Ils ont été les « enfants gâtés » de Idrissa Seck du temps de sa splendeur. Mais aujourd’hui, ces magistrats, journalistes ou marabouts ne dorment plus que d’un seul œil. Et pour cause, l’ancien Premier ministre a commencé à faire des déballages sur l’identité des bénéficiaires de ses « largesses ». Des noms ont été donnés à qui de droit. Et le juge d’instruction pourrait même les entendre prochainement.
Jusqu’où ira-t-on avec les révélations de Idrissa Seck ? Depuis son arrestation et son inculpation pour « atteinte à la sûreté de l’Etat et à la défense nationale », il ne passe pas une semaine sans qu’une « bombe » n’éclate sur la gestion des deniers publics. Mais aujourd’hui, après l’incarcération de l’ancien ministre de l’Habitat, les soupçons sur son homologue de l’Economie et des Finances et l’audition de plusieurs chefs d’entreprises, d’autres catégories de citoyens doivent se faire du souci. Ce sont des magistrats, des marabouts, des hommes de médiats, des hommes politiques… à qui le maire de Thiès auraient accordé des faveurs substantielles. Idrissa Seck aurait soigneusement mentionné leurs noms dans un registre qu’il garde jalousement. Mais selon nos sources, les affirmations de l’ancien Premier ministre vont poser un double problème au juge d’instruction. D’abord parce que Idrissa Seck affirme les avoir servis à partir des fonds politiques, sur instruction du président de la République. « Ensuite les bénéficiaires de la manne de la caisse noire n’ont pas besoin de donner leur numéro d’identification nationale. Il leur suffit juste d’émarger pour encaisser », ajoutent-elles.
Il y a aussi le « profil » des incriminés. D’une part, des magistrats et des marabouts craints et redoutés pour leur puissance ou leur popularité, et d’autre part, des journalistes maîtres chanteurs prompts à livrer à la vindicte populaire leurs « ennemis ». Ce qui fait dire à un de nos interlocuteurs que, sur ce point, l’enquête risque de ne pas progresser davantage. Mais toujours est-il que la machine judiciaire ne peut plus faire marche arrière, au risque de perdre la face devant les nombreux Sénégalais qui réclament la lumière dans l’affaire des chantiers de Thiès. Une lumière qui, lorsqu’elle jaillira, permettra d’identifier les marabouts, journalistes, magistrats et autres citoyens qui ont illégalement bénéficié des « faveurs » de Idrissa Seck.
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