugé fini. Reste à savoir si la greffe anti-Wade aura l’efficacité attendue.
C’est une alliance de choc qui va affronter essentiellement le Parti démocratique sénégalais et ses alliés le 25 février 2007. En effet, Abdoulaye Bathily, Idrissa Seck et Ousmane Tanor Dieng, en compagnie d’autres formations politiques de moindre importance, ont arrêté hier nuit une liste commune aux législatives de l’année prochaine. Après plusieurs heures de conciliabules, les plénipotentiaires de la nouvelle coalition appelée Jamma ji ont bouclé les propositions arrêtées pour les investitures au niveau des 35 départements du pays. Pour la liste nationale également, nos informations font état d’une «entente» entre ces nouveaux alliés. Et c’est aujourd’hui même que lesdites propositions vont être soumises à l’appréciation des partis. Ce qui paraît de pure forme car la validation ne devrait poser aucun problème.
Selon nos informations, le clash dont Abdoulaye Bathily avait été le centre a vite été résolu. Le secrétaire général de la Ligue démocratique n’a pas apprécié que son parti soit laissé en rade pour la répartition des dix députés devant être élus dans la région de Thiès. Le prétexte invoqué par les Verts et les Seckistes : la très faible représentativité des jallarbistes dans la cité du rail. Mais le bras de fer aura fait long feu car Bathily s’est montré intransigeant. Une inflexibilité qui a fini par payer car de part et d’autre, le souci de trouver un compromis dynamique s’est imposé contre la solution de rupture.
En termes de représentativité sur les listes de Jamma ji, il semble bien évident que le Parti socialiste sera la locomotive de la coalition. Des trois principales formations, c’est la seule en mesure de présenter des antécédents électoraux cohérents. Et pour cause, le Ps est la deuxième formation en termes de voix d’après les résultats des élections législatives d’avril 2001. Au même moment, la Ligue démocratique était en alliance au sein de la coalition Sopi alors que Idrissa Seck en était la tête de liste. Une bien belle puissance électorale est à priori prêtée à Rewmi, dissidence du Parti démocratique sénégalais, mais tout se jouera sur le terrain des suffrages.
Avant minuit aujourd’hui, les listes départementales et la liste nationale de la coalition entre Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily et compagnie devraient être déposées au ministère de l’Intérieur auxquelles des notifications ont d’ailleurs été transmises, notamment celle relative à la propriété du vocable Jamma ji, «pour éviter toute mauvaise surprise», selon un plénipotentiaire. La caution commune elle-même, fixée à 15 millions de francs Cfa, sera versée ce jour après établissement des charges qui reviennent à chaque formation politique. Sur ce point, il semble que les finances doivent être totalement prises en charge par les trois ténors de la coalition anti-Wade.
Cependant, et jusqu’au dépôt des listes ainsi confectionnées, la prudence sera de rigueur pour ne pas dire la surveillance réciproque entre alliés. C’est pourquoi il est de notoriété publique que chaque parti politique constitue également des listes de candidats à l’interne afin de se prémunir contre toutes contradictions insurmontables de dernière minute. Les plans B sont en attente.
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