KARIM WADE A L’ELECTION 2012 (OU AVANT) ? Un candidat néophyte avec « un bilan » déjà préparé ?

Au rythme où vont les choses, Karim Wade apparaît de plus en plus comme le futur candidat du Parti démocratique sénégalais(Pds) à l’élection présidentielle de 2012, si son père n’écourte pas son propre mandat en cours pour l’accompagner dans la campagne électorale. Pour ce faire, Wade père et Wade fils sont en train de construire le bilan sur lequel la campagne de Wade junior va se reposer. 

Au départ c’était un cadre sénégalais qui n’en voulait pas mais qui ne pouvait pas rester sourd à l’appel lancé par son père aux cadres sénégalais de la Diaspora. Si l’on se fie aux premières explications du Président Wade, son fils était bien installé dans son travail de banquier à Londres, sans rien demander.

Ensuite, il devient un simple conseiller sans attributions particulières. De cette position des diplomates de carrière auraient fait comprendre au Président qu’avec les bailleurs de fonds arabes la relation filiale est plus importante que la place qu’on occupe dans l’agencement des institutions.

Il se raconte que Pape Diop qui dirigeait un jour une délégation dans un pays arabe, délégation comprenant parmi ses membres un certain monsieur Wade a eu à faire face à cette réalité. Avant l’arrivée de la délégation, l’ambassadeur du Sénégal sur place a fait comprendre au maire de Dakar que si le fils du Président n’était pas présenté comme le chef du groupe, le prince héritier ne se déplacerait pas pour leur rendre visite à l’hôtel. Et vite fait Wade-fils devient le patron. N’avez-vous pas entendu parler des relations entre le fils biologique et un autre fils d’emprunt, arabe celui là ? Entre héritiers, le courant passe naturellement. L’appétit est venu très vite, en mangeant. On dessaisit très tôt le ministère des affaires étrangères de son mandat d’organiser cette grande Conférence islamique prévue en Mars 2008 à Dakar, pour le confier à une agence taillée sur mesure. Et le grand départ de la préparation de la candidature du leader de « la génération du concret » est donné.

Pour organiser cette grande rencontre de la Umma islamique, on nous promet un financement à titre gracieux attendu des nombreux amis du monde arabe. Des financements on en a reçu. Mais sous forme de prêts accompagnés d’exigences d’une contrepartie de 20% de l’enveloppe globale pour la construction des infrastructures routières (presque les 3/4 de tout l’argent dépensé pour les « Chantiers de Thiès » puisé dans le trésor public).

En route vers le sommet, on se rend compte qu’on pouvait bien y ajouter le projet de la VDN arraché des mains du ministère chargé de la construction des routes. C’est le président de l’Anoci lui-même qui déclare que la plupart des éléments du programme routier sous sa direction faisait déjà partie du Programme de mobilité Urbaine Pamu (initié bien avant l’Alternance Ndrl). Ha ! j’allais oublier la fameuse zone franche prévue en partenariat avec des privés de Dubaï du pays du « frère » arabe du jeune Wade. Il parait que c’est plus de 40 milles emplois directs.

Pour préparer un bilan digne de ce nom pour une campagne électorale gagnante, une réalisation pharaonique conçue par Wade-père et réalisée par Wade-fils ne serait pas de trop. Et dans un discours télévisé d’après scrutin présidentiel, à grande heure d’écoute, le chef de l’Etat, presque en passant, annonce que la construction de l’Aéroport Blaise Diagne de Diass est maintenant confiée au successeur, pardon au dauphin (le terme préféré par les supporters celui-ci) biologique. Mais comme disent les Wolof, « àdduna woorul » (la vie peut réserver des surprises), on pense à un positionnement électoral. N’est-ce pas que la grand-mère paternelle est d’un village du département de Sédhiou ? On demande au ministère de la Santé d’y construire un dispensaire qui pourrait bien porter le nom de grand ma Dabo pour rappeler les origines locales.

Et on arrive à la constitution des listes des candidats députés pour les législatives qui devaient être couplées à la présidentielle du 25 février dernier. Certains proposent que l’enfant prodigue soit tête de liste du département de Sédhiou, mais d’après des proches du président c’est l’intéressé lui-même qui oppose une vive résistance. Toujours est-il que nos sources basées en France confirment mordicus que le nom de Karim Wade était bel et bien sur la liste et que cela expliquerait le refus catégorique du ministère de l’intérieur de publier les listes définitives après le délai légal post-dépôt.

Vous me demanderez ce que Karim Wade a à faire avec un poste de député. C’est vrai : « kuy jàpp jaan du faale jiit » (quand on peut dompter un serpent venimeux, on ne se glorifie pas d’avoir de l’emprise sur un scorpion). Aucune précaution n’est de trop. N’y a t- il pas eu le cas de Habib Thiam jadis fraîchement élu président de l’Assemblée nationale que Jean Collin a tout aussi froidement fait débarquer quelques mois après ? De toutes façons on voit déjà des résolutions non découragées, demandant sa présentation comme candidat à un poste électif. Un poste de parlementaire pourrait bien éviter un référendum sur l’article de la Constitution qui règle la question de la succession, si les choses devaient se précipiter.

En tout état de cause, avec toutes ces futures réalisations de grands projets pensés par Papa, on peut bien dire aux Sénégalais de laisser la « génération du concret » travailler, dans ce « pays où on parle trop ». Karim mooko wax ci tele bi (c’est lui qui l’a dit à la télévision nationale).