Tout porte à croire que les députés de l'Allliance des forces de progrès (Afp) vont continuer à sièger à l'Assemblée nationale au-delà du 30 juin prochain, date intialement retenue pour la fin de la présente législature avant la prorogation du mandat des députés jusqu'au 25 février. En effet, à l'Afp, toutes les instances se sont prononcées en faveur d'un maintien des députés progressistes à l'Assemblée nationale. Moustapha Niasse se voit ainsi mis en minorité, lui qui avait déclaré, de manière péremptoire, qu'il allait quitter l'hémicycle à la fin de son mandat. Va-t-il ramer à contre courant de la décision des instances de son propre parti ?
L'Alliance nationale des cadres progressistes (Ancp) a été la première à donner une position tranchée sur la question, arguments à l'appui. Selon la structure des cadres de l'Afp, les députés progressistes doivent être présents au sein de l'hémicycle pour défendre les intérêts de populations qui ont placé en eux leur confiance. Même si l'opposition parlementaire est minoritaire, les cadres de l'Afp sont d'avis qu'elle aurait, au moins, le mérite de faire entendre sa voix et de prendre l'opinion à témoin. Au surplus, à l'heure où le processus électoral piétine, laisser des boulevards d'incertitudes, ce serait faire la part belle au pouvoir, qui jouit déjà d'une majorité mécanique, que de le laisser conduire à sa guise la tenue des prochaines élections. ‘L'opposition doit être présente à l'Assemblée nationale pour dénoncer les dérives et sonner le tocsin au besoin’, soutiennent les cadres de l'Afp.
Autre argument servi par les cadres de l'Afp, c'est le risque de voir, en refusant de siéger à l'Assemblée nationale, les députés démissionnaires se faire remplacer même par des transhumants, c'est-à-dire des députés qui ont quitté l'Afp pour rejoindre le Pds et dont les noms figurent encore sur les listes progressistes. La prorogation du mandat des députés ayant force de loi, elle a été adoptée par l'Assemblée nationale même si elle a été fortement dénoncée par les partis de l'opposition, l'Afp serait donc impuissante devant ce état de fait.
Et puis, qu'adviendrait-il si certains députés, ainsi que l'avait annoncé Me Abdoulaye Babou, démissionnaire du groupe parlementaire Espoir, refusent de quitter l'Assemblée nationale après le 30 juin ? ‘On ne peut pas forcer un député à abandonner son mandat’, reconnaît le numéro deux l'Afp, Madieyna Diouf, joint, hier, par téléphone. On a encore en souvenance l'épisode du Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales. Le partis membres du Cpc, à l'époque, avaient menacé d'exclusion leurs militants qui accepteraient de siéger au Conseil de la République sans l'aval de leur formation politique respective. Mais, rappelle Madieyna Diouf, ‘la décision n'a pu être finalement appliquée, eu égard au désordre que cela pouvait engendrer dans les partis de l'opposition’.
Aussi, il y a que le statut de parlementaire offre des avantages non négigeables comme le véhicule et le carburant qui sont des moyens de lutte politique. Surtout que l'on est à neuf mois des prochaines élections et que le parti au pouvoir, le Pds, ne lésine pas sur les moyens de campagne. Le parti du président Abdoulaye Wade vient d'octroyer des véhicules 4X4 ritulents aux fédérations de Touba et de Mbacké et on annonce qu'il a passé commande pour 300 véhuicules.
Le Bureau politique de l'Afp brandira les mêmes arguments pour demander aux députés de l'Afp de continuer à siéger au-delà du 30 juin. Itou pour la présidente nationale du Mouvement des femmes de l'Afp, Mata Sy Diallo qui a, au nom de l'instance qu'elle dirige, défendu l'idée du maintien des députés progressistes à l'Assemblée nationale.
Le ‘dilemme du 30 juin’ est donc vidé au sein de la formation politique de Moustapha Niasse. Il ne reste plus qu'à chercher à harmoniser cette position avec celle des autres partis de l'opposition parlementaire. Selon le président du groupe Espoir, ‘une réunion inter-groupe, élargie à certains députés non inscrits est prévue avant la date du 30 juin’. Mais, cela a plutôt l'air d'une simple question de formalité.
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