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Politique

Me Doudou Ndoye, membre du comité directeur du Pds : «Wade n’est pas encore le candidat investi par le parti»

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Me Doudou Ndoye, membre du comité directeur du Pds : «Wade n’est pas encore le candidat investi par le parti»
Ex-père fondateur de l’Union pour la République (Upr), Me Doudou Ndoye est, depuis bientôt deux ans, retourné au Parti démocratique sénégalais. Pour cet ancien ministre de la Justice, le sort du président nigérien déchu, Mamadou Tanja, guette tous les chefs d’Etat qui confondent pouvoir et bien privé et qui font de la modification de la Constitution, leur jeu favori. Dans cette interview qu’il nous a accordée, l’ex-candidat malheureux à la présidence de la République revient, également, sur les raisons de son retour au Pds tout en donnant une recette, au président Wade, pour éviter une déconvenue en 2012.

Wal Fadjri : Quelle réflexion vous inspire le coup d’Etat militaire survenu au Niger ?

Me Doudou NDOYE : Je disais à un ami avocat, ‘en Afrique, il n’y a que des chefs de village’. La démocratie formelle en tant que mode gouvernance nous est venue de l’extérieur. La théorie qui consacre le partage du pouvoir est importée. Je ne ferai pas un jugement sur l’Africain comme l’avait fait l’autre (allusion au discours de Dakar de Nicolas Sarkozy, Ndlr). On n’arrive pas encore à se dire que le bien public, c’est le bien public. La notion de bien public manque à notre culture. Je dirai même que nous, Africains, sommes, aujourd’hui, plus individualistes que les Européens. L’Européen est, certes, individualiste dans sa maison mais, il respecte le bien public. La culture du bien public nous manque et cela se traduit jusque dans la politique. Une fois au pouvoir, tout ce que vous avez, vous croyez que c’est pour vous, vos enfants, votre famille. Ce n’est pas seulement qu’au Niger, hein ! Nous, on a beaucoup de chance mais les mêmes tendances se sont révélées ici. Pas seulement actuellement, mais aussi dans le passé. Pour en revenir au Niger, je ne veux pas dire oui au coup d’Etat mais je dis qu’il (le président déchu, Mamadou Tanja, Ndlr) le mérite. Après tout, le militaire est, aussi, un citoyen. Quand il voit son peuple malmené, n’a-t-il pas le droit d’intervenir ? Chacun peut en avoir sa propre interprétation. Mais ce qu’il faut retenir dans le cas du Niger, c’est que Tanja qui a été bien élu n’a pas voulu, par la suite, respecter la volonté de son peuple.

Wal Fadjri : Voulez-vous dire que c’est un signal pour tout chef d’Etat qui serait tenté, par tous les moyens, de confisquer le pouvoir ?

Me Doudou NDOYE : C’est un signal pour tout le monde. Je dis bien tout le monde. Qu’on sache qu’un pouvoir n’est pas un bien privé et qu’on ne modifie pas la Constitution n’importe quand pour n’importe quoi. Une Constitution, c’est comme du ciment, une fois qu’on l’adopte pour un peuple, elle devient sacrée. C’est ça la nation. On ne change pas une nation tous les jours pour ses intérêts personnels, quelle que soit la vision qu’on a.

Depuis 1984, j’ai dans mon bureau la photo d’un personnage. C’est la seule d’ailleurs, hormis celle de ma défunte mère. C’est celle du président Victor Kirschlager. Il était le président de l’Autriche. Victor était dirigeant d’un parti, il avait été élu président de la République puis réélu. Ses adversaires des autres partis se sont, un jour, présentés à lui pour dire : ‘Nous voulons modifier la Constitution pour que vous fassiez un troisième mandat’. Il a dit : ‘Ah non, on ne modifie pas une Constitution pour un homme. Je m’en vais, l’Autriche est plus importante pour moi.’ Je voudrais que nos chefs d’Etat méditent sur l’exemple de cet homme qui m’a reçu dans son palais. Depuis que je l’ai connu, il me sert de guide.

Wal Fadjri : Venons-en à vous maintenant. Chose bizarre, vous démissionnez du parti que vous avez créé pour réintégrer le Pds. Pourquoi avez-vous tourné casaque ?

Me Doudou NDOYE : Feu Léopold Sédar Senghor avait tourné casaque, Abdoulaye Wade avait tourné casaque. D’accord, j’accepte que j’ai tourné casaque. Senghor n’a jamais eu à renoncer à ses idées. De 1945 à 1981 lorsqu’il quittait le pouvoir, il n’avait pas varié dans ses convictions. Pour ce qui me concerne, j’ai, effectivement, été membre fondateur du Parti démocratique sénégalais, j’y ai donc une légitimité propre. On peut quitter son compagnon de parti pour des raisons qui sont internes au parti. Le président Wade sait comment j’avais quitté le Pds, il s’en est, lui-même, expliqué devant des témoins. Ensuite, j’ai créé l’Union pour la République (Upr). Donc, je n’ai pas tourné casaque. C’est le parti que j’ai créé, dans lequel j’ai mis mon énergie, mon temps et mon argent que j’ai quitté, je l’ai laissé avec d’autres personnes. Je suis revenu au Pds pour soutenir la politique du président Wade, tant que je pourrai, d’une part, appuyer ce que je trouve bon et, d’autre part, lui dire non lorsque je vois des choses qui ne sont pas ce qu’elles devraient être. Dieu me donne cette possibilité, je suis allé l’exercer.

Wal Fadjri : Vous étiez censé l’aider dans la manière de conduire le pays. Avez-vous le sentiment de lui avoir été utile. Autrement dit, qu’en est-il de votre compagnonnage ?

Me Doudou NDOYE : (Visiblement irrité). Je ne suis pas un compagnon. Je suis un fondateur du Pds qui revient dans son parti. Nous partageons le même idéal, nous travaillons pour le Sénégal. Je refuse le mot ‘compagnonnage’ parce qu’il est artificiel, fragile, c’est rien du tout ! Cela dit, mon premier bilan auprès de Wade est plus que positif. Figurez-vous, c’est moi qui lui ai dit : ‘Allons au congrès pour transformer le Pds en Pds/L.’ J’ai soutenu cette idée à l’occasion d’une interview avec un journal en ligne. J’y ai dit, à l’adresse du président Wade : ‘Si vous voulez créer votre nouveau parti, allez-y, mais le Pds ne vous appartient pas !’. J’étais le seul à le soutenir. Il est raisonnable, le président Wade ! Le problème est qu’on ne lui dit pas ce qu’on doit lui dire, c’est tout. Il a écouté, il a compris que ce que j’ai dit, c’est la raison qui a parlé. Il a accepté cette raison, il voudrait maintenant que le Parti démocratique sénégalais, qui s’est toujours dit libéral, ajoute le qualificatif ‘libéral’ à son nom, ce n’est que cela. Maintenant, pour ajouter ce mot, c’est un congrès qui doit le faire mais pas lui ! En tant que Secrétaire général du parti, il a le droit de dire : ‘Voilà ce que je souhaite’, mais c’est le congrès auquel nous irons, qui prendra la décision. Donc, considérez que jusqu’au moment où je nous parle, notre parti s’appelle le Pds et non Pds/L. Sous ce rapport, le président m’a écouté et ce n’était pas ce qu’il faisait. Il y a deux ans, il donnait des cartes en vue de la création annoncée de son nouveau parti mais après mon intervention, il a changé de démarche. Ce n’est pas que j’ai raison, c’est la raison. Je ne suis pas porteur de raison mais quand quelqu’un dit quelque chose de raisonnable et que Abdoulaye Wade l’entend, il le fait. Je peux témoigner de cela, mais encore faudrait-il qu’on le lui dise.

Wal Fadjri : N’est-ce pas vouloir arrêter la mer avec ses bras que de prétendre changer la démarche de Me Wade qui se caractérise par ses décisions unilatérales ?

Me Doudou NDOYE : C’est justement cela, l’utilité d’avoir des gens comme moi à ses côtés. Vous pensez que l’humanité peut être accomplie sans l’intervention de l’être humain ? Au départ, l’être humain est seul en toute chose, après, il y en a deux, trois, etc. Si parce qu’on est seul, on dit qu’on ne peut rien faire, personne n’aura jamais rien fait de l’existence. Donc, la question d’être seul ne se pose pas pour l’être humain. Maintenant, pour être plus concret, vous dites que tout le monde dit, il n’y a que Abdoulaye Wade. Moi, je suis venu dire : ‘Il n’y a pas que Abdoulaye Wade !’. Tout le monde dit : ‘Tout ce que Wade veut, on le fait’. Moi, je dis ‘non !’. S’il veut, il peut faire ce qu’il veut mais nous, nous ne ferons pas ce qu’il veut. Il m’a suivi. Absolument ! Il est revenu en arrière, il a suivi ce que j’ai tracé. Et vous dites que je ne suis pas utile ? Maintenant, s’il y en a deux ou trois qui l’accompagnent de cette manière, de façon honnête et loyale, il suivra le bon chemin. Et croyez-moi, cela est en train d’arriver petit à petit. Je ne suis pas Dieu, je ne dis pas que tout cela sera fait. Mais, pour le moment, ce qui est mon devoir, je suis en train de le faire. Je réaffirme, une fois encore, que je suis capable de m’opposer à lui n’importe quand parce que je suis un homme libre, je n’appartiens à personne. J’ai choisi de soutenir et de défendre mon pays et, en un moment donné qui est ce moment-ci, je pense que mon devoir est d’être dans le Pds, d’être aux côtés du président Wade pour apporter une politique au soutien de sa politique.

