Ahmed Khalifa Niasse a dévoilé hier la stratégie de Wade pour faire accéder Karim à la tête de l’Exécutif. Le leader du Front des alliances patriotiques (Fap) affirme que le chef de l’État compte faire de son fils un député, ensuite le président de l’Assemblée nationale, avant de signer un décret pour revenir à l’ancienne loi où c’est ce dernier qui remplace le président de la République en cas d’indisponibilité.
La salle de conférence de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a refusé du monde hier après-midi, à l’occasion du congrès constitutif du Front des élèves et étudiants patriotiques (Feep). Un démembrement de la formation politique dirigée Ahmed Khalifa Niasse, le Fap (Front des alliances patriotiques). Une occasion pour ce dernier d’exposer la manière dont le président de la République compte mettre son fils à la tête du pays. Il estime que la loi votée sur la parité entre dans ce cadre. Il explique que «Wade veut faire de Karim un député pour effacer l’échec de 2009», a-t-il clamé. Ainsi, ce vote entraîne nécessairement des élections législatives anticipées, et par conséquent le changement des listes électorales pour respecter la norme. Ainsi, ce sera le scénario idéal pour le chef de l’État de faire élire Karim Wade à l’Assemblée nationale. «Il signe ensuite un décret pour revenir à la situation antérieure où c’est le président de l’Assemblée nationale qui remplace le chef de l’État (en cas d’incapacité à exercer ses fonctions) et non le président du Sénat», poursuit-il.
Par ailleurs, visiblement satisfait de se retrouver dans une salle de 3000 places remplie, Ahmed Khalifa Niasse a été très loquace en s’adressant aux étudiants. Et c’est pour dénoncer les mauvaises conditions dans lesquelles ils étudient ainsi que le traitement dont ils sont victimes. «L’étudiant doit cesser d’être un objet de bastonnade», leur a-t-il dit. Il estime que les pensionnaires de l’université servent d’outils d’entraînement pour les novices dans les rangs des forces de l’ordre. Et c’est pour dire : «Les élèves gendarmes et Gmi apprennent à donner leur premier coup sur les étudiants.» Car, dit-il, «on ne peut pas bastonner un étudiant et vouloir qu’il soit l’avenir du pays». Concernant les bourses dont bénéficient les étudiants, il juge dérisoire la somme qui leur est allouée. «D’après les calculs que j’ai faits, un étudiant doit recevoir cinq cent mille (500 000) FCfa, affirme-t-il. Les sommes qu’on vous donne ne vous suffisent pas.»
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