La Coalition Bennoo Siggil Sénégal a marché samedi pour dire non aux délestages, à la cherté de la vie, etc. Ils devaient faire face à deux grands défis : mobiliser plusieurs militants, braver la forte chaleur qui s’abat sur Dakar en ce mois béni de Ramadan. Les leaders de Bennoo ont sûrement mesuré l’ampleur de la tâche. Pour preuve, Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse ont débarqué à la place de l’Obélisque, point de départ de la marche contre les délestages, avec des tenues d’été, les casquettes bien vissées. Abdoulaye Bathily, Me Ndèye Fatou Touré et d’autres membres influents de Bennoo sont sur la ligne de départ. Des membres des organisations de la société civile sont présents. A la sono pour donner le signal à 11heures 20, les jeunes. On remarque parmi ceux-ci le leader des jeunes socialistes, Barthelémy Dias. Très en verve, il harangue la foule qui a pris d’assaut le point de départ.
Les participants sont invités à quitter l’ombre des arbres pour prendre possession de la route. Devant eux, un important dispositif sécuritaire composé essentiellement des éléments du Gmi. « Non à un ramadan dans le noir », « la lumière sur les milliards injectés à la Senelec », « non à la torture », lit-on sur les banderoles et autres supports de communication utilisés par les marcheurs.
Comme si les pancartes ne suffisaient pas, des slogans hostiles au pouvoir sont repris par les marcheurs. Leur attitude est jugée légitime par Serigne Mbaye Thiam du Ps. « Les Sénégalais ont mille raisons pour marcher. Depuis 2007, le président Wade a promis la fin des délestages », déclare le responsable socialiste. Manifestement galvanisé par l’affluence, M. Thiam fait une comparaison. « Cette marche me semble plus populaire que celle que nous avions organisée le 03 avril lors de l’inauguration du Monument », dit-il.
M. Thiam est conforté dans ses propos par Massène Niang du Mouvement pour le socialisme et l’unité (Msu). « La forte mobilisation d’aujourd’hui prouve qu’il n’y a pas de manipulations. Les Sénégalais sont mûrs. Ils vivent dans d’énormes difficultés et ils savent que c’est le pouvoir qui les a mis dans ce bourbier », affirme M. Niang.
Les femmes ne sont pas reste. Une calebasse remplie de denrées alimentaires sur la tête, une manifestante lance : « oui à la baisse des prix des produits de consommation courante ». Tout près, la responsable des femmes socialistes de Dakar, Aïda Sow Diawara. En sueur, la baronne du Ps martèle : « Les coupures d’électricité doivent cesser ». De la place de l’Obélisque à la Poste de la Médina, les leaders de Bennoo n’ont pas abdiqué. Même si la fatigue se lit sur eux, ils ont franchi la ligne d’arrivée comme les nombreux jeunes qui ont participé à la manifestation. « Nous sommes déterminés à atteindre nos objectifs. Nous poursuivrons la mobilisation. Le pouvoir sait que s’il y a des élections transparentes, il sera battu », déclare Ousmane Tanor Dieng entouré de militants.
Une déclaration a mis un terme à la marche. Elle a été lue par le leader de Niaxx Jarinu, Cheikh Sarr. La note fait une description très négative de la situation du pays, dénonçant les coupures de courant, les scandales financiers, les mesures prises contre les inondations ». Bennoo n’entend manifestement pas rester statique face aux difficultés énumérées dans la déclaration. « Nous lançons après cette marche un vaste mouvement de résistance pour le salut national », a dit Cheikh Sarr. Ce mouvement a pour but de s’opposer aux manquements du régime, selon M. Sarr qui demande aux Sénégalais de se joindre à « la lutte ».
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