Hier, au ‘tribunal’ de l’Assemblée nationale, il n’y a pas eu de téméraire pour jouer au Jean Valjean et dire à la face du monde qu’il est l’auteur du faux Cv ou qu’elle est la femme à la moralité douteuse. Pourtant, l’imam Mbaye Niang a voulu crever l’abcès des rumeurs, mais le sujet n’était pas du goût du chef du gouvernement qui a refusé catégoriquement de livrer ‘les coupables’.
L’ambiance de la déclaration de politique générale du Premier ministre Hadjibou Soumaré a connu ses moments de crispation, voire d’échanges heurtés entre la majorité et l’opposition parlementaire. Le député et non moins imam Mbaye Niang, secrétaire général du Mrds, a voulu crever l’abcès des rumeurs accusant certains ministres de faux Cv et de moralité douteuse. ‘La presse en parle, je voudrais en être édifié’, dira-t-il. Le sujet n’est pas du goût du chef du gouvernement. Il déplore, dans ses réponses, le manque de considération pour ‘ces enfants du pays’ (Ndlr : les membres du gouvernement) et fait remarquer qu’entre l’exécutif et le législatif, les rapports doivent être de respect réciproque. Il s’emmure alors dans un refus catégorique de livrer ‘les coupables’, comme le lui demande l’imam Mbaye Niang. Parce que ce dernier, revenu à la charge, dit ne pas accepter que le vice soit au sommet de l’Etat.
Le sujet est grave. La majorité vole au secours du Premier ministre. ‘Chez ces femmes, il y a la qualité’, rectifie le député Aïda Mbodj. Son collègue et non moins président de groupe parlementaire, Doudou Wade, emprunte une tonalité plus musclée. Il s’étonne que l’imam Mbaye Niang, attendu sur le terrain de la régulation sociale, joue au pyromane. ‘Comment peut-on regarder ces femmes-là et parler de moralité douteuse’, s’écrie le président Wade. Le climat s’alourdit et les regards se braquent sur le banc du gouvernement indiqué par Doudou Wade. ‘Les coupables’ souffrent, sans doute, le martyre. Parce que le sujet, jusque-là agité par la presse, est en ‘procès’ … à l’Assemblée nationale, tribune inespérée. L’imam Mbaye Niang, auteur de la question, refuse de s’ériger en procureur. ‘Je n’accuse personne’, dira-t-il, la main sur le cœur. Son collègue Doudou Wade s’érige, lui, en avocat et lance : ‘Même si c’était vrai, on devrait l’étouffer.’
Pourtant, ailleurs, l’opinion se serait acharnée sur la question et aurait acculé les ‘incriminés’ à la démission, tel Jean Valjean, pris pour Champmathieu, s’est dénoncé au tribunal. ‘Ce Jean Valjean, c’est moi’, a-t-il lancé, devant un tribunal médusé. Hier, au ‘tribunal’ de l’Assemblée nationale, il n’y a pas eu de téméraire pour jouer au Jean Valjean. Et dire à la face du monde ‘l’auteur du faux Cv, c’est moi’, ou ‘la femme à la moralité douteuse, c’est moi’. Mais, quel ministre poussera la témérité à ce point ?
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