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Politique

Jean-Paul DIAS (Leader du Bcg) : ‘L’Assemblée nationale doit être dissoute’

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Jean-Paul DIAS (Leader du Bcg) : ‘L’Assemblée nationale doit être dissoute’
Le Premier secrétaire du Bcg ne fait pas dans la langue de bois. Toujours prêt à dire tout haut ce que d’aucuns pensent tout bas, Jean-Paul Dias est revenu sans détour sur la situation que traverse actuellement le Sénégal. Ainsi, des mesures prises par le chef de l’Etat pour accompagner la hausse des prix des denrées, à la situation qui prévaut à l’Assemblée nationale, le patron du Bcg critique et propose ses solutions.

Wal Fadjri : Les mesures prises par le chef d’Etat pour accompagner la hausse des denrées de première nécessité, liée selon lui à la fluctuation du prix du baril du pétrole, sont-elles pertinentes pour sortir de la crise ?

Jean-Paul Dias : D’abord, ce n’est pas le problème de l’inflation qui est mis en cause. Il y a deux questions à ce niveau. La première, c’est de dire que le coût de la vie est élevé, mais par la faute de l’Etat qui augmente des taxes. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, des produits sont d’accès difficile. Ce qu’il faut faire, c’est travailler sur les taxes. Car il ne sert à rien d’augmenter les taxes et ensuite venir faire croire aux gens que la vie est chère. Un exemple : On parle des produits pétroliers, mais il a été démontré que la plupart de ces produits coûtent moins cher au Mali, au Burkina qu’au Sénégal. Alors que ce sont des produits qui, pour la plupart, transitent au Port de Dakar. Donc le problème se situe au niveau des taxes. Pour que la vie coûte moins cher, il faut que l’Etat accepte de baisser les taxes. Concernant les salaires dont il avait parlé, il n’y a pas lieu de les toucher. Car tous les calculs ont prouvé que les résultats sont infimes. Par contre, je trouve qu’un député sérieux, c’est quelqu’un qui doit travailler et qui a besoin de ses revenus. J’ai toujours considéré qu’un ministre doit être payé convenablement pour qu’il ne vole pas. Ce n’est pas de ce côté-là qu’on peut trouver quelque chose. Quant au chef de l’Etat, il nous prend pour des demeurés, quand il nous dit qu’il est prêt à diminuer son salaire de 30 % qui est un salaire de 600 000 F et qu’il ne nous dit pas que deviennent les avantages en nature qu’il a. Quand il va se soigner en France pour rien du tout, quand il s’éclaire, se déplace ou téléphone gratuitement… Il aurait dû prendre 30 % des frais de tous ces éléments-là. C’est pourquoi je dis que la ponction sur les salaires ne se justifie pas et, de ce point de vue, les fonctionnaires ont raison de refuser.

Wal Fadjri : Alors, c'est quoi la solution selon vous ?

Jean-Paul Dias : La solution ne passe pas par autre chose que par la diminution du train de vie de l’Etat. L’Exécutif coûte trop cher au Sénégal. C’est là qu’il y a des solutions. Par exemple, quand on vous dit que de l’an 2000 à aujourd’hui, le nombre d’ambassades a plus que doublé et que nous en sommes à 40 ministres. A l’heure actuelle, nous avons autant de ministres que la République démocratique du Congo qui est un pays continent. Et pour ça, on n’avait pas besoin d’attendre. Le signal fort que le président de la République devrait nous envoyer, c’est de remanier le gouvernement et de le ramener à 20 ministres. C’était par exemple, une fois que le Craes a été dissous, de surseoir à la création du Conseil économique et social, de surseoir à toutes les autres dépenses de prestige et inutiles. Hier, il a pris l’avion, pour aller au Zimbabwe, soi-disant pour intervenir dans une affaire où personne ne l’a invité. Que va coûter ce voyage jusqu’à Hararé aller-retour plus les frais de séjour ? Quand on a des difficultés, on se serre la ceinture. Ce n’est pas le Sénégal qui a des difficultés, mais le gouvernement qui veut le faire endosser par le Sénégal. C’est cela la réalité, le Sénégal a des difficultés par la faute du gouvernement qui augmente les taxes. Et il les augmente pour pouvoir maintenir un train de vie qu’il ne doit pas avoir. La solution ne passe donc pas par la diminution des salaires - et même pas les salaires des officiels - mais par la restriction du train de vie de l’appareil exécutif. Le président de la République n’a pas mentionné la question des taxes dans ses mesures, parce qu’il veut continuer à maintenir son train de vie. Il nous fait croire que les prix des denrées ont augmenté au plan international à un point tel que cela nous empêche d’avoir un coût de vie maîtrisable, ce n’est pas vrai. Même si tous les produits ont augmenté, si on maîtrisait les taxes, on n'en serait pas là. Aujourd’hui, le Sénégalais vit difficilement par la faute du gouvernement.

