Les femmes de l’opposition envahissent la rue et lancent leurs " missiles " sur Wade

Les femmes du Front Siggil Sénégal ont battu le macadam ce mercredi après midi à Dakar pour protester contre la cherté de la vie. Elles ont marché de la place de l’Obélisque au triangle sud, devant la Radio télévision du Sénégal. Quelques réactions.

Hélène Tine, Alliance des forces de progrès (AFP) "Nous voulons dire à l’Etat du Sénégal que les femmes ne peuvent plus supporter ces crises et pénuries

"Nous n’avons mobilisé aucun franc pour faire sortir ces personnes. Elles sont touchées par ce qui se passe dans ce pays et sont sorties dans la rue pour protester malgré ce jour ouvrable. Les femmes du Front Siggil Sénégal sont sorties dans la rue par principe. Nous voulons dire à l’Etat du Sénégal que les femmes ne peuvent plus supporter ces crises et pénuries. Nous ne pouvons plus supporter les hausses volontaires des prix des denrées de premières nécessités que nous ne voyons d’ailleurs plus sur le marché. Nous leur demandons de revoir leur train de vie, de diminuer les agences, de détruire le Sénat qui n’a aucun intérêt pour les populations, de revendre leurs voitures de promenades et de reverser l’argent à la population, diminuer le budget de 64 milliards du Président de la République et d’arrêter les vols qu’ils commettent sur les biens des populations. Nous leur demandons de mettre fin aux violences et le tripatouillage de la Constitution qui n’est ni un cahier de brouillon, ni un chiffon."

Aminata Mbengue Ndiaye, Parti Socialiste (PS) "Wade doit reconnaître ses limites"

"Nous protestons contre la cherté de la vie, contre l’impunité et contre les pénuries d’eau, d’électricité, de riz, de gaz. Et je crois que la population, dans sa globalité, a répondu présente à l’appel de manière spontanée sans une mobilisation de fond. Ablaye Wade (le Président Abdoulaye Wade, Ndlr) doit reconnaître ses limites."

Mata Sy Diallo, AFP "Nous les femmes du Sénégal, sommes déterminées à mener une bataille rude contre toutes ces dérives"

"Je suis satisfaite de ce rassemblent initié par les femmes du Front Siggil Sénégal mais j’exhorte toute la population à nous rejoindre dans la bataille que nous menons. Nous devons arrêter les dérives, les "je m’en fous" du gouvernement. Tu ne peux pas être à la tête et ne pas pouvoir te préoccuper des inquiétudes, des lamentations des populations. Ce n’est pas normal et cela doit cesser. En tout cas, nous les femmes du Sénégal, même si nous n’avons pas le soutien de nos hommes, sommes déterminées à mener une bataille rude contre toutes ces dérives."

Abdoulaye Bathily, Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail "A honzoubilahi minal cheytané Abalaye Wade Radjim A honbilahi minal cheytané Abalaye Wade Radjim"

"Toute la population doit se concerter pour faire quitter le Président Wade de son fauteuil avant qu’il ne soit trop tard. Il n’a aucune solution pour le pays. Si on ne remédie pas à cette situation, on risque de voir la catastrophe dans ce pays. Nous ne le souhaitons pas. C’est pourquoi nous sommes venus soutenir nos femmes. A chaque fête de tabaski, je dis « A honbilahi minal cheytané Ablaye Wade Radjim".

Khoudia Mbaye, Ld/Mpt "Il ne peut pas se permettre de livrer ainsi le pays à son fils"

"Toutes nos soeurs ont répondu présentes à notre appel. Cela montre bien que cette marche de protestation est la sienne. Les femmes sont plus exposées à ces pénuries. Elles sont quotidiennement à la recherche du gaz, de l’eau… pour, ne serait-ce que satisfaire les besoins primaires de la maison. Ce sont elles qui sont dans les maisons, car étant des épouses, des mamans. Même avec cette période des examens, les élèves ne trouvent pas de jus pour réviser correctement les nuits. Et les résultats sont catastrophiques. Les religieux, les musulmans en particulier, ne parviennent plus à faire leurs ablutions. Le pays va mal. Ablaye Wade a été élu même si c’est de façon contestable, il ne peut pas se permettre alors de livrer ainsi le pays à son fils. Il ne gère que les intérêts de sa famille et non celles de la population."

Aïda Sow Diawara, PS "Un Président qui ne peut pas apporter le minimum vital à sa population doit démissionner surtout quand il a été mal élu"

"Après avoir réfléchi sur la situation sociale du Sénégal, il était temps pour nous, femmes du Front Siggil Sénégal de marcher pour protester contre ce que nous subissons de la part du régime libéral. Nous nous sommes rendu compte que nous, les femmes, étions les plus lésées par rapport au reste de la population. Chaque jour, vous rencontrez des femmes dans la rue avec des bassines d’eau, ou des bonbonnes de gaz sur la tête pour avoir un minimum à apporter à la maison. C’est le ras-le-bol général. Un Président qui ne peut pas apporter le minimum vital à sa population doit démissionner, surtout quand il a été mal élu".

Fatou Thierno Mbengue, Parti de l’indépendance et du travail (PIT) "Les familles ne mangent qu’un seul repas par jour"

"La population sénégalaise a montré qu’elle en a assez du régime en place, que la souffrance a atteint un seuil élevé. Les familles ne mangent qu’un seul repas par jour et ceci après avoir parcouru plusieurs kilomètres. Le chef de l’Etat a montré ses limites. Il n’est même pas en mesure de faire une subvention sur les prix des denrées."