Depuis le couplage des élections et la prorogation du mandat des députés, qu'elle a avalisés, l'opposition ne fait plus tellement écran à Me Wade vers le prochain scrutin. Le secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais a désormais de nouveaux adversaires. Ils ont comme nom, " nécessaire lumière sur les scandales qui s'amplifient". Me Wade aura-t-il le temps, d'ici février 2007, pour convaincre à ce propos ses concitoyens ? À défaut, il permettra à l'opposition de renaître de ses cendres. Depuis le 30 juin dernier, l'opposition ne fait plus la fierté de bien des Sénégalais. Car au moment où ils s'attendaient à voir les leaders de la Coalition populaire pour l'alternative (Cpa) claquer, comme elle l'avait annoncé, la porte de l'Assemblée nationale, ils ont constaté "la volte-face" de l'opposition. Ainsi, de l'avis de bon nombre d'analystes de notre scène politique, c'est depuis la descente de l'opposition dans les cœurs de bien d'électeurs. D'ailleurs, à les en croire, Me Wade a depuis de nouveaux adversaires.
Les principaux seraient d'abord les chantiers ouverts dans la commune de Thiès en 2004. Me Wade marquerait d'importants points s'il diligentait ce dossier ; "En faisant sévir contre les entrepreneurs qui auraient surfacturé, en termes de milliards, et leurs éventuels complices politiciens". Mais hélas, ce dossier qui a conduit en prison l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck, l'ancien ministre Salif Bâ et le journaliste Moustapha Sow marque à nouveau le pas depuis la libération des deux politiciens. De même, le principal mis en cause par le rapport de l'Inspection générale d'État (Ige), Bara Tall, circule libre et continue à gagner des marchés encore juteux. Les projecteurs de Me Wade seraient également attendus sur les prétendus pots-de-vin que le directeur de l'Agence nationale pour l'organisation de la conférence islamique, Abdoulaye Baldé, aurait reçus de l'une des entreprises adjudicataires : Le Consortium des entreprises. S'il est vrai que son accusateur, Pape Malick Ndiaye alias "le corbeau", est aux arrêts, depuis rien de nouveau. L'accusé a d'ailleurs joui entre-temps d'une autre confiance du chef de l'État : il pilote parallèlement la nouvelle agence pour l'émigration. N'empêche, les Sénégalais tiennent à savoir toute la vérité, et rien que la vérité. Ils en ont le droit, conformément à la nouvelle Constitution.
Si pour d'aucuns, les affaires des passeports diplomatiques délivrés à des Chinois et des licences de pêche octroyées à des Russes, ressemblent à "une tentative du chef de l'État de mettre hors d'état de nuire", les responsables du Parti socialiste et de l'Alliance des forces de progrès, le scandale soulevé à propos des magistrats a relégué au second plan, depuis vendredi dernier, les délits prêtés à Ousmane Tanor Dieng, Habib Thiam et Moustapha Niasse. Bref Me Wade sera jugé, aux prochaines élections, sur pièces. Si les avancées dans le Projet de mobilité urbaine (Pamu) plaident pour le chef de l'État, les scandales enregistrés depuis 2004 pourraient être un casse-tête pour le "pape du sopi". La machine judiciaire, désormais mise en cause, viendra-t-elle à bout de ces différents dossiers avant février 2007 ? C'est le salut de Me Abdoulaye Wade qui en dépend ; d'autant que tous ses "grands projets" et le "plan Jaxaay", qu'il avait promis pour recaser les victimes des inondations de l'année dernière, tardent encore à s'affirmer. C'est dire que si Dame Justice tarde à agir, c'est l'opposition qui sera revigorée de fait ; avec de dangereux thèmes de campagne, contre le pouvoir libéral, à la clef. Me Wade laissera-t-il faire ? On le donne comme décidé à rempiler à la tête du Sénégal. Mais février prochain, c'est dans moins de huit mois maintenant.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion