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Politique

Me Abdoulaye Babou, ministre du travail, de la fonction publique et des organisations syndicales « Il n’y a pas de guerre entre Macky Sall et Karim Wade, ce sont des spéculations ! »

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Me Abdoulaye Babou, ministre du travail, de la fonction publique et des organisations syndicales « Il n’y a pas de guerre entre Macky Sall et Karim Wade, ce sont des spéculations ! »
Il a été victime des guerres de tendances au sein du Pds, en se faisant huer lors du meeting de la coalition Sopi 2007 à Mbacké. Et pourtant, il refuse l’existence d’une guerre de succession entre le Premier ministre et le fils du président de la République. Car pour lui, il faut être deux pour faire la guerre, alors que ces deux ne parlent même pas de succession.

M le ministre que pensez-vous de la guerre de succession déclenchée entre Karim Wade et Macky Sall ?

Je ne m’inscris pas dans cette logique, parce que pour faire la guerre il faut être deux au moins. Et je ne vois pas Karim Wade se prononcer sur la question. J’ai entendu Macky Sall se prononcer sur ça et dire lui-même que c’est malsain. Donc, il n’y a pas de guerre. Je ne vois pas l’utilité. Les gens peuvent spéculer. Mais les deux n’en parlent pas. En tout cas Macky Sall est un homme loyal. Si les réalisations de Me Wade ont vu le jour, on le doit au Premier ministre Macky Sall. On peut comparer ce que Macky vient de faire et ce qui s’est passé durant l’avènement de Idrissa Seck. Macky Sall a concrètement réalisé la vision de Me Wade et ne s’est jamais exprimé sur la question. Donc il n’y a pas de débat à ce niveau.

Qu’est ce qui s’est passé au meeting de Mbacké alors ?

Ce qui s’est passé peut être qualifié d’actes d’indiscipline. C’est le secrétaire national adjoint et tête de liste de la coalition Sopi 2007 qui l’a constaté. M Iba Guèye, maire de Mbacké a instrumentalisé des jeunes, dans l’objectif avéré de huer des responsables politiques investis comme lui. Nous sommes trois députés investis à Mbacké et deux députés investis du côté de Touba. Lorsqu’un député de Mbacké prend la parole ce sont des hués. C’est Moussa Sakho qui a été le premier à en faire les frais. Ensuite lorsque j’ai pris la parole vous avez vu ce qui s’est passé. Par contre lorsque des députés de Touba ont pris la parole, rien ne s’est passé. Cela veut dire que cet homme (Iba Guèye) a choisi de saboter le meeting d’ouverture de la coalition Sopi 2007. Et je lui avais dit 24 heures auparavant, quand j’ai su qu’il a fait venir des jeunes du Coud avec comme seule mission de vociférer contre Moussa Sakho et contre ma personne. Je lui avais dit que si vous le faites, vous engagez votre propre responsabilité. En huant ses collègues députés, il n’a pas touché nos personnes, il s’est attaqué directement au président de la République qui a choisi ses hommes, il s’est attaqué au Premier ministre Macky Sall, tête de liste. En d’autres termes, il a donné un coup de poignard à toute la coalition Sopi. Et comme le frère Macky Sall l’a dit, le parti en tirera les conséquences. Tout le monde sait que ce meeting est malheureusement différent du meeting de la présidentielle.

Vous le dites à cause de la mobilisation ?

Le meeting a été un meeting correct. Différente de la présidentielle qui est l’affaire d’un seul homme. Les législatives sont plus l’affaire de plusieurs individus, de parti. Au plan de la mobilisation, c’était correct. Des personnalités importantes ont pris part à ce meeting et n’ont pas manqué de s’exprimer. Cheikh Béthio Thioune a pris la parole pour dire que quelqu’un qui chahute un candidat du chef de l’Etat, de Serigne Saliou Mbacké, n’est pas sur le droit chemin. Le Pr Iba Der Thiam s’est ému de ces hués. En définitive, celui qui a perdu dans ces huées c’est plutôt Iba Guèye et personne d’autre.

Les guerres de tendances ne risquent-elles pas d’avoir des conséquences néfastes sur votre campagne ?

Lorsque j’ai rejoint les rangs du Pds, le premier geste que j’ai eu à faire, c’est d’appeler tous les responsables politiques du département de Mbacké individuellement. Je n’ai pas manqué de me rendre personnellement chez eux. Enfin, j’ai donné des signaux forts à travers tous les médias en disant que notre intérêt, c’est l’unité, le rassemblement autour d’un seul et même idéal. Mais malheureusement, je crois qu’il y a des gens, qui sont en retard par rapport à l’évolution et se plaisent dans la division. En définitive, c’est le parti qui y perd. Quand je suis venu au Pds, j’ai vu des milliers de militants frustrés, parce qu’ils ne voyaient pas leurs dirigeants, ou ne se retrouvaient pas dans ces guerres fratricides. Je suis parvenu à faire regagner au parti quatre communautés rurales : Missirah, Touba Fall, Ngalangabou, Ngaye est en route. Je suis parvenu à faire venir des centaines de militants de Rewmi, qui ne voulaient plus entendre parler des responsables locaux, aujourd’hui, je suis content que le frère Lamine Top rejoigne les rangs du parti. Mais il faut que les responsables se retrouvent autour de l’essentiel : l’unité. Chez nous, il y a une constante, c’est le secrétaire général national, le frère Abdoulaye Wade. Tout doit converger vers lui. Aujourd’hui, c’est appliquer le programme qu’exécute Macky Sall. Tout autre débat n’a pas d’importance. Et je ne veux pas y entrer. Je suis en train de le subir, mais je ne donnerais pas des coups vers cette tendance.

Quelle est cette nouvelle approche entre vous et les centrales syndicales ?

J’ai eu une nouvelle vision de la gestion d’un ministère. A l’interne, on travaille dans un esprit constructif autour d’idées novatrices. Ce qui fait que j’ai maintenu tout le personnel, et je n’ai pas eu besoin d’aller en chercher ailleurs. J’ai vu qu’il fallait travailler par objectifs. Car, au tout début, des lettres me parvenaient, que je devais annoter et affecter à tel ou tel fonctionnaire, et après, on n’en parle plus. Désormais, je travaille par objectifs. J’ouvre des dossiers comme si j’étais avocat. Ça me permet d’avoir un tableau de bord et de me fixer un timing, et de suivre de très près l’évolution. Il y a une rupture des rapports que le ministère avait avec les centrales syndicales. C’est pourquoi, à la veille du 1ier mai, j’ai effectué des visites à toutes les centrales syndicales. Ce qui ne s’est jamais fait à ce jour, et qu’ils ont beaucoup apprécié. Parce que pour dialoguer, il faut être deux. Les dirigeants sont des Sénégalais comme vous et moi. Si Me Wade a pu allouer des subventions aux footballeurs, à la presse, pourquoi pas aux acteurs sociaux que sont les syndicats. Il suffit d’avoir l’audace et de présenter le projet au président de la République. Vu sous cet angle, lorsque à la veille du 1ier mai, une demande en ce sens a été présentée au chef de l’Etat, il a acquiescé. Et la veille du 1ier mai chaque centrale syndicale a reçu ce qu’elle devait recevoir en fonction de sa représentativité. Ce qui a été apprécié parce que c’était une démarche nouvelle.

Et pour ce qui est des besoins des travailleurs ?

Il fallait aussi aller au-devant des besoins. Lorsque le problème relatif à la subvention de six cents millions a été évoqué devant Me Wade, le lendemain, Me Wade m’a instruit de dire à l’ensemble des syndicats qu’une loi de finance rectificative sera présentée à l’Assemblée nationale pour permettre aux centrales syndicales de bénéficier d’une subvention exceptionnelle de six cents millions à partir du 1ier juillet. Pour éviter des problèmes ça et là, le président de la République m’a demandé de préciser que cet argent sera remis à l’ensemble des centrales syndicales. Qui en feront l’usage qu’elles voudront. Ce qui ne les empêchera pas de continuer à revendiquer parce que l’essence même d’un syndicat, c’est de revendiquer. Donc ce problème réglé, il fallait innover aussi sur le suivi et la gestion des cahiers de doléances. J’ai vu et constaté que les cahiers de doléances présentés annuellement le 1ier mai, ne sont étudiés qu’à quelques mois de l’année suivante. Ce n’est pas une bonne méthode. J’ai installé au ministère un comité de suivi des cahiers de doléance. Les cahiers de doléances posent des problèmes transversaux qui intéressent divers ministères. Nous allons procéder au dispatching des points et les gérer maintenant avec les centrales syndicales. Mieux, c’est le président de la République qui s’est porté volontaire pour coordonner toutes ces actions. Enfin les dirigeants de centrales syndicales se sont plaints de ne pas voir le président de la République. Aujourd’hui, ce problème est résolu. Tous les six mois, Me Wade va recevoir les centrales syndicales. Pour dialoguer. Ça s’inscrit dans le principe dégagé par le chef de l’Etat, lorsque lors du 1ier mai, il a parlé d’un pacte économique et social. Ce qui veut dire faire du dialogue social un dialogue permanent, où la demande sociale sera satisfaite, les conditions des travailleurs seront meilleures. L’entreprise pourra se développer. Ceci vient d’être institutionnalisé.

