Le Ministre de l’Intérieur avait-il le droit de fixer la caution d’une façon discrétionnaire ? Sur quels critères s’est-il basé ? Et pourquoi ? Autant de questions qui ont suscité notre intérêt et par rapport auxquelles Matar Guèye de la majorité présidentielle et Ousmane Badiane de l’opposition ont répondu
Le Ministre de l’Intérieur Me Ousmane Ngom a tranché en rendant public un arrêté fixant le montant du cautionnement pour les élections 180 jours avant la date de celles-ci comme le lui autorise la loi électorale. Cette précision est de Matar Guèye, coordonnateur de la Cap 21 et membre du Rassemblement pour la démocratie et le socialisme.
Un avis qui a été corroboré par Ousmane Badiane de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt) par ailleurs, Coordonnateur des plénipotentiaires de la Coalition populaire pour l’alternative (cpa), l’opposition la plus significative. M. Guèye et M. Badiane nous ont assuré que « la loi électorale donne le droit au ministre de l’Intérieur de fixer la caution dans l’hypothèse où les partis politiques qui doivent le faire, n’ont pas trouvé un consensus ». Donc, à la suite des concertations du 18 août dernier entre les partis politiques et le ministère, il n’y a pas eu de consensus.
Toutefois, là où nos interlocuteurs ont été discordants dans leurs déclarations, c’est au niveau du terme « consensus ». Pour M. Badiane, « consensus ne signifie pas unanimité, certes, tout le monde n’était pas d’accord ce 18 août, mais, il y a eu des tendances et une certaine majorité s’était dégagée pour le maintien du statu quo, c’est-à-dire la caution de 2000 à savoir 6 millions pour la présidentielle et 2 millions pour les législatives ». Donc, à l’en croire, « le ministre aurait pu tenir compte du juste-milieu, augmenter raisonnablement la caution ».
Ce qui n‘est pas l’avis de Matar Guèye pour qui, « il y a eu trois tendances qui se sont dessinées : ceux qui optaient de 20 millions à 0 franc pour les législatives, ceux qui ont proposé 10 millions à 0 franc pour la présidentielle et ceux qui ont choisi le statu quo ». Donc, à l’en croire, « c’est ce qui a fait que le ministre a tranché conformément à la loi, car, on ne peut pas tout laisser sur le dos du contribuable ». Il rejoint sur ce point M. Badiane qui pense que « la caution est tout à fait normale » mais, seulement, à l’entendre, « il y a une volonté manifeste d’exclusion de certains partis politiques avec le moyen qui est l’argent ». Argument que réfute M. Guèye pour qui, « il serait injuste de tout laisser sur le dos du contribuable d’autant plus qu’il y a pour chaque candidat, 6.000.000 de bulletins de vote, 12.000 affiches, 255.000 autres documents, etc. sur le dos de l'État ».
Et comme il y a des possibilités de remboursement, M. Guèye est convaincu que « seuls les partis politiques qui n’ont pas confiance en eux, expriment quelques appréhensions ».
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