C’est dans un mois, le 20 juin prochain précisément qu’on connaîtra le verdict du procès qui oppose Amath Dansokho, leader du Parti de l’indépendance et du travail à l’Etat du Sénégal. L’affaire pour laquelle Amath Dansokho a été attrait à la barre, a en effet été mis en délibéré à cette date. Le ministère public, a, lors de ce procès qui était très attendu, abattu ses cartes en demandant juste une peine de trois mois avec sursis. Les avocats du chef de file Pit ont quant à eux exigé une relaxe pure et simple, du fait de la "vacuité du dossier". Et convoquent des affaires autrement plus graves que les révélations sur les 44O miliards de la Bceao...
Un procès riche en révélations. Chacun des 13 avocats du leader du Pari de l’indépendance et du travail (Pit) qui se sont suucédés dans leurs plaidoiries, sont venus avec des arguments différents les uns des autres. Un partage des tâches visiblement bien planifié. Entre les fonds lours de 280 milliards laissés par le Président Diouf, le braquage de Bouaké et de Korogho en Côte d’Ivoire, les 440 miliards et autres déclarations de Dansokho, il y avait bien de la matière. Mais c’est Me Moustapha Diop qui aura la plus grosse part du gâteau. Lui qui aura l’insigne honneur de déterrer les archives pour rappeler à l’actuel locataire du palais ses faits d’armes. C’est ainsi ainsi qu’on apprendra dans sa plaidoirie, avec pièces à l’appui que le Président Wade, alors opposant, avait déclaré en 1993 que le Parti socialiste a organisé des fuites de capitaux de 300 milliards, planqués dans des banques étrangères. 1994 aussi, révèle Me Diop, l’opposant Wade avait demandé aux institutions financières internationales de ne plus investir un seul sou au Sénégal. Des déclarations lues à la barre puis remise au Procureur pour qu’il le transmette au Président Wade aux fins de lui rafraîchir la mémoire. Des déclarations "plus graves" que celles de Dansokho, de l’avis des avocats. Une autre affaire sera aussi au menu de ce procès, relative cette fois à l’argent issu du braquage de Bouaké et de Korogho. Argent qui aurait en partie été blanchi au Sénégal, si l’on en croit Dansokho. C’est le même Me Moustapha Diop qui viendra au secours de Dansokho pour déclarer que c’était vrai et qu’il en avait les preuves. L’avocat se fonde entre autres sur les résultats d’une instruction ouverte par le juge d’instruction, suite à une plainte déposée le 3 décembre 2003. Une enquête qui avait révélé selon lui, que des billets de banque provenant de ces braquages, avaient bien été déposés à Ecobank pour une personne bien identifiée, répondant au nom d’Abdoulaye Diallo. Me Diop aussi révélé qu’un rapport a été fait et transmis au chef de l’Etat par les services du Ministère de l’Economie et des finances chargé de traquer l’argent sale. Un rapport compromettant, qui est relatif à une somme d’argent d’un miliard 500 millions qui a transité dans un compte d’un proche du Président mais qui n’a jamais eu de suite, même après que le document a été transmis au Président Wade.
L’avocat cite aussi une réunion de l’Uemoa à laquelle le ministère des Finances de la Côte d’Ivoire a participé et lors de laquelle le blanchiment de l’argent de Bouaké depuis Dakar a été posé. De même, a été convoqué dans cette affaire, l’arrestation à Touba d’un Tunisien avec quatre millions de francs Cfa provenant des braquages. Ce dernier a été relâché par la suite. Les passeports dîplomatiques et les largesses faites à Guillaume Soro et Cie par le Palais a également été mise sur la balance.
Toutes ces affaires ont presque éclipsées ce pour quoi Amath Dansokho a surtout été attrait à la barre à savoir sa déclaration sur les fuites de capitaux avec les transferts vers les banques arabes via la Banque centrale. Quant au leader du Pit, il n’a pas fait dans la langue de bois à la barre, déclarant assumer tous les propos qu’on liui prête. Et s’y tenant jusqu’à ce que la preuve du contraire lui sera donnée.
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