Pourquoi voulez-vous organiser des élections de représentativité chez les syndicalistes ?

Tout le monde sait que nous sommes actuellement dans un contexte où on ne sait pas quel syndicat est plus représentatif que l’autre. C’est pourquoi j’ai convoqué une réunion avec les 18 centrales syndicales déclarées. Et nous sommes d’accord pour aller vers des élections de représentativité. Parce que c’est comme en politique. On ne peut pas connaître le poids d’un parti politique qui ne va pas aux élections. C’est la même chose pour les syndicats surtout que nous étions dans une situation de non-droit. Celles qui sont les plus représentatives le sont sur la base d’une enquête faite en 1998. C’était pour une période de trois ans. La législation a changé, maintenant on parle d’élection. Mais aussi entre temps, il y a certaines centrales syndicales qui ont connu des scissions et d’autres qui sont nées. Et il faut faire la part des choses, parce que la représentativité est importante dans la mesure où quand vous êtes représentative vous êtes l’interlocuteur de l’Etat, vous siégez à l’Ipres, et vous participez à des conférences internationales. Donc il y a beaucoup d’enjeux. On est tous d’accord, on va poursuivre les discussions pour parvenir à des élections au plus tard en novembre 2007. Mercredi prochain, la commission électorale nationale va procéder au toilettage du fichier électoral et il y aura un chronogramme pour arriver à ces élections et tout le monde est d’accord et se félicite de cette décrispation, parce que tout le monde à intérêt à cette décrispation. Nous avons aussi décidé de prendre en charge de manière spécifique la question des couches vulnérables. J’ai reçu les deux associations de handicapés, j’ai reçu d’autres handicapés venus spontanément me voir. Le mercredi 16 mai, nous allons organiser une journée d’études avec tous les handicapés qui voudront bien venir pour discuter avec nous des modalités mais aussi des problèmes spécifiques aux handicapés.

Comment expliquer les sempiternelles grèves ?

Il faut faire la part des choses. En matière d’éducation, 40% du budget sont alloués à ce secteur. Sur les deux augmentations de salaires, sur 27, 2 milliards, le gouvernement a donné 16 milliards aux enseignants. Ils ont aujourd’hui six mille parcelles à leur disposition pour une valeur de 15 milliards. Les prêts Dmc et logement ont été augmentés, les recrutements ont été faits. Donc la condition de l’enseignant sénégalais s’est améliorée. Ce que Me Wade a fait en peu de temps, le pouvoir socialiste ne l’a pas fait en quarante ans. C’est valable pour les instituteurs, les professeurs et le supérieur. Mais, il y a une main invisible, des politiques qui ont perdu sur le champ politique et qui veulent utiliser le front social comme un fonds de commerce. C’est un acte qui n’est pas patriotique. Et c’est un combat qui est fait d’une manière souterraine et ce n’est pas loyal. Le Président a dit que ce qu’il a fait en matière d’éducation. Il ne va pas en rougir, et il est prêt à aller vers des assises de l’éducation nationale. Le problème n’est plus d’ordre revendicatif, car on a satisfait tous les 60 points de la platforme revendicative. Mais ce que veut l’Ois, c’est-à-dire un même traitement que les professeurs, n’est pas possible. Car ils n’ont pas le même travail, encore moins le même statut. Donc, il faut savoir raison gardée et sauver l’école, car nous sommes au même niveau de responsabilité. Nous sommes dans une même armée, l’Etat gère l’intérêt général, mais les syndicats aussi gèrent des intérêts nationaux, donc nous pouvons nous retrouver pour sauver l’école. Car c’est dans l’intérêt de tout le monde. Et ce d’autant que le chef de l’Etat est ouvert et est prêt à recevoir tout le monde et en discuter.




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