Les tractations et autres combines politiques se poursuivent entre formations, voire responsables politiques en vue de nouer des alliances pour les élections locales prévues le 18 mai 2008. Seulement, à la différence des élections législatives, sénatoriales et de l'élection présidentielle, force est de constater un renversement de tendance dans la prise de décision au niveau des formations politiques. Telle une pyramide inversée, au tour de la base qui subissait le ‘diktat’ des leaders politiques, via l'instance dirigeante du parti, d'imposer sa volonté à cette dernière, dans le choix des candidats et des alliances. Sinon les menaces de vote-sanction ou même de démission du parti vont planer. Comme les élections précédentes, ces locales n'ont pas échappé à cette règle. A l'Alliance des forces de progrès (Afp) comme au Parti socialiste, mandat a été donné à la base ‘d'aller vers des coalitions localisées’.
Les militants à la base ont ainsi été responsabilisés, selon Hélène Tine, ‘pour réfléchir et voir les partis avec lesquels ils voudront s'unir pour les locales’. A ce sujet, le porte-parole de l'Afp renseigne que ses militants sont très avancés dans des discussions avec des partis de l'opposition en vue d'une coalition pour les locales. Faisant ainsi allusion à des localités comme Joal où Louis Coco Diouf, responsable à la base de l'Afp, a décidé de s'allier pour les élections locales avec celui du Ps, Pierre Thérèse Diouf. Mais aussi à Kaffrine toujours entre l'Afp et le Ps notamment les responsables locaux, Mata Sy Diallo et Abdoulaye Wilane. Toutefois, ces alliances sont possibles avec toutes les formations politiques, sauf le Pds et les partis membres de la Cap21, précise Hélène Tine. Mais, à la question de savoir si le Bp a le pouvoir d'empêcher une éventuelle alliance à la base entre l'Afp et le parti au pouvoir, M. Tine répond : ‘Pour l'instant, nous n'en sommes pas là. Mais je ne pense pas qu'on aura ce cas de figure. Et ce serait illogique, car on ne peut pas être contre un parti et vouloir le renforcer à la base’. D'ailleurs, ajoute-t-elle, ‘ils (les libéraux et alliés : Ndlr) ne viendront pas vers nous parce qu'ils savent que nous les combattons’.
Comme à l'Afp, le dernier mot revient à la base, à la Ld/Mpt. L'instance dirigeante de ce parti s'est seulement limitée à donner des directives générales à ses militants au niveau local. Et, ‘c'est aux militants de voire à propos des réalités locales comment appliquer ces directives’, a fait savoir Nicolas Ndiaye. Lesquelles directives sont entre autres : pas d'alliance avec le Pds, privilégier l'alliance avec les partis du front Siggil Sénégal, s'ouvrir à la société civile. Maintenant, ‘il appartient aux militants à la base de voir comment adapter ces directives aux réalités locales’, insiste le camarade d’Abdoulaye Bathily.
Cette liberté de choix des alliés au niveau local n'est pas exclusive à l'opposition. C'est aussi valable pour le parti au pouvoir (Pds) qui, en dehors de ses alliés (Cap21, Pr, Urd…), s'ouvre, selon les réalités locales, à d'autres partis politiques. Saint-Louis, où le responsable de Rewmi a confirmé à la presse, avoir été côtoyé dans ce sens par le libéral Ousmane Masseck Ndiaye en est une parfaite illustration.
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