Wal Fadjri : Vous avez pourtant accepté le fait accompli en acceptant sa candidature en 2012 qu’il a annoncée depuis l’étranger sans s’en référer ni à ses frères de parti, ni à ses alliés politiques…

Me Doudou NDOYE : Il faut faire attention aux mots ! N’importe quelle personne au monde peut annoncer sa candidature n’importe quand et n’importe où. Wade a le droit d’annoncer sa candidature. Maintenant, qu’on dise que ce n’est pas opportun, politiquement que c’est trop tôt, chacun peut avoir son opinion. Mais, il n’est pas encore le candidat investi par le parti. C’est un jeu de mots important. Etre candidat ne veut pas dire être investi. Je peux, demain, faire une conférence de presse pour dire que je suis candidat du Pds, je peux l’annoncer. Une autre personne peut le faire. Mais, seul le congrès est souverain pour se choisir un candidat.

Wal Fadjri : Aujourd’hui, tout le monde agit comme si Abdoulaye Wade était déjà investi et on voit mal un congrès prendre le contre-pied de sa décision. Etes-vous d’accord ?

Me Doudou NDOYE : Je suppose qu’il sera investi par le congrès parce que s’il est candidat et qu’un autre ne présente pas sa candidature, rien ne s’oppose à ce que Abdoulaye Wade soit le candidat du Pds. Mais, il ne faut pas confondre candidature et investiture.

Par rapport aux alliés, aucun d’entre eux n’est venu dire qu’il n’est pas d’accord. Il ne faut pas, quand même, être plus royaliste que le roi.

Wal Fadjri : Le danger ne réside-t-il pas, justement, dans le fait qu’il y ait des grincements de dents plutôt que des critiques par rapport à la manière de faire de Me Wade ?

Me Doudou NDOYE : Si quelqu’un est contre Abdoulaye Wade, politiquement, il est opportun qu’il utilise tout ce qu’il peut. Vous croyez que moi, je vais laisser mes adversaires faire ce qu’ils veulent. Quant aux militants et alliés, chacun est libre de faire des critiques, de dire ce qu’il pense être bien pour le parti ou pour la mouvance présidentielle. Personnellement, c’est comme cela que je vois les choses, c’est comme cela que j’agis. Mais qui ne dit rien, consent !

Wal Fadjri : Actuellement, l’on procède à la vente des cartes dans votre parti. Quel rôle comptez-vous jouer dans le nouveau schéma de votre formation ?

Me Doudou NDOYE : Je ne compte pas jouer un rôle, je suis en train de jouer un rôle. Je vous ai expliqué que nous sommes en train de préparer un futur congrès. Un congrès est tenu par des militants et militantes qui sont responsables d’un parti politique. Mais, pour cela, il faut quand même vendre les cartes du parti. Il faut avoir la carte du parti pour pouvoir désigner quelqu’un pour qu’il aille voter au congrès. On a créé de nouvelles cartes qu’on est en train de vendre à celui qui veut rester au Pds ou devenir militant de ce parti. C’est ainsi que beaucoup de responsables se sont vu confier un département pour la supervision des opérations. Moi, on m’a confié le département de Rufisque. Je le fais avec honneur, loyauté et engagement. C’est un travail matériel et politique, à la fois. Il faut aller dans le département, rencontrer les responsables à l’occasion de diverses réunions, organiser la manière d’inviter le peuple à adhérer à notre parti, pour ce qui est des non militants, et à y rester, concernant nos militants. Une fois cela terminé, on installera des bureaux et au terme de ce travail, on ira au congrès pour créer les grands bureaux. (…)

Wal Fadjri : Partagez-vous l’avis de nombre de vos frères selon lequel la grande percée de l’opposition en mars 2009 relève, plutôt, de vote-sanction de vos propres militants ?

Me Doudou NDOYE : Pas du tout, absolument pas ! Je ne suis pas de cet avis. Le peuple sénégalais était mécontent et le mécontentement est urbain parce que c’est dans les villes que tout est concentré. C’est là où l’opinion est concentrée, où l’électricité fait le plus de ravages. Pendant cette période où l’électricité a fait beaucoup de ravages, où le chômage fait des ravages, les villes bouillonnent. Il est normal que les villes soient contre le pouvoir en place. C’est ça la raison essentielle. Maintenant, cette raison essentielle a été aggravée par le fait que le Pds n’avait pas fait fonctionner ses structures politiques. Quand il n’y a pas de structures politiques qui fonctionnent, ce sont les partis politiques qui prennent les relais du gouvernement en cas de crise parce qu’un ministre ne peut pas être devant chaque porte de Sénégalais pour s’expliquer. Par conséquent, ce sont les partis politiques qui servent de relais pour comprendre ce peuple qui est mécontent et prendre en charge ses préoccupations en parlant au gouvernement du parti. Les ministres issus du parti au pouvoir doivent parler avec les fonctionnaires qui exécutent la politique. Ils doivent, également, parler avec les membres de partis politiques qui les ont mis là pour permettre à ces derniers d’expliquer la politique du président. Il faut, en outre, donner des moyens à ceux-là qui encadrent le peuple et règlent son mécontentement. Cela a manqué dans le Pds. C’est un déficit dans l’organisation du parti et dans les relations entre le gouvernement et le parti (Pds, Ndlr). C’est cela qui est la cause de l’échec politique dans les villes. Je ne partage pas, donc, le point de vue ceux qui parlent de vote-sanctions de militants libéraux. Pour renverser la tendance, il faut qu’on mette en place un parti politique qui fonctionne comme tel, mettre des responsables qui fonctionnent comme de vrais hommes politiques et hommes d’Etat pour que ceux-là puissent encadrer le peuple d’un discours d’action, de rapprochement devant permettre à la Senelec et d’autres sociétés d’avoir une politique populaire qui sert les intérêts du peuple. C’est ce que je demande et c’est pour cela que je m’engage dans la création du Pds/L.

Wal Fadjri : Vous espérez y arriver en si peu de temps ?

Me Doudou NDOYE : Quand on vit, on espère. Laissez-moi, quand même, mes illusions et mes espérances.

Wal Fadjri : Comment appréhendez-vous 2012 ?

Me Doudou NDOYE : Laissez-moi le soin de demander à Dieu de me laisser en vie, c’est tout ce que je demande.

Wal Fadjri : Vous avez peur de faire un pronostic. Vous avez de l’espoir pour votre candidat ?

Me Doudou NDOYE : Nous avons un congrès à mettre en place. Pour le moment, j’espère que ce congrès se tiendra, j’espère qu’on aura un parti politique qui va fonctionner de façon moderne avec des hommes convaincus et engagés politiquement.

Wal Fadjri : Autrement ?

Me Doudou NDOYE : Mais si cela est fait, le reste va de soi. Autrement, tout est envisageable (il se répète). (…)

Wal Fadjri : D’aucuns soutiennent que Me Wade est un candidat par défaut, êtes-vous d’accord ?

Me Doudou NDOYE : Je ne comprends pas, que voulez-vous dire par là ? Wal Fadjri : C’est le candidat qui s’impose, le Pds ne peut en trouver de meilleur dans ses rangs ?

Me Doudou NDOYE : (Rires). C’est lui le Secrétaire général du parti, quand même. Vous trouvez normal que le Secrétaire général du parti annonce sa candidature et que d’autres disent que ‘je suis candidat’ ? Je trouve cela incongru.

Wal Fadjri : Pourtant, au Ps, des voix autorisées annoncent des partielles dans leur parti…

Me Doudou NDOYE : (Il coupe) Mais, c’est parce qu’ils ne font pas confiance à Tanor (rires aux éclats).

Wal Fadjri : Eux, au moins, osent exprimer leur manque de confiance à leur Secrétaire général, ce qui ne semble pas être le cas chez vous. Vu l’âge de Me Wade, il aurait dû y avoir plus jeune que lui pour prétendre assurer la relève, non ?

Me Doudou NDOYE : Mais non…Ce n’est pas question d’oser ou de ne pas oser. Rien ne nous a été imposé, encore une fois. Il est le président de la République et Secrétaire général du parti, il n’a pas besoin se s’imposer, il est. Maintenant, si quelqu’un annonce sa candidature, c’est son droit mais c’est le congrès qui déterminera le candidat du parti. Alors, pourquoi voulez-vous nous juger parce que, tout simplement, nous ne voulons pas être candidat contre Wade ?



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