MOUSTAPHA NIASSE APRÈS SA SORTIE D’AUDIENCE : « Le chef de l’État cherche à ratisser large pour faire avancer le Sénégal »

Le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp, opposition), M. Moustapha Niasse, a été reçu en audience, hier, par le chef de l’État. Il a déclaré que ce dernier cherche à ratisser large pour faire avancer le pays.

C’est le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp, opposition), M. Moustapha Niasse, qui a inauguré, hier dans l’après-midi, la série de rencontres que le chef de l’État, le président Abdoulaye Wade, a initiée en conviant certains responsables de formations politiques de l’opposition au dialogue.

Après une heure et demie de discussions en tête–à-tête, Moustapha Niasse, face à la presse, a souligné qu’avec le président Wade, il a surtout été question d’un débat fécond et profond. Il a tourné autour de la situation du pays, notamment le monde agricole, le front social, la jeunesse, la nécessité de réfléchir pour essayer de résoudre les problèmes de ce pays. Les intérêts du Sénégal, selon Moustapha Niasse, doivent passer avant ceux des partis politiques.

Répondant à une question d’un journaliste qui s’est demandé si la série de discussions séparées initiée par le président Wade ne constituerait pas un danger pour la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa), le leader de l’Afp souligne qu’il ne voit nullement en quoi « discuter entre hommes responsables constituerait un danger pour l’unité de l’opposition ».

L’opposition que nous constituons, a-t-il déclaré, « ne considère pas que rencontrer le chef de l’État est un danger pour elle. Sinon les six ou sept qui ont été invités n’auraient pas donné leur accord de principe ».

Parlant de l’atmosphère qui a prévalu lors de cette rencontre, Moustapha Niasse déclare : « nous avons l’habitude de nous rencontrer. Et chaque fois que nous nous rencontrons, c’est dans une atmosphère détendue, que nous voulons constructive dans ses résultats, et courtoise dans son déroulement ».

Selon lui, « le Sénégal traverse, aujourd’hui, une situation que les Sénégalais souhaitent ne pas voir perdurer. C’est aussi, et j’en ai eu la confirmation aujourd’hui, le souci du chef d l’État. Il cherche à ratisser large, pour que la conjonction des idées, des efforts et des initiatives permette de faire avancer le Sénégal ».

Toutefois, le secrétaire général de l’Afp, faisant référence au passage d’autres leaders de partis politiques, souligne qu’après ces audiences, ces derniers devront, très certainement les uns et les autres, se concerter sur ce que le chef de l’État leur aura dit ou proposé. « C’est la raison pour laquelle je ne suis pas aujourd’hui en mesure d’anticiper sur les problèmes que nous avons évoqués, parce que cela va en quelque sorte mettre à nu ce que le chef de l’État se prépare à dire demain et après-demain à mes collègues chefs de parti ». Se contentant de résumer l’audience avec le président Wade, M. Niasse indique que « les Sénégalais attendent de ces rencontres quelque chose de très important. C’est la raison pour laquelle la rencontre a épousé les contours d’une conciliation, d’une concertation, d’un enrichissement mutuel dans la recherche de solutions adéquates aux priorités qui préoccupent actuellement les Sénégalais », a-t-il fait noter. C’est également pour cette raison-là, fondamentalement, qu’aucun leader parmi ceux à qui le chef de l’État a adressé ces lettres d’invitation, n’a eu à refuser de venir le voir, ajoute M. Niasse.

Mieux, il déclare qu’il est temps que « nous nous retroussions tous les manches. Je ne parle ni de cadre, ni d’organe, ni d’entrée dans un gouvernement, ni de gouvernement d’union nationale. C’est au terme des consultations qu’il fait avec les leaders de partis que, certainement, ces questions vont trouver réponse ».

« J’ai parlé en tant qu’homme d’État avec un homme d’État qui dirige notre pays. Je pense que le Sénégal et les Sénégalais méritent qu’on s’occupe de leurs problèmes en plus de ce que le chef de l’État a déjà fait ou qu’il est en train de faire », a ajouté Moustapha Niasse. À ceux qui persistent dans cette idée de gouvernement d’union nationale, de vice-présidence, Moustapha Niasse dira : « je vais vous dire de la manière la plus claire que le chef de l’État n’a pas évoqué un seul instant ni le problème de la vice-présidence avec moi, ni un problème de président de Sénat ».

Selon Niasse, le président Wade n’a même pas prononcé le mot Sénat encore moins le mot vice, encore moins le mot président. « Nous étions à des hauteurs qui étaient bien au-dessus de ces considérations-là », a-t-il dit, ajoutant que « nous avons discuté du pays, il n’y a pas eu de proposition, souligne-t-il, parce que nous n’étions pas en négociation. Nous allons nous retrouver dans quelques semaines quand je vais revenir des Nations Unies ».

Elections du 25 février

Interpellé sur la question de la tenue des élections, le 25 février prochain, le secrétaire général de l’Afp explique que « l’Alliance des forces de progrès ne transige pas sur cette question. J’ai dit au président de la République que l’Afp estime et pense que le calendrier électoral doit être respecté et que le 25 février 2007, les élections doivent se tenir, législatives comme présidentielle. Et que tout le processus électoral doit être géré de la manière la plus claire, la plus transparente ».

Profitant de la fête de la Korité qui marque la fin du mois de ramadan, le chef de l’État avait invité les leaders de l’opposition sénégalaise à venir travailler à ses côtés. Dans ce cadre, des correspondances ont été envoyées à ces leaders politiques dont certains sont membres de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa).