Le régime Wade est-il en fin de règne ?

Décidément, Wade et les libéraux accumulent les actes impopulaires et révoltants sans même se rendre compte des énormités qu’ils commettent. Ils ne se contrôlent plus. Ils agissent sans mesure ni règle. D’ailleurs, ils commencent à ériger en règle ce qui n’est pas réglementaire pour mieux « manger » la République. On avait déjà considéré que les résultats des élections du 22 mars 2009 seraient un excellent baromètre pour Wade et les libéraux de mesure le degré de désenchantements des citoyens.
On jurait qu’ils allaient changer. Mais ils deviennent pire. Ils agissent sans état d’âmes, garrottent les règles de Bonne Gouvernance, restent enfermés dans leur arrogance et s’autorisent une chaîne de permissivité sans fin.

L’affaire Bara Tall, la hausse excessive du budget de la présidence, l’extension faramineuse du train de vie de l’Etat, la gestion plus que patrimonialiste du pouvoir, le jeu revanchard avec les populations des collectivités locales, l’impossibilité des députés et des sénateurs de se hisser à la hauteur des intérêts nationaux, l’inexplicable boulimie foncière de Dakar à Mbane, de Mbao à Cap Skiring, de Louga à Tamba, sont autant d’actes qui heurtent et choquent les Sénégalais. En fait, les libéraux ne savent plus ce qu’ils font. Ils restent suffisants et arrogants. Des politiciens pervers incapables d’avoir un fief où ils sont imbattables endossent le manteau d’oligarques et se comportent à l’égard des terres et des finances publiques comme des pirates voleurs de trésors nationaux.

Ils disposent de fortunes et d’espaces domaniaux dont nul ne sait la provenance. Ostentatoires, parfois cachottiers quand il s’agit de questions graves, le régime Wade a finalement érigé une façon de faire devant laquelle les hommes politiques de vertus reculeraient. Dans ce pays, tout le monde est choqué par ce qui se passe et les libéraux s’en fichent. Ils engagent plutôt un débat impertinent d’une infantile arrogance inimaginable. Un peu partout, des milliards sont dépensés pour satisfaire une folie de grandeur propre aux fascistes et aux dictateurs du socialisme scientifique.

Les libéraux ne sont pas des libéraux. La naissance du Libéralisme au XVIème siècle prône l’éthique et la morale. Adam Smith, Du Pont de Nemours, Mercier de la Rivière, Benjamin Constant, Bentham, John Stuart Mill, Charles Alexis de Tocqueville, entre autres, ont tous démontré comment le libéraux peut permettre à toute une Nation de jouir de ses Lettres de noblesse parce que bénéficiant des modèles politiques sociaux et économiques. Mais ce à quoi nous assistons, ce n’est pas du libéralisme mais c’est du monarchisme. Avec les milliards mis au service de la folie des grandeurs, avec l’accaparement des terres agricoles du Sénégal fertile et du domaine national sur les espaces privilégiés de la capitale et de la petite côte, avec l’anarchie qui ponctue le fonctionnement du gouvernement, une monarchie composée d’une nouvelle bourgeoisie se constitue au dépens de l’Etat et des Citoyens.

Que reste-t-il à faire ? S’agenouiller pour demander à Wade d’arrêter les dérives monarchiques. Descendre dans la rue pour faire face ? Mais que faire donc ? La justice semble parfois mener un jeu préjudiciable aux justiciables. Parfois, elle est « incompétente ». Les Sénégalais ont crié, marché, et manifesté à travers les média leur mal et leur désillusion. Les sentinelles de la démocratie comme la presse et la société civile ont tout dit. Les intellectuels et les technocrates se sont exprimés. Mais en vain ! Alors que faire ?

En tout cas, tout indique qu’à travers les dérives graves du régime actuel qui construit à gauche et détruit à droite, se lisent les indices d’un pouvoir finissant. Entre 1996 et 2000, Abdou Diouf et les Socialistes ont commis des actes tellement affligeants et impopulaires que les cartes d’électeurs étaient devenues des fouets. On ne le dira jamais assez, quand un pouvoir tombe dans les abysses de l’effritement, il devient aveugle et sourds jusqu’à la suprême flétrissure. Ainsi est le destin. Mais les libéraux, insensibles aux appels des citoyens et agissant comme bon leur semble, regretteront leurs actes. Le régime Wade ne se terminera jamais en apothéose. Tous les Sénégalais ne sont pas amnésiques. Tout sera audité et une commission d’expropriation de terres n’est pas à exclure.