Wal Fadjri : Comment comprenez-vous la sortie du ministre de l’Economie Abdoulaye Diop, à propos de l’avion présidentiel dans ce contexte de crise ?

Jean-Paul Dias : Ce n’est pas parce que je suis un opposant au régime de Wade que je vais être de mauvaise foi. Le ministre Abdoulaye Diop a raison, le chef de l’Etat du Sénégal doit disposer d’un avion. C’est comme si on disait aujourd’hui que les ministres ne devraient pas disposer de véhicules et qu’ils devraient prendre des bus ou des taxis. Il y a des choses qui vont de pair. Le problème, c’est l’opportunité. Je pense une fois de plus qu’il n’est pas opportun, au moment où vous demandez aux autres de se priver, d’aller acheter un avion qui, de toute façon, apparaît comme un luxe. La solution aujourd’hui, c’est que le chef de l’Etat ne se déplace que pour des choses utiles et essentielles. Car le voyage de Hararé est le type de voyage totalement inutile, de même que celui qu’il a fait récemment à Paris pour présenter son livre qui n’intéresse personne, pour aller chercher des médailles. Les voyages qu’il fait chaque année à La Mecque sont anormaux parce que l’Etat est laïc. Le président de la République n’a pas le droit, sur les moyens de l’Etat du Sénégal, d’aller chaque année à La Mecque. Le roi de Jordanie, en tant que descendant du prophète, ne va pas chaque année à La Mecque. S’il ne se déplace que pour des choses essentielles, il peut se contenter d’acheter des heures de vol. C’est pourquoi, je pense que sur le principe, Abdoulaye Diop (le ministre de l'Economie, Ndlr) a raison. C’est sur l’opportunité qu’il n’a pas raison.

Wal Fadjri : Déguerpis de leurs lieux de vente, les marchands ambulants, de manière spontanée, sont descendus dans les rues pour manifester. Quelle lecture en faites-vous ?

Jean-Paul Dias : Avec le Bcg, nous nous félicitons de cette réaction des marchands ambulants parce qu’elle montre, contrairement à ce que l’on pense, que le peuple sénégalais n'est pas un peuple passif, fataliste, aplati qui peut tout accepter. Cela peut être vrai pour certaines couches, mais pas pour la jeunesse. Là aussi, c’est la faute du gouvernement, des communes d’arrondissement et de la mairie de Dakar. On a ’cantinisé’ Dakar. Les communes d’arrondissement ont cherché de l’argent partout et les gens se sont révoltés parce qu’ils avaient déjà payé et ils paient régulièrement. Quand on cherche de l’argent partout jusqu’à ‘cantiniser’ autour des écoles, on arrive à ce genre de situations. C’est la faute au gouvernement parce que c’est lui qui a tué la filière arachidière. Ces marchands ambulants sont des paysans. Aujourd’hui, l’arachide a un regain d’utilité dans le monde. Je rappelle que les Etats-Unis font de l’arachide jusqu’à présent. Donc c’est faux de nous faire croire que l’arachide ne fait pas de débouchés. Et si le Sénégal faisait un million de tonnes d’arachide, il aurait les débouchés pour un million de tonnes d’arachide. Parce que ce n’est pas simplement l’activité de culture et de vente de l’arachide, il y a tout un ensemble d’activités qui occupaient ces marchands ambulants. Parmi lesquelles, le transport, les lieux de stockage et d’évacuation d’arachide…, tout cela ayant été perdu, ils n’ont rien trouvé d’autre que de venir à Dakar. Mais il se trouve que Dakar ne pourra pas absorber toute la détresse paysanne du Sénégal. Il faut qu’on se dise la vérité. Les solutions consistant à les recaser, en construisant des centres commerciaux pour les y mettre, ne peut pas continuer. Il existe des tas d’autres solutions telles que développer les capitales régionales. Développer l’agriculture, c’est encourager les gens à rester sur place. Je voulais aussi dire à ces marchands ambulants et, à travers eux, à tous les acteurs de l’exode rural que ce qui s’est passé, c’est un peu de leur faute aussi. Souvenez-vous de tous ces jeunes qui, au moment de l’élection présidentielle, ont vendu leur carte à 10 000 francs. Ou on a voté pour Wade pour 2 000 francs ou un tee-shirt. Il faut le leur dire aussi. Ce n’est pas tard, d’autres élections vont venir, mais il faudra qu’ils se reprennent. Il faut aussi leur dire que Dakar n’est pas un bidonville, une commune rurale, mais une ville. Et que si on veut vivre ou travailler dans une ville, il faut adopter une culture citadine. Par exemple on ne peut pas faire ses ablutions sur les trottoirs à l’avenue William Ponty, préparer des repas et les servir sur les trottoirs en pleine ville. On ne peut, non plus, uriner en pleine place de l’Indépendance ou agresser les touristes en les forçant à acheter. Aujourd’hui on va jusqu’à barrer la rue Sandiniéry pour des manifestations religieuses. Ce n’est pas normal. Dakar est une ville, nous nous y sommes nés, nous y avons grandi et nous l’avons vue comme ville-phare de l’Afrique de l’Ouest. Nous ne sommes pas disposés à laisser continuer ça. A Dakar il y a toujours eu des habitants. Aujourd’hui, il y a des populations. Et c’est parce qu’on est en train de ‘ruraliser’ la ville par toute cette ‘cantinisation’, par tout cet informel. Cela, vous ne le trouverez pas dans les grandes villes. J’ai vécu trois ans en Tunisie, mais Tunis n’est pas encombrée par des ‘bana-bana’. Qu’on ne vienne pas nous faire croire qu’il faut tout accepter. Au Bcg, nous sommes de ceux qui pensent qu’il faudra que nous prenions nos responsabilités et nous appelions tous les autres à venir nous soutenir pour refaire de Dakar une ville. Malheureusement, le problème est que Dakar est dirigé par toute une bande de gens, que ce soit les maires d’arrondissement ou le maire de la Ville lui-même, qui ne sont pas de Dakar. La majorité n’y est pas née et n’y a pas grandi. Ils n’ont vu Dakar que lorsque la ‘cantisation’ a commencé, et ils pensent que c’est ce qui normal. C’est pourquoi il faudra un changement à la tête de la mairie.

