Médiation entre l'opposition et le pouvoir : Junior pose ses conditions

Pressenti par le chef de l’Etat et le khalife général des tidianes pour mener renouer le dialogue entre Wade et son opposition qui sont en froid depuis 2007, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Al Amine pose ses conditions. Il les a fait savoir au micro de Rfi.

‘Je n’ai pas endossé de mon propre chef le costume de médiateur entre le pouvoir et l’opposition. Mais c’est le président de la République qui a demandé au khalife général des tidianes, Serigne Mansour Sy, de me désigner pour cette mission. Je tiens à souligner que je n’ai pas encore donné mon accord définitif. Pour le moment j’hésite encore. Si je suis sûr de parvenir à un résultat positif dans cette médiation entre le pouvoir et l’opposition, j’accepte. Mais, au cas où je sais que la médiation que je compte entreprendre pour concilier le pouvoir et l’opposition va se solder par un échec, il est clair que je vais décliner l’offre’. Ces précisions on ne peut plus claires et franches sont du porte-parole du khalife général des tidianes, Abdoul Aziz Sy Al Amine. Il répondait en marge de la célébration du Maouloud, vendredi dernier, au correspondant de Radio France internationale (Rfi) à Dakar.

De l’avis de Abdoul Aziz Sy Al Amine, du côté des hommes politiques du pouvoir comme de l’opposition, sa désignation comme médiateur emporte l’agrément de plus d’un. ‘Depuis quelque temps, il y a des responsables politiques qui m’appellent pour me demander d’accepter cette haute mission. Ils me disent qu’ils sont d’accord d’aller à la table de négociation à condition que je sois désigné médiateur. Donc, de ce point de vue, les religieux peuvent être d’une telle utilité pour les hommes politiques’, souligne-t-il. ‘Si on les laisse les tenants du pouvoir spirituel entre eux, sans l’intervention des religieux, on va vers une impasse. C’est la raison pour laquelle, nous avons profité de la célébration du Gamou de cette année pour unifier tout le monde. Mais cette unité ne doit pas seulement être au niveau des propos, elle doit être suivie d’actes concrets au quotidien. Je suis tout à fait prêt à jouer une médiation entre le président de la République et son opposition. Et ce ne sera pas une première pour moi’, rappelle-t-il au micro de Rfi.