Latif Coulibaly : c'est un mensonge, Wade n'a pas inspiré le livre de Djibo Kâ

Le journaliste Abdou Latif Coulibaly donne encore du grain à moudre à certains hommes politiques sénégalais. En effet, invité de la radio en ligne sur Seneweb, l’ancien directeur de la radio privée Sud Fm et directeur de l’Institut supérieur des sciences de l’Information et de la communication (Issic) a formellement démenti les propos de Djibo Leïty Ka, secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd), par ailleurs ministre de la pêche dans le gouvernement de Me Abdoulaye Wade. Djibo Leïty Ka a en effet eu à déclarer que c’est le président Abdoulaye Wade qui a inspiré et encouragé son ouvrage intitulé "Un petit berger au service de la République". Livre dans lequel l’ancien ministre de l’Intérieur sous le régime de Diouf dresse un aperçu de son cursus politique. Mais pour Latif Coulibaly, c’est "un mensonge" que de dire que c’est l’actuel président de la République du Sénégal qui a inspiré et encouragé un tel ouvrage.

Et pour cause ! Abdou Latif Coulibaly soutient que le livre de Djibo Leïty Ka avait fini d’être rédigé deux mois avant les élections de... 1998. Et « il était prêt avant décembre 1999 ». Selon Latif, « il (Djibo) raconte des histoires en disant que cet ouvrage, il l’a écrit sous les encouragements du Président ». A en croire le journaliste, c’est seulement quelques chapitres qui ont été retouchés après l’entrée de l’Union pour le renouveau démocratique sénégalais (Urd) dans le gouvernement dirigé par le Premier ministre Macky Sall. Le directeur de l’Issic se dit cependant avoir été un proche de Djibo Leïty Ka dont il a largement dénoncé le comportement politique dans son dernier ouvrage "Une démocratie prise en otage par ses élites...". Il affirme en effet : « je faisais partie des journalistes à qui il remettait des documents que nous publions ». Il rappelle ainsi que dans le contexte préélectoral de la fin des années 1990, « ils (les opposants d’alors) n’avaient d’autre recours pour s’exprimer que la presse privée ».

Analysant le comportement de certains hommes politiques et la faillite de la morale dans les actes qu’ils posent, il reprend la phrase d’André Malraux qui écrivait qu’ « on ne fait pas la politique avec la morale mais on ne la fait pas sans ». Il s’est également scandalisé de cette manie sénégalaise de toujours voir des règlements de compte même derrière des ouvrages qui devraient inciter la réflexion et au débat. « Ces gens-là (Djibo Kâ, Ousmane Ngom, Iba Der Thiam etc) ont posé des actes et lorsque vous vous mettez à les analyser, tout le monde se met à dire, vous avez des comptes à régler ». Prenant l’exemple de la France, il laisse entendre que beaucoup d’ouvrages très critiques ont été écrits sur l’ancien Président François Mittérand sans cependant créer ce genre de réactions en France.