Wal Fadjri : Le Pds traverse une crise interne, qui n’épargne pas les institutions notamment l’Assemblée nationale. Trouvez-vous cela normal ?

Jean-Paul Dias : Je n’appartiens pas au Pds et je m’en fous complètement de ce qui s’y passe. Qu’ils se bouffent entre eux. Les Wolofs disent que ‘kërou deum bala mo tass niou lékanté’. Je n’ai pas de commentaires à faire. Par contre, ce que je peux dire, c’est que l’Institution que représente l’Assemblée nationale aujourd’hui est tout à fait illégitime. La personne du président de l’Assemblée n’est pas l’institution, c’est l’Assemblée qui est l’institution. A partir de ce moment, on doit la dissoudre par référendum sans perdre du temps. Parce que quand cette institution, de façon tout à fait normale, convoque un monsieur qui se trouve par hasard être le fils du président de la République pour des affaires concernant l’Etat, cette personne doit y déférer pour rendre compte. Mais quand elle refuse de le faire, quand le chef de l’Etat monte sur ses grands chevaux pour dire que le fait de convoquer son fils est un acte de lèse-majesté, c’est scandaleux. Aujourd’hui, il se souvient qu’il a un fils, mais quand j’ai prouvé aux Sénégalais que j’avais un fils, on m’a envoyé en prison. Je voudrais que les Sénégalais reviennent sur les raisons qui m’ont envoyé en prison quand j’ai dit que j’avais un fils. Et si l’Assemblée nationale, tous les députés confondus, n’impose pas l’audition du fils du président de la République, elle n’a plus de raison d’être. Voilà pourquoi nous disons que si dans les semaines à venir, l’audition n’a pas eu lieu, cette Assemblée doit être dissoute par référendum.

Wal Fadjri : Le Bcg est-il prêt pour les élections locales ?

Jean-Paul Dias : Nous avons de tout temps considéré que le propre d’un parti politique, c’est d’aller aux élections. Et depuis 1996 qu’existe le Bcg, nous avons été à toutes les élections. Et c’est ainsi que nous avions voulu aller aux élections législatives, malheureusement par des actes de trahison, des gens à qui nous avions fait confiance, ont fait que nous n’avions pas pu aller à ces élections. Et lorsque nous avons voulu réagir, c’était trop tard. A partir du moment où cela s’est produit, nous nous sommes présentés aux élections sénatoriales et nous n’avons pas eu de succès, mais nos résultats nous ont encouragés. Le Bcg sera encore, s’il plaît à Dieu, présent aux élections locales, dans les localités où nous pensons pouvoir faire quelque chose. Nous avons une vraie difficulté, ce n’est pas quelque chose qu’il faut cacher, c’est le problème des moyens, notamment financiers, matériels et logistiques. Mais nous serons présents selon les moyens que nous aurons parce qu'un parti politique qui ne va pas aux élections équivaut à une Asc ou à une Ong. Nous sommes un parti politique, nous avons créé le Bcg pour accéder au pouvoir parce que nous sommes capables de faire mieux que ceux qui sont là. Et même si nous n’accédons pas au pouvoir tout seuls, nous sommes prêts à être associés au pouvoir, mais en compagnie de gens sérieux qui veulent travailler pour le Sénégal.

