Des actes nuls et de nuls effets posés par Yaxam Leye : telle est la conséquence que le juge d’instruction de l’étage supérieur, la chambre d’accusation, entend sans ambages, tirer des brillantes plaidoiries des avocats de Salif Bâ, qui ont été entendus hier par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar. En fait de demande de liberté provisoire, et si fragile et allergique à l’épreuve que puisse paraître leur client, Me Moustapha Diop, Me Aïssata Tall Sall et consorts ont en effet préféré s’engouffrer dans cette brèche ouverte par la bourde qui a consisté à poursuivre Salif Bâ deux fois pour un même fait : les chantiers de Thiès. Une démarche du juge Yaxam Leye, certes déterminée par une frauduleuse intrusion du politique, mais absolument contraire au sacro-saint principe du respect des droits de la défense, de l’Homme tout court. La règle non bis in idem, qui veut qu’une personne ne soit pas poursuivie, jugée, encore moins condamnée pour un fait dont il a déjà répondu antérieurement, a été tout simplement magnifiée par la défense de l’ex-ministre de l’Habitat et du Patrimoine bâti devant les magistrats instructeurs de la chambre d’accusation. Ainsi Mbacké Fall, l’avocat général et M. Diankou, agent judiciaire de l’Etat ne se sont pas opposés aux arguments des conseillers de Salif Bâ. Qui estiment que leur client obtiendra une liberté d’office dès mardi prochain jour de délibération. Est-il besoin encore de se rappeler qu’il n’y a guère, Salif Bâ a été entendu et placée sous mandat de dépôt par la commission d’instruction de la Haute cour de justice ? Cette juridiction d’instruction créée pour l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, dont d’ailleurs le mandat et les procès-verbaux de comparution ont été communiqués aux autorités politico-judiciaires, pour hâter les choses dès la semaine prochaine, renseignent des sources judiciaires. `
Autre raison de se débarrasser de cette patate chaude qu’a fini par devenir Salif Bâ, elle tiendrait à ce que les juges aient du mal à dénouer l’écheveau des actes de gestion de Salif Bâ. Ils savent quand est-ce que l’ex-directeur du Pcrpe est passé ministre de l’Habitat, mais auraient de sérieuses difficultés à faire le départ entre les actes posés par Salif, es qualité de maître d’œuvre des chantiers de Thiès, et ceux pris en tant que ministre de l’Habitat. Preuve s’il en est encore, du Kafka systématique, qui caractérise la gestion de tout un régime. En tout état de cause, l’annulation de la procédure entamée par le juge Yaxam Leye va entraîner une libération d’office de Salif Bâ par la Chambre d’accusation.
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