Wal Fadjri : A ce propos peut-on s’attendre à une alliance avec d’autres partis politiques comme ce fut le cas à la présidentielle ?

Jean-Paul Dias : Le Bcg n’exclut pas des alliances, mais c’est l’expérience qui pousse à la sagesse, nous avons eu à nous allier avec des gens. Comme toutes les expériences que nous avons tentées ici et là, nous ont déçus, nous avons décidé que comme les élections sont locales, les alliances devront être nouées localement. Mais elles devaient d’avance être approuvées par la direction du parti. Il y a une commission que nous avons créée pour s’occuper de cette question. Elle a pris de nouvelles orientations. Nous ne sommes pas demandeurs d’alliances, mais si on nous les propose, nous sommes prêts à les étudier. Mais il faudra que ce soit dans les conditions de considération, de respect mutuel, sinon nous ne sommes pas partants.

Wal Fadjri : Vous étiez à la présidentielle avec Idrissa Seck à qui vous avez reproché par la suite un manque de considération à votre égard. Le secrétaire chargé de la vie politique de ce parti Pape Diouf et ses camarades avaient décidé de venir vous voir pour arrondir les angles. Comment cela s’est-il finalement passé ?

Jean-Paul Dias : Personne n’est venu ici. Mais je rends hommage à l’honnêteté intellectuelle de la plupart d’entre eux qui ont reconnu que nous avons été victimes d’un manque de considération. Mais personne n’est venu s’excuser. Et pour nous, c’est une page tournée. Quand nous voyons leur cheminement, nous percevons que, pour les élections locales, nous n’avons rien à faire ensemble. Je crois qu’ils ont pris une autre direction, qu’ils aillent dans ce sens et nous, nous allons dans notre direction.

Wal Fadjri : Les leaders du Front Siggil Sénégal proposent la tenue d’assises nationales. Etes-vous partant ?

Jean-Paul Dias : Nous n’avons pas de jugement à faire à partir du moment où nous n’appartenons pas à ce front. Nous considérons que chacun fonctionne comme il le voit, nous n’avons pas d’opinion particulière dans la mesure où nous ne savons pas ce qui va s’y dire, à quoi cela va servir, comment ça va se passer… Personne ne nous a contactés. Dans ces conditions, nous n’avons pas de commentaire à faire.

Wal Fadjri : Alors, que proposez-vous face au blocage du dialogue entre le pouvoir et certains partis de l’opposition ?

Jean-Paul Dias : Justement, vous voyez le caractère particulier de l’esprit d’Abdoulaye Wade. Il va au Zimbabwe pour inviter Mugabé à dialoguer avec son opposition alors que, lui, il ne dialogue pas avec l’opposition sénégalaise. Ce qui est ubuesque comme attitude. Le dialogue, c’est quelque chose de tout à fait naturel. Ce n’est pas un service ni une faveur. Je rappelle que c’est Wade qui avait appelé certains partis politiques de l’opposition, dont le Bcg, pour leur proposer ce qu’il appelait la majorité d’idées. C’est-à-dire, on n'est pas ensemble du tout, mais lorsqu’un problème se pose, il discute avec les uns et les autres, recueille les points de vue et la responsabilité de la décision finale lui appartient. Il ne l’a plus jamais refait. C’est quelqu’un qui fait du forcing. La manifestation des marchands ambulants prouve que Wade ne respecte que les rapports de force. La vérité, c’est de trouver comment imposer à Wade un rapport de forces. Parce qu’ils (les leaders du front Siggil Sénégal, Ndlr) vont faire des assises, sortir des conclusions et après, qu’est-ce qui va se passer ? Les syndicalistes ont prouvé que quand ils disent à Wade non !, il recule, les ‘bana-bana’ de même… Quand Wade vous donne un coup, il ne vous respecte que si vous lui rendez le même coup ou un plus fort. Sinon, il vous méprise et vous piétine. Maintenant, il reste les politiques. Qu’est-ce qu’ils peuvent faire en termes de rapport de forces face à Wade ? Le problème du dialogue face à Wade, c’est de lui imposer un rapport de forces. Il faut maintenant réfléchir sur ça et trouver les formes.



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